Lorient 3-1 Nice

Haise : « Il faut avoir envie de jouer pour l'autre »

Voici la réaction de Franck Haise en conférence de presse après la défaite concédée à Lorient ce dimanche (3-1). 

Coach, on a l'impression que votre équipe s'est tirée une balle dans le pied alors qu'elle avait le match en main...
Jusqu'à la 30ème minute, c'était plutôt cohérent. On avait plus le match en main que Lorient à ce moment-là mais on prend un but gag et à partir de là, on a plus retrouvé nos intentions positives, même si c'était loin d'être parfait avant. On a la balle de 2-1 avant d'encaisser le deuxième but puis après, il n'y a plus eu grand chose. 

Vous avez encaissé un nouveau but sur coup de pied arrêté...
Les coups de pied arrêtés, c'est la symbolique de l'état d'esprit. On peut parler des coups de pied arrêtés défensifs comme offensifs. Je vais être le plus tempéré et le plus modéré possible, mais c'est insuffisant. Les joueurs savent très bien ce que je leur ai dit après le match, avec beaucoup de calme. C'est l'état d'esprit. Ma plus grande déception, c'est que je n'arrive pas à les aider dans ce sens-là, même si un coach seul ne peut pas créer un état d'esprit. C'est là ou le bat blesse le plus.

Vous sentez-vous impuissant face à votre groupe ?
J'ai activé un certain nombre de leviers, c'est le moins que l'on puisse dire. Pour le moment, force est de constater que, même s'il nous manque plein de choses dans la qualité technique notamment, sur l'aspect cohésion, la capacité à rester fort dans les moments difficiles comme sur l'égalisation ce soir (dimanche), je suis défaillant comme les joueurs. Quand on joue au foot, il faut s'aimer. Il faut avoir envie de jouer avec l'autre, de faire l'effort avec les nouveaux joueurs, avec les anciens joueurs, avec les anglophones, les francophones, les jeunes, les vieux, les remplaçants, les titulaires... Il faut avoir envie de tout ça. 

Est-ce la première fois que cela vous arrive avec un groupe ? 
Ça fait 24 ans que j'entraîne et c'est la première fois que je n'arrive pas à faire en sorte que les joueurs fassent groupe. Pour moi, les valeurs sont les plus importantes qu'on soit une grande, une moyenne ou une petite équipe. Pour exprimer tout le potentiel d'une équipe, il faut que chacun ait envie de faire les choses pour l'autre. Il en manque trop sur cet aspect-là. 

Manquez-vous de relais dans votre vestiaire ?
Certainement, mais c'est un autre problème. Chacun dans l'effectif doit être concerné parce qu'on ne va pas tirer que sur ceux qui sont considérés comme "cadres", ce serait un raccourci trop facile. Les 23 autres joueurs ne peuvent pas dire : "c'est eux". Personne n'arrive à créer ce que l'on doit créer pour être une équipe. 

Craignez-vous une réaction forte de la part des supporters ?
Elle serait et elle est entendable. Ce que les supporters voient, au-delà des résultats et de ce que l'on donne, c'est largement insuffisant. Leur déception depuis un moment, je la comprends parfaitement. Après, la réaction, c'est quelque chose qui leur appartient.

Pensez-vous déjà au match contre Angers la semaine prochaine ?
Dès que le match est fini, je pense déjà à l'autre. Vous pensez bien que dans la situation dans laquelle on est, on joue clairement le maintien et je l'ai dit aux joueurs. Il faut être clair, ça va déjà être un match pour le maintien, comme ça l'était ce soir (dimanche). Pour plein de raisons, c'est pour ça qu'on va se battre.