Réaction

Didier Digard : « Foncer tête baissée »

Beaucoup de satisfaction et de sérénité dans les propos de Didier Digard après la victoire de son OGC Nice à Monaco, ce dimanche (0-3). Le coach du Gym a apprécié la rigueur de son groupe au stade Louis-II.

Didier, on peut parler de démonstration niçoise ce soir au stade Louis-II ?
On peut parler d’une grosse prestation de Nice, c’est sûr. On avait en face un bel adversaire, mais on était bien préparé. Les joueurs étaient convaincus de pouvoir le faire, ils l’ont fait, c’est une grosse satisfaction. 

C’était une bataille tactique aussi, avec, dans un premier temps, deux équipes qui ont brouillé les pistes. Puis Nice a tiré son épingle du jeu.
Oui. J’ai toujours dit qu’en ce qui nous concerne, on va beaucoup changer. On l’a dit depuis le début, on n’a pas menti, on ne s’en cache pas. On a des joueurs hybrides, ça nous permet de changer certaines choses selon la forme du moment ou l’adversaire. Ce soir, on l’a fait. Eux sont peut-être moins habitués. L’enchaînement des matchs les a peut-être poussés à ça. Ça nous a réussi, tant mieux.  

Qu’est-ce que ça veut dire quand on bat une équipe qui n’avait plus perdu à domicile en championnat depuis la mi-novembre ?
Ce que ça veut dire ? Que ça nous fait trois points de plus, qu’on est dans une bonne dynamique et que nous sommes confiants. Nous avons décidé de foncer tête baissée, on fera le point à la fin. On ne va pas la relever tout de suite. On va continuer à travailler très fort et finir la saison avec le plus de certitudes et de confiance possible.  

Le fait que ce soit un derby a-t-il apporté un surplus de motivation aux joueurs ?
Oui et non. Si on veut gratter le plus de points, on ne peut pas se permettre de regarder l’adversaire. On a été dans des places plus lointaines et on sait à quel point on a dû cravacher et à quel point on continue de le faire pour revenir à des places plus en adéquation avec ce qu’on espérait en début de saison. On sait ce que ça a fait aux adversaires qui nous ont, peut-être, pris de haut de perdre contre nous, donc on ne veut pas reproduire la même chose. Après, oui, il y a forcément cette notion de derby. Il y a aussi le fait de n’avoir pas gagné depuis 8 ans et demi. Il y avait beaucoup de choses que l’on espérait. Il y a ce petit championnat depuis qu’on a repris l’équipe tous ensemble. On était à égalité de points avec Monaco sur les sept derniers matchs. Il y a toujours une petite part d’ego à mettre en avant s’il est au service de l’équipe et du collectif. Il y a cette notion de derby, mais pas que... 

« Je m’épanouis à travers le sourire des gens »

Didier Digard

Est-ce que le scenario vous permet de savourer l’évènement, la victoire ? Comment vivez-vous ces succès de prestige ?
Je ne sais pas. Je ne les vis pas tout de suite en tout cas. Je le fais certainement chez moi, en famille. Ce qui me plaît, c’est de voir les gens aussi heureux, ma famille en tribune, mon staff et mes joueurs heureux. Je m’épanouis à travers le sourire des gens. J’en profite un peu, mais c’est surtout quand on rentre en famille qu’on savoure. 

Un mot sur la prestation de Terem Moffi. Il y a une belle réponse avec un doublé dans le derby qui peut lancer son histoire avec Nice.
Encore une fois, je n’avais pas de doute. L’essentiel est qu’il avait le soutien de tous ses coéquipiers et de son staff. On est conscient et c’est presque logique que vous puissiez avoir des doutes. Il a pu travailler très sereinement avec la confiance de tout le monde. Aujourd’hui, il a été récompensé, mais pour moi, c’est logique. 

De quel poids ont pesé les 120 minutes disputées par l’AS Monaco jeudi soir (en barrage retour de Ligue Europa) ? Aviez-vous envisagé votre fraîcheur physique comme un avantage à exploiter ?
Forcément, ça a pesé. Quand on joue une coupe d’Europe, on sait à quoi on s’expose et on est aussi préparé à ça. On a des effectifs conséquents. Monaco a un très bel effectif. Ça se devait de peser, et pour nous c’est aussi une carte à jouer. On voulait construire aussi ce match par rapport à ça en prenant vite la profondeur. On savait que les courses allaient peser sur eux, tout en gardant des joueurs vifs et rapides pour finir le match. Ça nous a réussis. 

Pouvez-vous expliquer le choix de titulariser le jeune Amraoui ? Quelle a été la réflexion pour le lancer dans le grand bain ?
Il est arrière gauche, et tous nos arrières gauches sont blessés. Il s’entraîne tous les jours, je le connais depuis un petit moment. Je sais le potentiel qu’il a. Il s’est entraîné avec nous les quinze derniers jours. Il l’a bien fait, le groupe l’a bien intégré. Je pensais, nous pensions, qu’il pouvait avoir la capacité de gérer mentalement un premier match dans un derby. Je pense qu’il l’a très bien fait. 

Il y a deux mi-temps avec deux schemas tactiques. C’était prévu à la mi-temps de repasser à quatre ou c’est le fait que Monaco fasse rentrer plusieurs éléments offensifs car Youssouf Ndayishimiye a joué de la même façon en tant que défenseur puis au milieu ?
Quand on a vu les joueurs qui s’échauffaient pour Monaco, on se doutait qu’ils changeraient de système. J’avais dit au groupe que si c’était le cas, on allait s’adapter et nous aussi changer de système pour ne pas perdre le contrôle du match. C’était préparé, comme ça aurait pu être fait dès l’entame du match. C’est la chance qu’on a d’avoir des joueurs hybrides qui peuvent changer de système. 

Avez-vous été surpris par le système de Philippe Clément en 5-3-2 avec Ben Seghir en 10, Embolo et Boadu devant ? C’était un peu nouveau à Monaco. 
On savait qu’il pouvait le faire. Il ne l’avait pas fait depuis longtemps. C’était peut-être une manière pour eux d’essayer de nous embêter et de s’adapter aux joueurs qu’ils avaient à disposition. Ils ont tenté de jouer leur carte et on a joué la nôtre. 

Qu’est-ce qui peut arrêter l’OGC Nice aujourd’hui ?
Ça va commencer par Auxerre. C’est chaque adversaire qu’on rencontre. Il reste beaucoup de matchs, c’est bien. Ça va nous permettre de continuer de progresser. Mais c’est aussi ce qui nous fait prendre conscience qu’on ne peut pas se permettre de se relâcher, car il y a beaucoup d’équipes qui ont envie de tenter leur chance jusqu’au bout. On ne peut pas se permettre le moindre relâchement, surtout vu d’où on part.  

De peur aussi d’un excès de confiance peut-être ?
Non, pas du tout. Très sincèrement, je n’ai aucune crainte sur la mentalité de mes joueurs, sur l’état d’esprit de ce groupe et aussi du staff. On est les garants de ça. Je suis vraiment très confiant. On veut juste finir du mieux possible. Vu que la situation ne nous permet pas dans un futur très proche en termes de points d’espérer l’Europe, on est focalisé sur le fait de gagner le plus de temps possible pour préparer la saison prochaine. Ce qu’on veut, c’est vraiment arriver très fort. On part de loin, mais on va s’accrocher malgré tout jusqu’au bout. 

Qu’est-ce qu’a eu Aaron Ramsey ?
Il a ressenti une gêne derrière la cuisse. On espère que ce ne sera pas trop grave. Ce qui est bien, c’est qu’il a eu l’intelligence de ne pas prendre de risques. Il a confiance en ses partenaires pour le remplacer rapidement.