Plaisir, jeu, domination, souffrance : à l’issue d’une soirée européenne incandescente, le Gym s’est imposé sur le terrain de Slovácko ce jeudi (0-1). Ce succès, qui vient s’ajouter aux 2 premiers points obtenus lors des 2 premières journées, lui offre provisoirement la tête du groupe D. 

Autant vous le dire d’emblée : si l’Europe fait vibrer, c’est exactement pour ce genre de soirée. Ce genre de soirée où les passes sont plus précises, où les contacts sont plus appuyés, où tout un stade est contre vous et où le succès a le goût de la délivrance. Après avoir fait souffler un vent de domination pendant 70 minutes, le Gym a essuyé la marée tchèque dans la dernière demi-heure. Joueur et résistant : il a décroché son premier succès de la phase de groupe. Avec la manière, donc, et avec les tripes. 

Malgré 120 secondes en faveur des locaux d’entrée de jeu, les coéquipiers de Dante ont rapidement pris le contrôle des débats en première période. Placés en 4-4-2, avec un axe Todibo – Dante, une première titularisation en Europe à gauche pour Melvin Bard, Thuram et Lemina dans l’entrejeu et un duo Pepe – Laborde devant, les Aiglons ont d’abord fait courir leurs adversaires. Pied sur le ballon, volonté de temporiser avec des passes courtes puis de piquer sur des changements de rythme : le plan fut bien appliqué. Pepe, l’homme le plus dangereux de la soirée, se procura deux énormes occasions dans la première demi-heure. Sur la première, sa frappe n’inquiéta pas Nguyen (9’), sur la deuxième sa tête toucha le poteau (10’). Malgré ce poteau, le ballon resta en vie, Boudaoui donna à Diop qui, dans la surface, ne parvint pas à trouver le cadre. 

Avant la pause, le Gym ne fut pas inquiété, hormis sur une frappe de Mihalic bien repoussée par un Bulka omniprésent et sur des phases statiques, où Slovácko se servit de ses grands gabarits. 

Un brin de réussite et une grosse dose de courage

Au retour des vestiaire, les hommes de la Côte prirent l’avantage à la 54’, grâce à l’inévitable Nicolas Pepe. Après un une-deux aux abords de la surface avec Mario Lemina, autre grand bonhomme de la soirée, l’international ivoirien déclencha une frappe puissante. Facile à lire, en apparence, cet essai glissa sous le corps de Nguyen, qui semblait de prime abord le maîtriser facilement, et le ballon acheva paisiblement sa course derrière la ligne de but. Cette ouverture du score, ironie du destin, intervint paradoxalement sur le tir le moins dangereux du match. Le football est ainsi fait. Derrière ce coup de pouce du destin, le Gym continua à se projeter vers l’avant, et Pepe, encore et toujours, envoya un missile qui s’écrasa sur la barre de Nguyen (56’). 

Dans cette rencontre, le Gym eut le malheur de tenter sans parvenir à se mettre à l’abri. Il était donc écrit qu’il devrait souffrir pour conserver son avance et la transformer en succès. Le groupe de Lucien Favre souffrit, dans une dernière demi-heure (20 minutes + 7 de temps additionnel consécutives à l’interruption de la rencontre après un jet de bouteille d’eau sur Bulka) où le coach tchèque procéda à de nombreux changements, pour apporter taille et impact devant. À grands coups de ballons longs – le style maison -, les locaux pilonnèrent la surface niçoise. Sans succès. L’arrière-garde azuréenne repoussa tous les assauts, et quand elle ne parvint pas à le faire, Bulka sortit le grand jeu devant Petrzela (80’), Kalabiska manqua de précision, seul dans la surface, et Atal fit don de son corps pour contrer un dernier essai, au bout de la nuit. Une nuit à laquelle participèrent Ramsey et Ilie, lancés par le coach Favre pour préserver une précieuse avance.

Grâce à ce succès, le Gym reste invaincu lors des poules de la C4 et peut envisager la suite de la compétition (la réception de Slovácko jeudi prochain) avec ambition et appétit. 

Avant l’Europe, les Aiglons devront repartir de l’avant avec la réception de Troyes, qui se tiendra ce dimanche (J10, 15h).

Envoyé spécial, Constantin Djivas

J-M. Ponte & M. Sekanina