Ancien Aiglon

Antonio : l'hommage à un vainqueur de 54

Il était l’un des derniers vainqueurs de la coupe de France 1954 encore parmi nous. Emile Antonio s’est éteint fin septembre à l’âge de 94 ans. Le Gym lui dédie la rencontre face à Troyes en remettant à titre posthume le trophée de l’Ancien Aiglon à ses deux petits-fils David et Nicolas, à sa petite nièce Marine et à sa fille Lisbeth. Avant l’hommage, cette dernière nous raconte son père, et son émotion.

Votre père ?
Un gentil monsieur au grand cœur. Il était courageux et volontaire à tous les niveaux. Quand il a arrêté le football, il a créé son entreprise de serrurerie - tôlerie. Il a réussi son parcours, car il a eu une équipe de 10 ouvriers. Il s’est bien reconverti. Il s’est donné à fond, il a fait 5 ans de plus que l’âge de la retraite. Il était épanoui dans son entreprise, il s’entendait bien avec ses ouvriers, il voyait du monde. Son truc n’était pas d’être enfermé dans un bureau, il fallait que ça bouge.

Quel souvenir lui laissait sa saison à l’OGC Nice en 1953-54 ?
Un très grand souvenir, avec l’épopée en coupe. Il avait une photo de l’équipe vainqueur de la Coupe de France (contre Marseille, 2-1, ndlr), qu’il faisait voir à tout le monde qui venait à la maison. On l’a mise dans sa chambre quand il est parti en maison de retraite. Il était fier de la montrer aux aides-soignants et au personnel de l’Ehpad. Il restait ainsi attaché au club. Je lui avais aussi pris Canal+ pour regarder des matchs.

Avez-vous été surprise d’être contactée par le club il y a deux ans ?
Oui, ça nous a fait plaisir. C’est sympa qu’on n’oublie pas les anciens joueurs. Quand le club l’a appelé pour lui parler de foot, tout revenait. Il était fier, car ce sont des bons souvenirs. Il jouait avec des gars qu’il estimait beaucoup, comme Joseph Ujlaki et Just Fontaine.
J’ai moi-même connu les Ujlaki. Nous allions les voir chaque été à Sète. Quant à Just Fontaine, il habitait à côté de chez mon fils à Toulouse. Mais on a perdu le lien quand il est parti en maison de retraite.

OGC NICE 1953-54
Debout, de gauche à droite : Machet, Péri, Huguet, Gonzalez, Fronzoni, Ben Nacef
Accroupis : Lenfant, Antonio, Carniglia, Fontaine, Brandaozinho

En juin dernier, votre père avait reçu le trophée de l’ancien Aiglon.
C’était magnifique, il a pleuré quand il l’a vu. On lui a remis le jour de l’inauguration du stade à son nom (1) dans son village de La Combelle. Il l’a ensuite emmené là où il vivait. Il était très touché.

Dimanche, vous allez recevoir le trophée de l’Ancien Aiglon à titre posthume à l’Allianz Riviera. Que ressentez-vous ?
Le club lui rend un bel hommage. Nous en sommes très reconnaissants. On fait le voyage à Nice avec mes deux fils pour lui, parce que c’est important. Ça va être fort en émotion. On a envie de passer une belle journée, en espérant que Nice gagne.

(1) L’OGC Nice avait fait parvenir le trophée à Emile Antonio pour qu’il lui soit remis le jour où, dans son village natal de La Combelle (Auvergne-Rhône-Alpes), le stade de football était rebaptisé à son nom. Le « stade de Basse Combelle » est ainsi devenu le « stade Emilio Antonio ».

 

Souvenirs au Café des Aiglons à 13h30

Avant la remise du trophée qui précèdera le coup d’envoi, la famille d’Emile Antonio ira à la rencontre des supporters niçois pour partager avec eux ses souvenirs du vainqueur de la coupe 1954. Rendez- vous au Café des Aiglons dès 13h30.