En dépit d'éléments défavorables, le Gym a affiché un visage combattif et joueur à Monaco. Réduits à 10 pendant plus d'une heure après l'exclusion sévère d'Ali Abdi, les Aiglons repartent de Principauté avec le point du nul grâce à un doublé de Sofiane Diop (2-2). Et avec le sentiment qu'ils méritaient mieux. 

Les fans de football le savent, un derby échappe à toute logique et à toute dynamique. Oui, l'OGC Nice connaît un début de saison difficile. Oui, les hommes de Franck Haise manquent cruellement de confiance. Oui, le Gym ne partait pas favori à l'heure de se déplacer au Stade Louis-II pour y défier l'AS Monaco ce dimanche, à l'occasion d'un derby de la Côte d'Azur, comptant pour la 7e journée de Ligue, plus qu'important. Et oui, Jonathan Clauss est ses partenaires ont tout laissé sur le terrain pour tenir le point du match nul, maigre butin compte-tenu de leur très bonne entame, mais ô combien mérité au vu de leur résistance à toute épreuve, quand bien même ils évoluaient avec un joueur en moins depuis la 34e minute. 

SOFIANE DIOP DÉCISIF SUR SON ANCIEN TERRAIN

Trois jours après leur déplacement perdant à Fenerbahçe en Ligue Europa (1-2), les Rouge et Noir ont livré une très bonne première période. Renforcés par le retour dans le onze d'Hicham Boudaoui, les visiteurs ont pris le jeu à leur compte, encouragés par leur supériorité dans les duels. Plus tranchants, ils ont tout de même manqué d'efficacité face au but, à l'image de l'occasion de Terem Moffi, lancé en profondeur avant de manquer son tir du gauche à l'entrée de la surface (12e). Et c'est après une fausse joie, celle du but d'Antoine Mendy refusé pour un hors-jeu clair de l'international sénégalais (16e), que les Aiglons ont accéléré.

De retour à Monaco, où il a disputé 105 matchs entre 2018 et 2022, Sofiane Diop s'est chargé de mettre ses partenaires sur orbite peu avant la demi-heure de jeu. Isolé sur la gauche de la surface adverse, le milieu offensif a profité d'un ballon mal dégagé par la défense monégasque, à la suite d'un centre de Mendy, pour enrouler une frappe parfaite et battre Philipp Köhn sur sa gauche (0-1, 29e). 

Le Gym, qui semblait parfaitement lancé, y compris sur le plan défensif, à l'image des deux parades de Yéhvann Diouf sur deux coup-francs de Jordan Teze (23e, 33e), s'est alors retrouvé à 10 suite au deuxième avertissement reçu par Ali Abdi (34e). Un coup dur ? Pas pour ces Aiglons, déterminés à se racheter sur le Rocher. Au terme d'une belle contre-attaque initiée par Charles Vanhoutte, Melvin Bard a tenté un centre vers la surface adverse. Ce dernier, détourné par la main de Krépin Diatta, a offert un pénalty aux Rouge et Noir, parfaitement transformé par Diop, auteur de sa troisième réalisation sur les deux derniers matchs de L1 (0-2, 42e). 

LE GYM MALHEUREUX

Malheureusement, les troupes du coach Haise n'ont pas su garder leur avantage suffisamment longtemps. Dans le temps additionnel du premier acte, Mendy a, à son tour, involontairement dévié un ballon de la main dans sa propre surface. Diouf s'est détendu de tout son long et a même touché le pénalty d'Ansu Fati. Insuffisant pour empêcher le club princier de réduire l'écart juste avant le repos (1-2, 45e+5). 

Le manque de réussite niçois s'est même doublé de malchance au retour des vestiaires. Au contact avec Folarin Balogun, Moïse Bombito s'est arraché pour empêcher son vis-à-vis de frapper dans la surface. Ce dernier s'est écroulé à la suite d'un (très) léger contact, obtenant un nouveau pénalty plus que litigieux. Mal retombé dans la continuité de ce duel, l'international canadien n'a pas pu se relever et a été évacué sur civière. Après une longue attente, Ansu Fati a converti l'offrande pour remettre les deux équipes à égalité (2-2, 56e). 

DIOUF SOLIDE, MENDY EN PATRON 

La suite ? Une fin de match ultra courageuse des Aiglons. Bousculés par leur rival, sonnés par la dureté du scénario, les Rouge et Noir n'ont rien lâché. Même le coup de casque de George Ilenikhena, passé tout proche du montant de Diouf (76e), ne les a pas découragés. Le portier du Gym a multiplié les sauvetages lors d'un dernier quart d'heure irrespirable, rallongé par neuf minutes de temps additionnel. Belle parade devant Ilenikhena (80e), sortie à propos devant l'attaquant monégasque (82e), claquette décisive pour détourner le centre-tir de Maghnes Akliouche (90e+6)... L'international sénégal s'est démultiplié, suivant l'exemple de son partenaire de sélection Antoine Mendy. Le jeune défenseur niçois, auteur d'un match héroïque, a impressionné par sa force physique et sa détermination de tous les instants, comme lorsqu'il a contré la frappe dangereuse de Stanis Idumbo (88e).

Si ce point ne fait pas les affaires comptables du Gym, il apparaît toutefois comme une bouffée d'oxygène au terme d'une séquence difficile. 

Les Aiglons retrouveront la compétition après la trêve internationale, avec la réception de Lyon (J8, coup d'envoi samedi 18 octobre à 17h).

Hugo Rondet