Invaincu à Lille depuis 2006, l'OGC Nice (8e de L1) a l'occasion de confirmer sa bonne forme actuelle lors de son déplacement au stade Pierre-Mauroy. Pour ce faire, il devra à nouveau présenter une belle copie face à des Dogues (11es) enclins à bonifier leur dernière victoire acquise à Montpellier.

Le danger serait de se laisser griser par la belle période du moment. De s'emballer après une série de cinq rencontres sans défaite (3 victoires et 2 nuls) ayant fait basculer le Gym dans la bonne partie du tableau, à la 8e place de la L1, 10 points au-dessus de la zone rouge. De penser ou d'écrire que les Aiglons se rendent dans le Nord avec une hypothétique étiquette de favori, portés par un début d'année réjouissant. « Ne vous en faites pas, on sait que tout peut aller très vite, et on va jouer tous les matches à fond » a d'ailleurs prévenu Jordan Amavi lors de son apparition devant la presse de jeudi.

Se souvenir et avancer

Preuve que la confiance s'entretient par la modestie et le labeur. La tête bien fixée sur les épaules, avec la volonté de préserver une agréable sérénité. Car oui, en ce mois de février, les Aiglons sont sereins. Se sentent bien. Piqués par le souvenir douloureux d'une fin d'année délicate et d'une entame 2015 loupée en Coupe de France, mais revigorés par un bon bol d'air frais. Et même lorsque le drapeau se lève injustement, que les occasions ne font pas mouche (comme face à Nantes) et que les événements semblent contraires (à Metz), le job est assuré. Le compteur tourne (peu importe la vitesse). Les certitudes se forgent. Une belle copie au stade Pierre-Mauroy pourrait les renforcer encore un peu plus, et passera en grande partie par une stimulation de la mémoire collective, qui permettra coup sur coup de se souvenir des difficultés éprouvées il y a encore quelques semaines, du chemin parcouru depuis, et des ingrédients qui ont permis de réenclencher la marche avant.

Claude Puel : «  Lille est favori »

La volonté de mordre dans le cuir et de stabiliser le bloc, la vitesse dans les enchaînements et les risques pris dans le secteur offensif : voilà la recette de la réussite de ce bon Gym cuvée 2015, très stable dans un 4-5-1 offrant sécurité et équilibre. Un mélange pas toujours pleinement récompensé qu'il faudra néanmoins ressortir face à des Lillois remontés. Conduits par René Girard - un coach habitué aux sommets -, les Dogues ont ressorti les dents samedi dernier à la Mosson, un bastion toujours difficile à prendre, pour s'adjuger les trois points avec mordant.

Collectivement, le 11 a de l'allure. L'ultime rempart Vincent Enyeama (photo ci-contre) un talent fou, la défense centrale (Kjaer et Basa) une complémentarité efficace. Devant eux, un milieu intelligent oeuvre avec une régularité exemplaire, basé sur l'inusable Rio Mavuba, capitaine escorté par des relayeurs au petit gabarit mais au profil très joueur (Delaplace, Gana Gueye, Balmont...) En dix, (ou sur un côté, en fonction du système employé) le jeune Rony Lopes (prêté par Manchester City) a du feu dans les jambes. Dans les couloirs, Corchia et Sidibé (les deux latéraux les plus utilisés cette saison) sont robustes et très précieux en phase offensive.

​Bref, quand le LOSC tourne, ses armes ont de quoi inquiéter. Même s'il a parfois manqué d'efficacité cette saison dans la phase de finition (il possède l'avant-dernière attaque de L1).
Claude Puel sait que ses protégés se heurteront à un gros morceau de la scène hexagonale. « Lille est une équipe qui fait office de favori, que l'on regarde simplement sa masse salariale comparée à la nôtre ou son effectif. C'est toujours des challenges de jouer contres des équipes formatées pour figurer en haut du tableau, avec un gros effectif et des joueurs de qualité. Malgré tout, on va en déplacement pour ramener des points et, au niveau du jeu, pour être toujours entreprenant et faire les choses comme on le fait ces derniers temps, avec beaucoup de caractère et de qualité. On a des repères, c'est important de les garder »

C.D.

L'arbitre