L'OGC Nice s'est imposé à domicile ce samedi après-midi face à l'Olympique Lyonnais (3-2). Courageux collectivement et réalistes offensivement, les Aiglons doivent leur succès à Melvin Bard, Sofiane Diop et Hicham Boudaoui, les trois buteurs. 

Tout l'Allianz Riviera a retenu son souffle. Alors qu'il ne menait plus que d'un but, le Gym a vu le spectre de son début de saison difficile refaire surface. Les six minutes de temps additionnel indiquées par le corps arbitral étaient dépassées, pourtant, l'OL poussait pour égaliser et obtenait un ultime corner. Repoussé avec courage et avec ce petit plus qui fait la différence entre un nul frustrant et un succès probant. 

Ce samedi, le groupe rouge et noir a résisté à la pression rhodanienne, aux vents contraires, et a fini par décrocher un succès bien mérité au vu des efforts consentis par chacun, sur le terrain, sur le bord de la touche et en tribunes. Opposés à un adversaire irrésistible en ce début de saison (7 victoires en 9 matchs toutes compétitions confondues), Franck Haise et ses hommes le savaient : ils allaient devoir "donner plus", comme aime à le répéter le technicien azuréen, pour décramponner la meilleure défense du championnat (5 buts encaissés en L1 avant le match du jour). 

UN départ canon 

Une chose est sûre : les joueurs ont répondu à l'appel de leur entraîneur. Combativité, solidité, réalisme... Chaque ingrédient a été parfaitement dosé pour s'imposer. À l'image du derby à Monaco, juste avant la trêve (J7, 2-2), les Aiglons ont démarré pied au plancher. Positionnés bas sur le terrain, avec la volonté de laisser venir l'adversaire pour mieux le contrer, ils ont su exploiter l'espace créé dans le dos de la défense lyonnaise pour ouvrir le score d'entrée. Bien lancé en profondeur par Mohamed-Ali Cho, Sofiane Diop a adressé une merveille de centre rasant vers le second poteau, où Melvin Bard ne s'est pas fait prier pour surprendre son club formateur (1-0, 5e). 

Un amour d'action collective qui n'a pas empêché les Rouge et Noir de souffrir. Dans un premier temps, ils ont résisté, sauvés par le contre de Diop devant Tolisso (7e), par l'imprécision de Satriano dans la surface (19e) ou par Yehvann Diouf, sollicité à ras-de-terre par ce même Tolisso (29e). Mais la maison niçoise a fini par craquer sur un coup de tête au second poteau de Pavel Šulc, imparable pour le gardien du Gym (1-1, 29e). 

SOFIANE DIOP A CONFIRMé

Un gros coup dur - car Charles Vanhoutte aurait pu obtenir un pénalty sur l'action précédente - qui n'a pas assommé les partenaires du Comman'Dante, titulaire le jour de ses 42 ans. Alors que M. Brisard venait de refuser un nouveau pénalty à Cho, bousculé par Tolisso dans la surface, en raison d'un - très - léger hors-jeu au départ de l'action, le Gym n'a pas baissé les bras. Et Diop, encore lui, a remis ses hommes dans le sens de la marche en poussant au fond des filets, tel un renard des surfaces, le coup de casque de Jeremie Boga consécutif au bon centre de Jonathan Clauss (2-1, 35e). 

Auteur de son quatrième but de la saison en Ligue 1, le milieu offensif niçois a encore brillé ce samedi. Créativité, volume de jeu, courses défensives... l'international marocain a confirmé sa montée en puissance et a permis aux siens de regagner les vestiaires avec un but d'avance.

DIOUF EN HÉROS, BOUDAOUI EN libérateur 

Très enlevée lors du premier acte, la partie n'a pas faibli durant le second. Cette fois, c'était au tour de Yéhvann Diouf d'écrire un nouveau chapitre de ce match fou. Alors que le malheureux Vanhoutte, fusillé de près dans la surface par Abner, venait de concéder un pénalty (très sévère) aux Lyonnais, le portier azuréen a sorti le grand jeu en attendant le dernier moment pour plonger et repousser la tentative d'Ainsley Maitland-Niles, qui avait pourtant toujours marqué depuis les 11 mètres en Ligue 1 (54e). 

De quoi faire exulter l'Allianz Riviera... avant de la faire vrombir de bonheur quelques instants plus tard, lorsque Hicham Boudaoui, du coup du pied, a permis aux Aiglons de faire le break sur une contre-attaque encore rondement menée (3-1, 55e). Rassurés par ce troisième but, les Rouge et Noir se sont par la suite montrés intelligents, gérant leurs efforts et le score. Diouf, revigoré par son pénalty stoppé, a écoeuré les attaquants adverses en se montrant impérial sur les nombreux centres et corners lyonnais. Il s'est bien couché (57e) et parfaitement envolé (82e) pour empêcher les tentatives signées Malick Fofana et Rachid Ghezzal d'entrer dans ses filets. Son décollage sur le centre-tir de Tolisso, proche de nettoyer la lucarne dans le temps additionnel, a tant impressionné qu'on ne retiendra pas la réduction de l'écart de Šulc consécutive à un cafouillage (3-2, 90e+6). 

Courageux et efficace, l'OGC Nice est allé chercher son succès avec cran et maîtrise pour se replacer provisoirement dans la première moitié du classement, en huitième position (11 points). Il en faudra autant, si ce n'est plus, à Vigo jeudi en Ligue Europa (21h) et dimanche à Rennes (17h15), les deux prochaines étapes sur la route des Aiglons.

Hugo Rondet