Focus
Papy, jeune roseau
Dès son arrivée au club, il s'est imposé comme un indéboulonnable de l'entrejeu niçois. « Petit cube » nécessaire à l'équilibre du losange – lui même charpente du collectif -, Nampalys Mendy incarne l'un des tauliers de la plus jeune équipe d'Europe. A 23 ans, celui qui porte le brassard de capitaine en l'absence de Mathieu Bodmer continue sa progression avec sérieux. Malgré une légère baisse de forme au début 2016 n'ayant pas entamé sa détermination...

Quand il brille, l'oeil ne s'en apercevrait presque plus. Habitué à récupérer, à protéger et à orienter, Papy Mendy maintient une régularité impressionnante depuis son arrivée au Gym (saison 2013 / 2014), qui a déjà fait dire à Claude Puel qu'il avait « acquis le niveau international ». Numéro 22 floqué sur le dos, le Varois semblait imperméable au rythme et à l'enchaînement des matchs depuis le début de sa carrière. Toujours aussi propre, aussi fort, aussi performant, quel que soit l'adversaire. Du coup, quand quelques ratures sont venues se glisser sur une partition généralement sans fausse note, au mois de février, l'oeil a forcément tilté sur une situation inhabituelle. L'oreille sur un petit grésillement singulier. Moins précis sur certaines transmissions, pas tout le temps dans le tempo, Papy a éprouvé quelques difficultés à la fin de l'hiver, période correspondant aussi à un ralentissement collectif. « Je ne m'étais jamais vu comme ça, même à Monaco, explique l'intéressé qui évoque une perturbation extrasportive. J'ai eu un coup de mou moralement. C'est du passé. Le dernier match a prouvé que j'étais beaucoup mieux, je vais essayer de bien enchaîner ».
« de la bonne pression »
Car oui, le jeune cadre ne s'est pas laissé happer par le creux de la vague. Toujours sérieux, la sentinelle s'est réfugiée dans le travail pour continuer à avancer. Sans jamais perdre de son influence, il a redressé la barre naturellement, à l'image d'un groupe ayant refleuri au mois de mars. Les jambes revenues, il a retrouvé toute sa justesse au centre des débats, avec sobriété et efficacité.
Joueur le plus utilisé par Claude Puel depuis 3 saisons, élément le plus aligné dans la L1 2015/2016 (31 titularisations en 31 journées), l'aîné des cousins Mendy n'avait jamais connu l'excitation d'une bagarre pour les places d'honneur depuis son arrivée au Gym. A 7 journées du terme, il est en première ligne pour continuer à porter le groupe vers les hauteurs, mais conserve une bonne dose de fraîcheur. « C'est de la bonne pression, on ne ressent que du plaisir. Se retrouver là, c'est plutôt flatteur pour nous, joueurs. Ce qui est le plus dur dans tout ça, c'est qu'il ne faut pas tout gâcher. Mais on ne se prend pas la tête, et on se concentre juste sur le match qui vient ».

En l'occurrence un déplacement au Parc des Princes, samedi (coup d'envoi 17h). Un voyage au bout duquel les Aiglons se confronteront à l'une des meilleures équipes d'Europe, et dans lequel Papy croisera sûrement le seul joueur qui touche plus de ballons que lui en L1, Thiago Motta (2738 contre 2652). « Je pense que, dans ce championnat, toutes les équipes ont tout tenté face à Paris, ça n'a pas forcément marché, conclut-il. Donc pour nous, la meilleure des choses, ce sera de produire notre jeu et de ne pas les regarder jouer. On sait que c'est difficile de le faire. Mais on va jouer le coup à fond. Et quoi qu'il arrive, le championnat ne sera pas fini après Paris ».
Une autre manière d'affirmer que la vraie force se vérifie dans la durée...
