Interview

Féminines : une saison à enjeux

L'équipe féminine lance sa saison ce dimanche contre Montauban. Le directeur général de l'Association OGC Nice, Jean-Luc Donati, en livre les enjeux avant les trois coups.

La saison des féminines démarre ce dimanche après trois mois de trêve. C’était long ? 
Oui très long, car on a envie de poursuivre sur la lancée de ce qu’on avait fait. Quand on coupe comme ça, c’est toujours un peu difficile. On a eu la chance d’avoir un intermède pour une partie de l’effectif avec quatre joueuses qui ont remporté la Coupe du monde militaire avec la France. Ça a entretenu jusqu’à fin juillet l’attention. Le groupe a repris l’entraînement le 21 juillet. On s’est mis de nouveau dedans, avec des matches de préparation. Tout s’est bien passé. 

Comment analyses-tu ce début de championnat, qui commence face à Montauban ?
Il est crucial. On affronte des équipes de qualité. On reçoit d’abord Montauban, qui a fini 4ème l’an dernier. Puis on aura un déplacement périlleux à Albi, l’équipe qui avait enterré nos derniers espoirs d’accession l’an passé. On recevra ensuite Saint-Etienne, qui devrait être un candidat à la montée, voire un favori du groupe, avant d’accueillir Grenoble. Ce seront donc trois matchs à domicile en quatre journées, en espérant prendre déjà des points pour se classer le mieux possible et atteindre nos objectifs.  

Quels seront-ils dans un championnat où les 6 premières places sont capitales (*) ?
Ce n’est pas du Guy Roux, c’est du vrai Donati (rires). On veut finir dans les 6 premiers. Après, si on est à portée de fusil dans la dernière ligne droite, on ne reculera devant rien évidemment. Terminer dans les 6 premiers, c’est vraiment très important, car ça va tout changer. Il va y avoir un championnat unique de D2, sur toute la France, à 12. Il y aura, à ce moment-là, deux élus pour la montée vers la D1. Le championnat aura certainement un naming, avec un sponsor, donc forcément des retombées financières, et peut-être un peu de télé. Ce sera autre chose. 

Comment a évolué l’effectif pendant l’été ? 
Deux recrues l’ont intégré. C’est Dialamba Diaby, une jeune attaquante qui arrive de Guingamp, et Soriana Constant, une milieu de terrain qui vient de Montauban. On s’est restreint à deux, car on avait envie de conserver l’effectif. On s’est séparé à l’amiable des joueuses avec lesquelles on ne souhaitait pas continuer. La seule qu’on comptait conserver et qui est partie, c’est Sylviane Gomes, qui a rejoint Clermont pour avoir plus de temps de jeu. Je lui souhaite bonne continuation. 

Dialamba Diaby et Soriana Constant ont rejoint le Gym cet été

Quelles seront les forces et faiblesses de cet OGC Nice 2022-2023 ?
J’espère qu’on aura une meilleure tenue défensive. Je suis un peu à l’ancienne, mais je trouve qu’on a pris beaucoup trop de buts, même si on en a marqué énormément aussi avec la meilleure attaque et la meilleure buteuse. Ce n’est pas suffisant, il faut plus de rigueur défensive. Je ne pense pas que ce soit des raisons individuelles, mais plutôt une articulation. Il va y avoir des joueuses qui vont peut-être reculer, pour occuper un poste plus défensif et solidifier l’édifice.

Mathieu Esposito sera toujours l’entraîneur ?
Oui, il est conforté dans son double rôle. Il reste coach principal de la D2. Ensuite, l’an dernier il a réussi brillamment le DES, et je l’en félicite. Ça lui a pris pas mal de temps et d’énergie, donc il a moins pu s’occuper de la section dans son ensemble. Cette saison, il aura un rôle de guide technique de toute la section féminine du club, des U6 à la D2. 

Cet été a été marqué par l’implication plus importante d'INEOS dans la section féminine. Qu’en retiens-tu ?
C’est très important, même capital. J’ai noté, par l’intermédiaire de Dave Brailsford (Directeur du Sport chez INEOS), un intérêt fort pour la section féminine, avec tout ce qu’on a fait depuis 2005. Il reconnaît qu’il faut donner sa chance au foot féminin à l’OGC Nice, tout en parlant aussi, et ce qui est tout à fait normal, de progression étape par étape. Il ne faut pas faire n’importe quoi, ce n’est pas l’argent qui coule à flot loin de là. J’ai un budget consolidé et j’ai surtout l’assurance que l’actionnaire principal du club a envie qu’on progresse, ce qui est très important. 

Cela montre que la section féminine fait partie de l’OGC Nice.
Il y a un projet club qui commence à se dessiner, avec l’objectif de faire de Nice un club qui compte dans le football féminin français. 

Que change ce marrainage de Laura Georges ?
J’ai mis le pied dans pas mal d’instances du football féminin. On est maintenant reconnu, on nous écoute, même si nous sommes des très petits par rapport à certains. Je vois ça d’un très bon œil, d’autant qu’avec l’appui d’INEOS, je pense qu’on pourra accéder à certaines choses plus rapidement. Enfin, le ballon reste le ballon. Il est rond et il va falloir jouer les matchs, les gagner et surtout finir dans les six premiers.  

La section féminine se porte donc bien.
Elle est en belle expansion, puisque la réserve seniors se retrouve au niveau régional. Nous avons manqué le barrage d’accession pour les U19 Nationaux, ce sera un objectif cette année. Enfin, on a pas mal de licenciées cette saison, ce qui nous a permis de créer une équipe supplémentaire en U15. Tout cela fait que nous devrions tourner à 170-180 joueuses. On s’aperçoit que localement et régionalement, les filles veulent jouer à Nice. C’est bien, car le but, in fine, est d’arriver à fournir l’équipe de D2 correctement avec des joueuses de bon niveau local pour créer une émulation et donner envie aux jeunes filles du coin, tout en respectant les autres clubs. 


Tom Mollaret