Réaction

Digard : « Le plus dur est devant nous »

Le nouvel entraîneur de l'OGC Nice, Didier Digard, a fait part de sa satisfaction après la victoire de ses hommes contre Montpellier (6-1). Après sa première sur le banc, le coach du Gym a savouré avec humilité, avant de très vite se projeter vers le déplacement à Reims.

Didier, pour une première, on a connu pire...
(Rires) Oui, c’est maintenant le problème du coup. C’est irréaliste, on va dire. Le plus dur est devant nous.

Pourquoi ?
Parce qu’après 6, c’est 7, ça commence à faire beaucoup (sourires). Non, sincèrement, déjà il faut mettre les choses un peu dans l’ordre. On a bénéficié du travail de Lucien (Favre) à qui je tiens à rendre hommage aujourd’hui. On a pris cette équipe la veille de match, et tout nous a souri, donc c’est un petit peu cruel pour lui. Il faut savoir rester à sa place. On a peut-être trouvé les bons mots, mais ce sont surtout les joueurs qui ont surtout bien réagi.

Quels ont été vos bons mots, qu’est-ce que vous leur avez demandé de faire et qu’ils ont appliqué ?
Ça s’est vu, non ? (Rires) Je ne leur ai rien demandé de plus que ce qu’ils ont fait. Sincèrement, ils ont tout bien fait, ils ont appliqué ce qu’on leur a demandé, ils n’ont pas cherché à réfléchir ou à faire autre chose. Les transitions étaient impressionnantes, tout comme les projections vers l’avant. Techniquement, ils ont été très calmes, très sereins. Ils n’ont pas cherché à garder le score, à contrôler le jeu. Ils ont continué à vouloir faire mal à l’adversaire. C’est eux, sincèrement. On donne des conseils, mais on ne pense jamais que ça va être aussi bien appliqué.

Hicham (Boudaoui) a joué 35-40 minutes assez exceptionnelles. Qu’a-t-il ? Vous n’avez pas voulu prendre de risque ?
Voilà. Il n’a rien, on menait 2-0, on rejoue dans 4 jours. C’est un élément essentiel, et comme il sort d’une maladie, d’une petite douleur aussi, et surtout parce que j’ai un groupe très compétitif et qui est prêt à répondre présent, je ne me voyais pas prendre des risques inutiles avec un joueur qui est aussi important.

Vous disiez hier (mardi) que le plus important était le plaisir au-delà des résultats. Est-ce aussi le message que vous faites passer à cette équipe ? Le délai est très court, mais c’est aussi ça, de jouer sans arrière pensée, de se faire plaisir ?
Oui, ça a été le contenu de ma causerie au final. Des matchs, on va en gagner, on va en perdre, mais ce qui nous garantit une continuité et des certitudes, c’est le contenu et le plaisir qu’on va prendre. Il n’y a rien de pire que de perdre un match et de ne pas avoir pris de plaisir, donc si on peut limiter la casse, on perd mais, au moins, on a pris du plaisir. 

Quand vous dites le plus dur commence, ça fait peur de commencer aussi fort peut-être ?
Non, non très sincèrement. J’ai peur de commencer ? j’ai peur de perdre ? j’ai peur parce que j’ai trop gagné... ? Non, sincèrement, je n’ai pas peur. Je l’ai dit depuis le début, parce que je fais ce que j’aime avec un groupe exceptionnel, dans un stade devant mes supporters, avec un staff qui se donne à fond. Je ne vois pas de quoi je vais avoir peur. De perdre un match, je m’en remettrais.

À titre personnel, avez-vous eu un peu d’émotions en vous disant que c’est la première, à la maison ?
Oui, intérieurement, bien sûr, je me suis dit j’espère qu’à la fin du match, vous me demanderiez d’arrêter ma mission, comme ça je serais à 100 % de victoire et je serais dur à déloger avec ce score (rires). En fait, je me suis surtout rapidement tourné vers le prochain match. On a eu la chance avec ce score fleuve de pouvoir gérer les temps de jeu, de pouvoir se tourner vers le match de dimanche. Je n’ai pas pensé à moi. Peut-être ce soir en rentrant avec ma famille, mais là j’étais vraiment focalisé sur l’équipe.

Après une telle victoire, qu’est-ce qu’il faut dire au groupe pour rester calme et poursuivre ?
Ce qu’il faut leur dire, c’est qu’ils m’ont montré des choses, et je n’accepterai pas qu’ils descendent en dessous de ça, en terme d’exigence. Là, à chaque fois qu’on frappait, ça rentrait, il y a des fois, il en faut beaucoup plus et on en met moins au final. Donc là, ça nous a souri. Mais par contre, au niveau des transitions et des projections, je n’accepterai pas moins.

Votre tenue décontractée a également été beaucoup commentée sur les réseaux sociaux, ce magnifique sweat blanc. Ça pourrait être un sweat fétiche que vous pourriez porter régulièrement ?
Je ne crois qu’au travail, je ne suis pas superstitieux. Dans ce match, pourquoi je n’avais pas de pression ? Parce que le staff a tout mis en oeuvre pour que ça se passe bien. Après, ce sont les joueurs. Nous, on fait quelques ajustements, mais presque on ne sert pas à grand-chose. Non, je n’ai pas besoin de tenue, ou de caleçon fétiche (rires). 

Un mot sur Delort. Quand son nom a été énoncé en tant que remplaçant, il a été sifflé, quand il est rentré aussi. Ça a été compliqué de gérer cette situation-là pour lui ?
Non, pas du tout. Moi, je ne l’ai pas senti touché. Le public, on en a besoin. Des fois, il a besoin d’extérioriser, de nous faire ressentir des choses. On les a entendus au début de match. Quand c’est une période un peu plus délicate, tout est un peu plus prononcé, mais ce n’est pas du tout difficile à gérer, car l’état d’esprit est très bon. Il est rentré, il s’est donné à 100%, il a marqué, il a fait marquer, donc je ne pense pas qu’il ait été gêné par les sifflets. Moi, je n’ai pas du tout été gêné, ça ne me fait pas peur de faire rentrer un joueur si les supporters ne sont pas fans. Toutes les décisions qu’on prend, elles sont prises pour le bien de l’équipe.