110 ans

La nouvelle vie de Valencony

L'histoire voulait qu'il soit honoré le soir d'un certain Nice – Guingamp, une affiche dans laquelle il avait brillé et qu'il avait conclue en soulevant la Coupe de France 1997, après deux tirs au but arrêtés. Les sanctions infligées par la LFP se sont chargées de modifier le cours des événements, et la réception à huis clos de l'En-Avant en 2015 s'est finalement faite – logiquement – sans lui. Qu'à cela ne tienne, c'est bien à l'occasion de l'ultime rencontre de la saison à l'Allianz Riviera que les hommages seront rendus à Bruno Valencony, dans le cadre des 110 ans du club. Avant de procéder à une séance de dédicaces et de donner le coup d'envoi fictif de Nice – Lens, l'ancien portier (1996 à 2005) et entraîneur des gardiens du Gym (2006 à 2012) livre ses impressions, et expose ses nouveaux défis.

Bruno, à l'origine vous deviez donner le coup d'envoi de la rencontre face à Guingamp, une affiche spéciale pour vous...
Forcément. Quand on se croise avec les joueurs de cette époque, ou bien avec les supporters, il nous arrive encore d'évoquer cette finale de Coupe de France remportée. Un titre, ça marque toujours les esprits, même 18 ans après, on y pense toujours. Le Nice - Guingamp de cette saison était à huis clos, dommage, mais si je peux être présent pour la rencontre qui scelle définitivement le maintien, c'est parfait.

Cette finale reste-t-elle votre plus grand frisson sous le maillot niçois ?
C'était un superbe moment, en effet, avec beaucoup de supporters qui étaient montés à Paris. Mais je dois avouer que je garde tout de même un souvenir mitigé, puisque nous étions descendus en D2 cette même saison. Entre mon parcours de joueur et celui d'entraîneur, j'ai passé 16 ans sur 25 au Gym, plus de la moitié de ma carrière, ce qui fait que j'ai également pas mal d'autres bons moments qui me reviennent à l'esprit : notre remontée (à l'issue de la saison 2001 / 2002) était exceptionnelle car personne ne nous attendait, ou encore les 4 années avec Fredéric Antonetti, où nous avions terminé 3 fois dans la première moitié du tableau.

Parmi toutes ces années, il y a également eu des moments plus compliqués...
Bien sûr, mais avec le temps, on retient surtout les bons. Et puis sportivement, la lutte pour le maintien où les batailles livrées en D2 étaient également des moments agréables, parce que c'est toujours bon de se battre pour son club.

Etes-vous toujours attentif aux performances du Gym cette saison ?
J'essaie de suivre le plus de matches possible, et je reste évidemment très concerné par les Niçois, surtout que je suis resté très proche de Fred Gioria (adjoint de Claude Puel), avec qui je discute souvent. Cette saison reste difficile à analyser, car ils sont capables de réaliser de très beaux matches, et d'autres moins bons. Globalement, ils ont plus de mal à domicile qu'à l'extérieur, exception faite du dernier match à St Etienne, mais il faut également prendre en compte le fait qu'ils aient rarement pu aligner la même équipe. Maintenant, l'essentiel reste de se maintenir : il faudra donc bien négocier ce match de Lens, même si je pense que 42 points suffiront.

Deux ans après avoir quitté le Gym, vous voilà en charge des gardiens amateurs... de l'AS Monaco FC. Pouvez-vous nous expliquer ce nouveau défi que vous avez choisi de relever ?
Loin des terrains, j'ai passé deux saisons compliquées, et l'ASM m'a offert la possibilité de renouer avec ce que je faisais, donc je l'ai acceptée avec plaisir. Je m'occupe des gardiens U11 jusqu'aux séniors, tout en m'asseyant également sur le banc de la PHA le week-end. Je n'ai pas de contrat, ce qui me laisse pas mal de libertés, mais ça me fait vraiment du bien de retrouver le terrain, là où j'ai toujours évolué.

Comment gérez-vous la découverte du monde amateur ?
C'est un milieu que je ne connaissais pas, mais ce que je peux y trouver est franchement très intéressant. Même si certains matches de PHA peuvent parfois être tendus, j'ai toujours été bien accueilli, partout où j'allais, par les dirigeants adverses, les coachs, ou même les supporters (niçois), et je tiens à les remercier.

En plus du monde amateur, vous avez élargi votre univers en prenant à votre charge les portiers de la sélection nationale mauritanienne.
J'ai intégré le staff de Corentin Martins, et j'interviens sur des missions ponctuelles. Là encore, tout est nouveau pour moi, une équipe nationale, le continent africain, les infrastructures... C'est très enrichissant, et puis ça me fait vraiment du bien de regoûter aux stages de préparation, aux mises au vert, à tous les petits détails qui font le foot, sur le terrain et à côté. Il y a un beau potentiel dans cette sélection, j'ai été agréablement surpris, les gars sont très à l'écoute. C'est un tout autre fonctionnement, mais la sélection a envie de progresser. J'essaie, avec les autres membres du staff, d'amener un peu de professionnalisme.

Quelles sont vos prochaines échéances importantes ?
Avec la Mauritanie, on va bien travailler pour essayer de se qualifier pour la CAN - même si ce sera très difficile avec le Cameroun et l'Afrique du Sud dans le groupe – et, surtout, pour le Championnat d'Afrique des Nations (le CHAN), qui ne se dispute qu'avec des joueurs locaux évoluant au pays. Pour accéder à cette dernière compétition, nous allons disputer une double confrontation face à la Sierra-Leone, en espérant que cela se déroule bien. Enfin avec Monaco, nous sommes actuellement leaders de la PHA (avec 3 points d'avance) donc nous allons essayé de boucler la saison à cette place-là parce qu'une montée, peu importe le niveau, est toujours agréable à vivre...

Retrouvez Bruno Valencony samedi, à partir de 19h, en dédicaces au Café des Aiglons, avant Nice - Lens.