Au terme d'un scénario cruel et de deux terribles minutes, le Gym s'est incliné à domicile face à Salzbourg lors de la 4e journée de l'Europa League (0-2).

L'Europe n'offre rien. Ne pardonne rien. Sanctionne chaque petite faille. Avant le coup d'envoi de cette 4e journée du groupe I, le Gym n'avait pas le choix : il devait faire la loi chez lui pour pouvoir espérer. La loi ne fut pas faite, et si la qualification n'est pas mathématiquement compromise - Schalke ayant dominé Krasnodar (2-0) et validé son ticket pour le tour d'après -, il devra réaliser deux exploits pour sortir d'une terrible phase de poules.

La bataille fut âpre d'entrée. Engagée. "Pressing contre pressing", serait-on tenté d'écrire au moment de résumer la physionomie globale, puisque les deux adversaires essayèrent de se sauter mutuellement à la gorge dès le premier coup de sifflet. Ce qui entraîna une rencontre à haute intensité, des contacts appuyés, mais peu d'occasions. A ce petit jeu d'échecs, le premier pion faussement bougé entraînerait un déséquilibre d'ensemble. Le pion fut malheureusement rouge et noir

Articulé autour d'un 4-3-3 qui vit un Vincent Koziello très actif réintégrer le milieu, le bloc local parla longtemps d'une seule voix. Lorsque le collectif rouge et noir fut mis à mal, ses individualités se montrèrent longtemps consciencieuses. Le grand écart de Dante évita une situation périlleuse (20'), la jambe de Koziello dévia devant sa cage une frappe de Gulbrandsen (22'), l'horizontale de Cardinale sur une frappe de Dabbur maintint les locaux à flots (40').

Offensivement, le Gym alluma quelques timides étincelles. La faute à un adversaire rugueux, bien en place et luttant pour sa survie dans un 4-4-2 efficace et vertical, dont l'efficience offensive dépendit longtemps du très remuant Rzatkowski - gaucher évoluant à droite -, avant d'être boostée par l'entrée de Hwuan à une demi-heure de la fin.

Offensivement, donc, Mario Balotelli, solide point d'ancrage, partit de la gauche à deux reprises, repiqua dans l'axe et s'essaya de loin, sans danger pour Walke (20', 37'). Wylan Cyprien coupa un corner de Seri mais ne cadra pas sa tête (39'). Quelques petites escarmouches illustrant le côté "fermé" des débats.

Cruel scénario 

Dans une telle configuration, il était écrit que la solution viendrait sur un éclair. Celui-ci ne dura que deux minutes et fut malheureusement autrichien.  Plus mordant au retour des vestiaires, Nice prit pourtant  la direction du jeu, dans le sillage d'un Belhanda disponible et généreux. Sans parvenir à trouver la faille, il dût attaquer en gardant un oeil sur les contre autrichiens. Un équilibre difficile.  Super Mario envoya un missile sur coup franc à l'heure de jeu, bien capté par le portier adverse. Un coup de pied arrêté auquel répondit Salzbourg, par l'intermédiaire de Rzatkowski, dont le coup franc brossé fut dévié sur sa barre par un Cardi concentré (62').

Les minutes qui filèrent firent monter la tension. Le Gym continua à évoluer sur un fil. Il tomba finalement du mauvais côté, puni par Hwang, sorti du banc et auteur d'un doublé en 2 minutes (72', 73'). Un doublé composé d'une tête imparable, et d'un enchaînement contrôle orienté petite volée sur un pas.

Assommé, le groupe de Lucien Favre ne se remit jamais. Les entrées d'Eysseric, Walter et Donis n'y firent rien. Le coup franc de Mario, à 10 minutes du terme, non plus.

Le Gym tombe donc pour la 2e fois à domicile en Europa League, avec une tonne de regrets.

Il est désormais condamné à créer deux exploits monstrueux pour continuer à rêver de voyages continentaux.

C.D.