Réaction

Didier Digard : « On va revenir, j’en suis convaincu »

Didier Digard s’est exprimé en conférence de presse après le match nul entre Nice et Lorient à l’Allianz Riviera (1-1).

Si tu avais arbitré ce match, combien aurais-tu signalé de penalties en faveur de Nice ?
2. Celui sur Khephren car il prend le ballon avant et c’est déjà le troisième ou quatrième pénalty. Quand on décide que c’est litigieux et qu’à chaque fois que c’est litigieux, on penche pour la même équipe, c’est un sentiment particulier. Et celui sur Nicolas Pepe car il est indiscutable tout simplement. C’est dommage mais c’est pas grave.

Initialement, il y a contact sur Khephren Thuram, le ballon arrive aux 16 mètres sur le pied niçois. Finalement, l’arbitre accorde le pénalty puis l’annule et le ballon revient dans les pieds du gardien adverse, combien y a-t-il eu d’erreurs dans cette situation-là ? Qu’est-ce qui vous a été expliqué par l’arbitre ou l’assistant ?
Ce n’est pas grave. Sincèrement, à partir du moment où l’on me pose la question alors qu’il y a la VAR et que tout le monde a revu, c’est que la réponse vous l’avez déjà. Moi je vais juste alimenter les choses et je n’ai pas envie. C’est juste dommage. Moi ce qui me gêne, c’est qu’il y a la vidéo, on revoit et on fait ces choix-là… C’est un petit peu bizarre. Au final, Lorient a pris le ballon et a attaqué direct. Je ne pense pas que j’aurais permis ça à mon équipe mais c’est comme ça. C’est pas grave.

On sait que c’est toujours délicat pour un entraineur de s’exprimer sur ce sujet-là de peur des sanctions, est-ce qu’un membre du club a demandé des explications à Monsieur Buquet à la mi-temps ? Car en première période il y a au moins deux situations qui peuvent pousser à siffler un penalty…
Très sincèrement, je n’ai pas peur des sanctions. C’est sifflé, on ne peut plus rien faire. On peut leur demander des explications, j’ai demandé mais elles ne m’ont pas convaincues. Ça ne changera rien. J’aurais voulu avoir ce pourquoi les joueurs se sont battus et c’était au moins un penalty. On ne l’a pas eu, c’est pas grave. On avance. Les joueurs ont montré qu’ils ne s’arrêtaient pas à ça.

Avez-vous des nouvelles d’Ayoub Amraoui qui a reçu un gros choc à la tête en fin de match ?
Il est bien entaillé mais il va bien. C’est solide, on a l’habitude en réserve donc il est habitué le petit.

Qu’est-ce que tu retiens de match ?
Je ne vais pas aller jusqu’à la tristesse mais je suis vraiment déçu pour les joueurs qui méritent tellement mieux. Ils répondent de manière extraordinaire. Je pense que personne ne peut dire aujourd’hui laquelle des 2 équipes a joué il y a moins de 72 heures et c’est incroyable. Il y a eu pas mal d’éléments contraires et les mecs continuent de faire face. Le public se reconnait là-dedans et pousse jusqu’au bout. L’équipe égalise et continue d’attaquer car elle n’est pas rassasiée et veut gagner. Je suis très heureux de ce que je vois.

Le système en 3-5-2 en première période ?
Il a fallu s’adapter un peu aux nombreuses absences donc on a essayé un système. On ne voulait pas mettre en difficulté un joueur qui n’est pas habitué au poste de latéral et le mettre dans une défense à quatre. Ça nous permettrait malgré tout de bloquer la ressortie avec un joueur au milieu en pointe du losange. C’était moins bien, c’est vrai, mais malgré tout, quand on a fait le bilan, il n’y a qu’une frappe de Lorient donc je pense que le système n’était pas catastrophique non plus.

On a l’impression que Nicolas Pepe a eu du mal à s’exprimer dans le coeur du jeu, à être trouvé, et qu’il fut plus tranchant sur le côté ensuite…
Je le prends pour moi. Dans ma tête, c’était bien et à la réalisation, c’était peut-être moins bien. On a voulu mettre les joueurs disponibles dans les meilleures dispositions possibles. Puis finalement, on s’est dit qu’on allait jouer le tout pour le tout et peut-être prendre plus de risques. Peut-être que pas beaucoup de monde aurait misé sur Pablo Rosario latéral droit. Il fallait le faire pour remettre plus les joueurs dans leurs espaces de liberté, de créativité, retrouver nos milieux et Nicolas Pepe sur un côté. Et au final, on a été récompensés.

Avec ce nul, vous faites un peu du surplace au classement. Les autres équipes commencent à prendre des points d’avance, qu’est-ce que tu peux nous dire par rapport à ça ?
C’est assez frustrant quand on revient proche des équipes et puis qu’elles arrivent à refaire cet écart. Mais on l’a fait une fois, on le refera une deuxième fois. Il reste 10 matchs, c’est énorme. Ce qui est très important, c’est le contenu. Le contenu est là, l’état d’esprit aussi. On va revenir, j’en suis convaincu.

Que ce soit Gaëtan Laborde qui égalise, c’est un beau symbole ?
Il reflète très bien ce qu’on met en place, lui comme les autres. Ça faisait partie de la causerie. Je leur expliquais que c’était délicat pour les attaquants car plus ça va, plus on joue des équipes qui jouent de plus en plus bas. On ne veut pas que l’attaquant décroche pour justement garder ces équipes basses donc il ne touche pas le ballon. Mais je lui ai aussi dis à la fin que des fois, tu touches moins de 10 ballons et tu marques et c’est toi le héros. Il a marqué, il a fait exactement ce qu’on voulait et il est récompensé de tout ce qu’il fait. C’est un gros travailleur, il colle très bien à ce qu’on veut.