Réaction

Dante :  « C'est le moment d'être unis »

Capitaine du Gym, Dante s’est présenté en zone mixte après la défaite du Gym devant Nantes (J27, 1-2). En appelant à la mobilisation générale avant les 7 dernières journées. 

Comment expliques-tu la défaite ? 
C’est toujours difficile à expliquer. On réfléchit par rapport à certains non-matchs que l’on a faits, des matchs qui allaient nous faire passer un cap. Chaque fois, on a failli. Il faut qu’on y réfléchisse. On se crispe au moment où il faut être léger, prendre du plaisir, avoir du courage, de la personnalité et du caractère pour aller jusqu’au bout de nos efforts, là où nous devons aller… J’ai senti une équipe, la nôtre, très crispée. C’était un match très important. 

Nantes a été supérieur dans l’agressivité dès le début du match…
Oui. Je pense que c’est de la crispation, ce n’est pas un manque d’envie. Parfois, tu as tellement envie de faire les choses que tu fais ton match bien avant. Quand tu arrives au coup d’envoi, tu as moins d’énergie. C’est ce qui est arrivé. On a un groupe jeune, il faut qu’il apprenne, Ce n’est pas de la mauvaise foi ou un manque d’envie. On savait que si on gagnait, ça allait nous mettre vraiment sur de bons rails. Malheureusement on a failli. 

C’est une faillite collective ?
Oui. Il ne faut pas chercher l’un ou l’autre. C’est nous tous. On doit tous se remettre en question. Il ne faut surtout pas qu’un seul joueur qui a joué ce match rentre à la maison en se disant : « J’ai fait mon boulot à 100%, je suis très content de mon travail. » Il faut vraiment penser à soi, mais aussi au collectif, au groupe, au club, à tout le monde. Il faut garder ça. La saison est longue. Le plus difficile est d’avoir une constance mentale, d’enchaîner les matchs de haut niveau avec beaucoup d’intensité, d’agressivité, de remise en question, de travail pour y arriver. Ce n’est pas nouveau. 

Marcin pointait du doigt certains comportements individuels…
C’est peut-être sa frustration. Marcin fait une grosse saison, c’est un jeune joueur qui a beaucoup d’énergie, beaucoup de bonne foi. On l’apprécie beaucoup. Avant le match, il me disait : « Capi, il faut qu’on gagne et qu’on fasse clean sheet. Je suis d’accord avec toi, il faut de l’exigence, de la rigueur ». Il a peut-être laissé ses émotions parler pour lui et on le comprend très bien. Mais je ne crois pas vraiment au manque d’envie. Je crois plutôt à la crispation de la situation parce qu’à chaque fois, c’est la même chose. Chaque fois qu’on doit faire un pas en avant très important, on ne réussit pas. Et ça, ce n’est pas le hasard. Je vous dis toujours qu’il faut faire son autocritique, mais c’est vrai. La vie est comme ça. Le football est simple. Il y a une base à suivre. La base est simple. Il y a des valeurs qu’il faut ramener tous les week-ends sur le terrain et que malheureusement, nous n’avons pas ramenées cet après-midi. 

Quand ça ne va pas, on parle du coach. Tu sens qu’il peut encore trouver des solutions ? 
Bien sûr. Il nous a transmis beaucoup d’énergie en début de saison. Il est assez lucide pour se dire qu’il est jeune, qu’il s’est vite adapté à la L1, à son équipe, avec son modèle de jeu, sa philosophie, ses idées. Il sait qu’il doit un peu changer. C’est quelqu’un de très ouvert donc je pense que oui. C’est normal. Ce n’est pas la première fois que quand on perd certains matchs, on parle du coach. Mais moi je suis du côté des joueurs : je mets la faute sur nous. C’est nous. La passe, c’est moi qui la fais. C’est moi qui perds ou gagne le duel. Le coach, il ne peut rien faire. Il faut une bonne remise en question de toute l’équipe, du travail, et que chacun ferme sa bouche. On reprend les bases : 7 matchs, 7 finales, on ne lâche rien. On va croire en nos objectifs jusqu’au bout, c’est ça la beauté du foot. 

Quelle était l’atmosphère dans le vestiaire après cette nouvelle déconvenue ?
Il n’y avait pas un bruit, c’est évident. On était tous déçus, très frustrés. C’est très difficile d’avaler cette défaite. Très difficile d’avaler la manière. Il faut que calmement, on s’asseye tous ensemble, on se réunisse, on se dise les choses, la vérité, pour qu’on puisse tous être sur le même chemin pour pouvoir bien finir cette saison. Il ne faut pas se décourager maintenant. On était en train de sortir de la mauvaise période, à cause de nous, on ne l’a pas fait. Prenons nos responsabilités et restons soudés. Il ne faut pointer du doigt l’un ou l’autre de ses collègues. Et surtout les gars, il faut rester positif !

Est-ce qu’il n’y a pas un peu de suffisance après la première moitié de saison exceptionnelle ? 
C’est l’être humain. Il se contente. C’est une bonne sensation. Quand tu fais 6 très bons mois, tu te dis que tu as un peu envie de profiter, de kiffer le moment. Mais le football, ce sont les détails : une petite minute de retard là, un peu moins d’efforts ici. Ça se paye. Moi, avec ma petite expérience, je peux transmettre ça. À un moment donné, il faut respecter le football, sinon le football va te punir. Là, il est en train de nous punir, bien comme il faut. Il faut vraiment qu’on oublie la première partie de saison parce que ça fait longtemps qu’elle est finie. On est plus près de la fin du championnat que de la première partie. Mais le groupe est jeune, toujours en apprentissage. Par contre il faut que tout le monde se rende compte que c’est le moment d’être unis : les joueurs, le staff médical, physique, la direction, les supporters. Tous ensemble, on sera plus forts. Si on arrive à comprendre que tous ensemble, on a beaucoup plus de chances, d’espoirs d’y arriver, c’est très bien. 

Tu sens que l’unité est moins là ? 
Non. Mais au moins, je préviens tout le monde. C’est une structure globale. Le football n’est pas une science exacte, ça ne sert à rien de pointer du doigt untel ou untel. Moi, le message que je veux passer, c’est que je vais tout faire pour tenir tout le monde uni. On a confiance les uns en les autres. On donne tout jusqu’au 18 mai pour le club, pour le blason et pour nos supporters. Il y a des clubs où les gens s’éparpillent. Ici, on ne va pas faire ça sinon on aura un problème, surtout avec moi. 

L’objectif Ligue des Champions est toujours dans vos têtes ? 
L’objectif, déjà, c’est de remonter la pente et de faire une série de victoires. Quand on regarde trop le tableau et ce que font les équipes qui jouent ces places-là, ça ne nous convient pas. On s’entraîne une semaine pour jouer un match donc il faut vraiment être concentré chaque week-end et oublier l’objectif final. Il y a des objectifs à court, moyen et long terme. Il faut surtout voir le court terme : que le comportement soit exemplaire la prochaine journée.