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Digard : « Une grosse déception »

Didier Digard s’est exprimé après l’élimination en quart de finale de Conference League contre le FC Bâle (1-2).

Quel est ton sentiment sur ce match ?
Une grosse déception. On a cédé et on a gâché la fête de beaucoup de monde alors qu’on avait tout mis en oeuvre pour que ça se passe bien donc c’est un grosse déception.

Qu’a t-il manqué ce soir ?
D’une part le réalisme car on avait les occasions pour remporter ce match et d’autre part, la solidité défensive car on sait que chaque occasion contre nous, on le paye. Et ensuite, je dirais du caractère car on a arrêté de jouer notre jeu alors que c’est notre force.

On a le sentiment qu’après le premier but, ton équipe a baissé de rythme au lieu de pousser et d’en mettre un deuxième, voire plus…
Oui c’est un sentiment qu’on peut avoir. Après, il faut se rendre compte de la débauche d’énergie que le plan de jeu imposait. Ils ont fait énormément d’efforts et c’est devenu un peu plus compliqué. Ensuite, c’est pour ça qu’il y avait des changements, pour essayer de redonner un vent nouveau mais ça n’a pas fonctionné.

Tu es en colère contre tes joueurs ce soir, en te disant qu’à 1-0, vous n’avez pas réussi à tuer le match ?
Pas en colère parce que je pense que malgré tout, ils ont tout donné, même s’ils ne l’ont pas bien fait et qu’on aurait dû faire mieux tous ensemble, moi le premier. Mais c’est plus de la déception. La colère, ce serait si je pensais que les mecs n’avaient pas tout donné.

Sur la fin de match, les entrants font la différence du côté du FC Bâle tandis que du côté de l’OGC Nice, ce fut moins concluant...
Oui, c’est pour ça que je dis que j’ai aussi ma part de responsabilité. Forcément, il faut assumer ce genre de choses. Après, il y a des choix qui ont été faits par défaut, notamment Youssouf (Ndayishimiye) et Hicham (Boudaoui) car c’était pour de la fatigue et des crampes. Entre la crampe et la lésion musculaire, ce n'est qu’une question de temps donc on ne pouvait pas se permettre de prendre ce risque. Et après, les autres changements étaient dûs à la débauche d’énergie mais les entrants ne sont pas aussi bien adaptés que les joueurs qui avaient débuté le match. Il y avait Melvin (Bard) qui avait un carton aussi donc cela fait partie des risques à prendre.

Il aurait fallu faire autre chose au niveau des changements ?
Oui. Forcément, quand à la fin on perd, il y a quelque chose qui n’a pas fonctionné. Mais j’essaye de prendre un peu de recul. Même si c’est dur ce soir. Mais je ne vois pas ce qu’on aurait pu faire d’autre malgré tout. 

Nice était le dernier représentant du foot français en coupe d’Europe, il n’y plus d’équipe française ce soir… 
C’est forcément difficile car on sait que c’est tout un pays qui peut souffrir de notre résultat de ce soir, donc c’est délicat. Mais, même si on est très compatissant avec tout le monde, il est normal d'avoir une part d'égoïsme et d'être ce soir avant tout déçus pour nous. Aujourd’hui, c’est trop dur d’avoir le recul nécessaire pour penser à l’indice UEFA, même si on sait que c’est vraiment très important pour la France. 

Qu’est-ce qu’il reste à jouer pour l’OGC Nice cette saison ?
Je pense que ce que les supporters attendent de nous, ce qui est l’esprit niçois, c’est de ne rien lâcher jusqu’à la fin. On va se remobiliser, on va être des compétiteurs car c’est ce qu’on doit être, pour finir du mieux possible. Malgré tout, le football, ça va très vite. Il y a une saison à finir mais on peut aussi dire qu’il y a une autre saison à préparer. Plus les joueurs prendront un temps d’avance sur les attentes du très haut niveau, rapidement, plus ils seront en avance pour la saison prochaine.

Considères-tu que le contexte a pu peser sur les joueurs ce soir, sur l’issue de cette rencontre ?
Je n’ai pas envie de trouver d’excuses. À partir du moment où on menait à cinq minutes de la fin et que les joueurs avaient appliqué ce qu’on leur demandait, je ne vais pas nous trouver d’excuses. 

Quel bilan tires-tu de la campagne européenne de Nice ?
Aujourd’hui, c’est trop dur d’avoir le recul pour être satisfait, surtout quand on passe si près et qu’on aurait dû le faire. Mais malgré tout, on a fait déplacer 30.000 niçois au stade. Ils ont rêvé pendant très longtemps. On a rêvé tous ensemble. Quand le public se déplace aussi nombreux, c’est qu’on leur a offert des joies jusque-là. C’était un parcours très intéressant. Ça donne envie. Malheureusement, pour le revivre dès la saison prochaine, ça va être compliqué, voire impossible, mais on va quand même tout donner. 

On a senti qu’il y avait une différence entre le onze et les entrants….
Il y a des blessés, c’est une vérité. Je ne veux pas m’en prendre à des joueurs qui font énormément d’efforts, qui sont très investis et qui sont les premiers déçus. Si je veux me cacher, oui forcément c’est assez facile avec toutes les blessures et les joueurs pas à leurs postes... Je vais trouver une bonne planque mais ça n’est pas du tout mon état d’esprit. 

Est-ce qu’après la défaite en finale de la Coupe de France l’année dernière, c’est une nouvelle étape manquée pour franchir un cap dans ce projet et dans l’avancée du club ?
Oui, on peut le voir comme ça. Forcément, on a envie de passer un cap mais ça n’est pas évident, ça se joue à peu et ça ne tourne pas en notre faveur. Il va falloir trouver la formule pour continuer à arriver dans ces échéances importantes mais les remporter.