Nice 3-2 Lyon

Replay : la conférence de Galtier et Bosz

Dans la foulée de la belle victoire face à l'OL, nous vous avons proposé de suivre en direct la conférence de presse d'après-match de Peter Bosz (OL) puis Christophe Galtier.

Coach, est-ce que votre coaching gagnant signifie également que vous avez commis des erreurs sur votre équipe de départ ?
S’il y a une erreur, et il y en a évidemment une que je dois assumer, c’est sur mon plan de jeu. Mon 11 était lié à mon plan de jeu, à ce que j’avais pu observer de Lyon et imaginer du match. Finalement, nous n’avons pas pu sortir le ballon comme nous voulions le faire. Nous n’avons pas pu presser Lyon comme on voulait le faire. Ça nous a mis en très grande difficulté. En première période, Lyon a eu des situations. Nous, sur 2 ou 3 tirs, on a pu être dangereux. C’était vraiment insuffisant parce que Lyon était en train de faire un très grand match. Ce que j’avais mis en place ne fonctionnait pas. A la pause, je voulais déjà modifier l’animation. Pour cela, il fallait faire des changements importants. J’ai attendu, je voulais le faire avant le 2-0. Finalement, il y a eu le 2-0 et à ce moment-là. Ces changements devaient amener une animation complètement différente, des joueurs plus à l’intérieur et plus percutants sur les côtés. Je savais que le 3ème but allait être un tournant du match, s’il y avait un 3ème but. Finalement, avec les entrants, et notamment Youcef, ça a fonctionné. Mais ce n’est pas ma réussite, c’est ce que eux ont fait. Youcef a dynamisé les 15 dernières minutes du match. Ce 3ème but donne beaucoup d’espoir, à la fois à l’équipe, mais aussi aux supporters. Il pouvait mettre dans le doute Lyon. C’est ce qui s’est passé. Lyon s’est retrouvé en infériorité numérique, nous avons su bien en profiter. Les entrants ont été quasiment parfaits dans un match que beaucoup de gens pouvaient penser fini. Le fait de marquer et la supériorité numérique ont fait que mes joueurs ont renversé l’Olympique Lyonnais. 

A 0-2, 80’, est-ce que vous croyez à ce scénario ?
On ne pense pas trop à la victoire. On pense à marquer un but, à réduire l’écart et à se dire que dans les 5 ou 10 dernières minutes, on peut au moins aller chercher l’égalisation.  A la mi-temps, on n’était pas inquiets, mais je cherchais comment déstabiliser cette très bonne équipe, avec beaucoup de qualité technique, qui a beaucoup de densité athlétique aussi. J’ai dit à mes joueurs : « C’est une équipe qui joue beaucoup en ce moment. Leur 2ème période peut être difficile en fin de match ». Vous dire que sur les 15 dernières minutes avec le temps additionnel, on allait marquer 3 buts, non. Mais avoir plus d’espaces, plus de situations, les trouver plus sur un bloc bas pour les pousser à faire des fautes, oui. Finalement, c’est ce qui s’est passé. Il y a eu la faute sur le carton rouge, la faute sur le pénalty. Et après c’est monté comme une flèche. 

Comment avez-vous expliqué à Lotomba et Atal le choix d’aligner Daniliuc à droite ? 
On a travaillé toute la semaine avec deux options à ce poste-là. Flavius et une autre. Les joueurs ont pu comprendre la manière dont je voulais que l’on joue face à Lyon et la manière dont ils ont de presser. J’avais mis quelque chose en place. Lyon s’est adapté très rapidement. Ils ont une manière de contrarier les premières ressorties de balle avec une organisation très précise. Cette fois-ci, ils l’ont changée à partir du moment où ils ont vu Flavius sur la feuille de match. Peter (Bosz) est un grand tacticien, technicien, il a dû lire rapidement mes intentions et là, on a été en difficulté.  Après, sur mes choix, je ne donne jamais d’explication avant le match. Je peux en donner après, à la demande du joueur. Je peux aussi moi, expliquer mes choix. C’est ce que j’avais prévu avec Youcef demain matin. Et je me répète, je le verrai. J’attends de Youcef qu’il soit sur ses points forts et pas en-dedans. Parce que quand il est comme ça, il est très difficile à neutraliser et c’est une vraie valeur ajoutée à notre percussion. Il y avait aussi l’absence de Calvin Stengs, qui s’est blessé à l’entraînement. J’avais un déficit sur les excentrés, avec Justin Kluivert et Calvin Stengs absents. En étant menés 0-2, c’est aussi pour ça que j’ai changé à la fois Youcef et Lucas (Da Cunha), pour nous amener à la fois du jeu à l’intérieur et de la percussion. Il n’y a pas de reproche à faire sur Flavius ou Hicham, ils ont joué comme je leur ai demandé de jouer. Il s’est avéré que ce n’était pas un bon choix. Il faut apprécier le fait qu’on ait pu remporter ces 3 points très importants. 

Est-ce que c’est la blessure de Stengs qui vous a conduit à titulariser Gouiri, Dolberg et Delort ensemble pour la première fois ? 
Cette association fonctionnera, peut fonctionner et doit fonctionner, parce que ce sont des joueurs de qualité. Mais pas dans cette animation-là. Le constat que je fais du match – et c’est beaucoup plus agréable de le faire avec les 3 points – c’est qu’ils peuvent être associés, mais pas dans cette animation. Évidemment qu’avec l’absence de Calvin, en regardant le calendrier avec une semaine très chargée (un déplacement à Troyes face à Marseille où il va y avoir beaucoup d’intensité et le déplacement à Angers), je m’interrogeais sur la manière de faire. Mais il me paraissait difficile de ne pas les associer au coup d’envoi quand on joue face à Lyon. Je pense que ces 3 joueurs doivent être associés avec un 4ème joueur pour être au mieux, plus complémentaires et disposés sûrement différemment sur le terrain. 

Vous étiez en discussion avec Lyon cet été. Du coup, est-ce un plaisir supplémentaire ce dimanche ? 
Pas du tout. J’ai beaucoup de considération pour M. Aulas, qui est sûrement l’un des plus grands présidents de la L1 depuis des années. Lyon est un grand club, qui a une belle réussite, en termes de structures et d’infrastructures. Ma joie excessive était liée au fait que je me sois libéré d’une grosse frustration personnelle. Parce que je n’ai pas aimé voir mon équipe jouer comme ça et j’en suis le premier responsable.

C’était un dimanche niçois, avec la victoire de Quartararo en moto GP ? 
On attendait un champion du monde français en GP. C’est bien pour le sport mécanique français, pour le sport en général. Et plus précisément, ce jeune Niçois, fervent supporter de l’OGC Nice. Ça nous touche beaucoup. On nous a dit rapidement qu’on avait un Niçois champion du monde. On en est fiers. On lui dédie cette victoire, mais ce n’est pas grand-chose par rapport à l’exploit qu’il a vient de faire. C’est le 1er champion du monde français, il faut l’apprécier à sa juste valeur. J’avais vu ses séances qualificatives d’hier où il était en grande difficulté. Il était parti en 15ème position.  Il est champion du monde. C’est un parcours incroyable. Je suis très content pour lui et très fier qu’un jeune niçois porte haut les couleurs de cette ville. C’est un très bon dimanche niçois.