Pro / Formation

Développer la même identité

Les semaines passent mais l'un des principes forts du projet du Gym demeure : la promotion de la jeunesse rouge et noire. La première titularisation d'Olivier Boscagli en L1, intervenue à Rennes il y a quinze jours, incarne le dernier exemple d'une politique de formation et de post-formation qui va de l'avant.

« On peut jouer dans une équipe qui fait simple, avec du jeu direct : tu cours et je te la mets dans l’espace. A Nice, on n’est pas partis là-dessus, ce n’est pas le genre d’expression que je veux donner à l’équipe, mais ça se respecte, bien entendu. Jouer différemment, être dans l’anticipation, l’évitement, ce n’est pas simple. » Dans les colonnes de Libération, Claude Puel n'avait pas hésité à énoncer la direction qu'il voulait donner au Gym, tout en pointant du doigt les écueils qui peuvent se présenter devant cette stratégie.
« A court terme, il est payant d’avoir des joueurs à dominante physique, adaptés à cette réalité-là et aux duels. Mais ces joueurs plafonneront. Au-delà d’un certain point, c’est la technique - la capacité à faire des choses avec le ballon sous pression, dans des zones de terrain avec beaucoup d’adversaires et d’agressivité face à soi - qui permet au joueur de pousser les murs. Si tu éprouves cette qualité technique en Ligue 1, si tu la fais exister tout en relevant le défi physique toutes les semaines, tu te baladeras ailleurs. » Façonner les apprentis footballeurs avec les mêmes idées que celles prônées par l'équipe première, de sorte à ce qu'ils ne soient pas dépaysés lorsqu'ils franchissent la porte du monde pro : l'idée coule de sens du côté de Charles-Ehrmann... et s'éprouve au fil des week-ends.

 

 

 

 

Boscagli, le dernier exemple

Au stade de la Route de Lorient, un gamin de 17 ans a tenu sa place sans sourciller à gauche de la défense, comme l'avait fait avant lui un milieu « petit format » de 19 ans dans l'entrejeu (Vincent Koziello), ou un talentueux ailier de 19 ans décisif au mois d'avril (Saïd Benrahma). Des dernières surprises... qui n'en sont pas véritablement, vu le regard bienveillant que portent les dirigeants sur leur centre de formation. CFA, U19 nationaux, U17 : on le sait, l'entraîneur général est particulièrement attentif au suivi des jeunes pousses de l'école niçoise. Un réservoir dans lequel il n'hésite pas à puiser lorsque le besoin s'en fait sentir, ou lorsqu'un jeune élément semble avoir atteint la maturité nécessaire pour s'exprimer au haut niveau. Cette tendance s'est illustrée par de nombreux exemples lors des trois dernières saisons (notamment avec l'arrivée en pro de nombreux vainqueurs de l'unique Gambardella de l'Histoire du club) et demeure plus que jamais d'actualité.

La même conception du jeu

Et pour cause, les convictions sont fortes, le projet clair. Axé autour d'une certaine idée du jeu qui fait la part belle à la possession, aux redoublements d'échanges courts. A un style léché, appliqué, propice aux bons manieurs de ballons (quel que soit leur âge).

Quitte à ce que certains profils tranchent avec les standards du haut niveau et se heurtent à une réalité parfois rugueuse. « On bataille un peu chez les 19 (9es de leur poule) et en CFA (la réserve est 11e), alors que les 17 ont assuré le maintien depuis un moment, reprend Claude Puel. Il arrive que nos équipes affrontent des adversaires qui vont privilégier le jeu direct et physique. Mais à l'OGC Nice, nous avons une réelle volonté de former les joueurs dans tous les groupes, et de les voir s'élever pour qu'ils passent le plus possible professionnel, et pour que le club, plus tard, ait la possibilité d'avoir un bon réservoir. Ça passe par une ligne de conduite, une ligne de jeu, parfois au détriment du résultat. »

Du moins dans l'immédiat...

C.D.