Après Lens 3-0 Nice

Galtier : « Revenir à beaucoup plus d'humilité »

Voici les mots de Christophe Galtier après Lens – Nice, perdu ce dimanche par le Gym (3-0).

Comment expliquez-vous cette deuxième mi-temps complètement loupée ? 
Je vais essayer de vous expliquer l’inexplicable. Je suis convaincu qu’on fait une bonne première période, à 11 contre 11 et 11 contre 10. On a des situations, on n’arrive pas à ouvrir le score. Et en deuxième période, aucun effort de repli défensif n’a été fait de la part de mes joueurs offensifs. Je viens de revoir les buts : on s’est retrouvés en 4-2-4 et on a été rapidement sanctionnés par la qualité des Lensois, même s’ils étaient à 10 contre 11. Et, aussi, par un supplément d’âme. Je pense avoir été très précis à la pause sur ce qu’il fallait rajouter à notre première période. Soit je me suis mal exprimé, soit je ne n’ai pas été entendu ou écouté, et on s ‘est désuni complètement. On prend 2 buts à 11 contre 10, en laissant notre défense gérer les situations. Ce qui rend cette deuxième période catastrophique. Même si c’est toujours difficile d’être menés 2-0, on peut toujours espérer revenir dans le match à 11 contre 10. Puis on perd de la maîtrise, on reçoit un premier carton rouge. Ce qui rend très difficile la mission de revenir au score et de pouvoir espérer. Cette 2ème période doit remettre la tête à l’endroit de tout le monde. Comme je l’ai dit tout à l’heure à Canal +, Nice a joué une équipe de Lens avec de vrais compétiteurs ; Lens a joué une équipe de Nice où des gens sont venus ici en touristes. C’est ce que j’ai vu en 2ème période. C’est difficile à accepter. C’est même inacceptable. Vous dire ce qui se passe dans la tête de certains joueurs, je ne sais pas. Mais ça doit nous ramener à beaucoup plus d’humilité parce que quand vous ne respectez pas le jeu et l’équilibre, vous êtes sanctionnés, même face à une équipe qui joue à 10. La victoire de Lens est logique sur la 2ème période. C’est la première fois que je vis ça, je ne sais pas si c’est le cas chez les joueurs, mais la première fois que je vis une telle différence entre la première et la deuxième période en supériorité numérique. Ça dénote qu’il faut avoir une réflexion sur le profil mental que vous devez mettre sur le terrain par rapport à l’équipe. Beaucoup trop de joueurs en 2ème période ont déjoué, n’ont pas fait les efforts nécessaires. On verra la suite. Ce qui est sûr, c’est qu’on a mal à la tête. Moi j’ai mal à la tête. Vous dire que j’ai honte, je n’en serai pas loin. J’ose espérer que mes joueurs, mais je ne vais pas tous les associer, parce que certains ont fait beaucoup d’efforts. Les joueurs reverront l’attitude de certains qui a fait qu’on a jeté en pâture un match où, après notre première période, on pouvait espérer pouvoir l’emporter. On était venus ici pour rester collés au wagon de tête. Là, on a complètement décroché le wagon. Les wagons sont partis assez loin devant. J’ose espérer qu’on n’est pas en train de jeter à la poubelle les 8 mois que nous avons faits. Ce serait à la fois dommage et irrespectueux de se laisser aller de cette manière. On verra la réaction que nous aurons le week-end prochain, avec une semaine à 3 matchs, deux joueurs expulsés, Youcef Atal qu’on a perdu sur un contact à l’épaule, l’épaule qui avait été fracturée il y a quelques semaines. On va faire un état des lieux. Vous dire qu’on va se remettre au travail, ça voudrait dire qu’on ne travaille pas. On travaille. Il y a la vérité du match et il y a l’aspect personnalité de l’équipe, la personnalité des uns et des autres qui font qu’on a complètement lâché ce match. 

Y avait-il un problème de repli défensif avec ce système à 4 attaquants ? 
Quand vous évoluez à 11 contre 10, cela n’aurait pas eu de sens que j’ajoute un joueur défensif à la mi-temps. Vous jouez pour gagner, vous mettez une animation en place, ce qui a donné pas mal de situations en première période. J’ai du mal à vous expliquer ce qu’il s’est passé en seconde période, même si j’ai revu les situations de la seconde période où mon équipe est complètement coupée en deux. On a laissé les joueurs à vocation défensive gérer les attaques lensoises.

On vous sent inquiet pour la fin de saison…
Ce n’est pas de la peur, c’est un constat. C’est la vérité. Je regarde les matchs que nous avons joués depuis un certain temps. Soit nous sommes absents en première période et nous réagissons derrière, soit on est présents comme ce soir lors de la première période et on lâche totalement au retour des vestiaires. Ce n’est pas être inquiet, c’est un constat qui est dur pour un entraîneur, très dur. Mais il faudra réagir et peut-être dans les compositions d’équipe à venir, même si là on perd quand même trois joueurs, faire en sorte de montrer qui va jouer cette fameuse finale.

Pour relancer cette équipe, ce sera le choix des hommes ou le choix des mots ?
Des mots, je suis en train d’en dire pas mal. Il y aura des choix, de personnalités et de tempéraments. Le football de haut niveau vous demande et vous impose de la personnalité, du caractère, du tempérament et des efforts intenses. Lens nous a montré à 10 contre 11 qu’ils étaient capables d’imposer un rythme et une grosse intensité, à laquelle l’équipe n’a pas su répondre.

A l’issue du match, dans le vestiaire, avez-vous eu l’impression que les joueurs étaient conscients de ce qu’il s’était passé ? Ou étaient-ils sonnés ? 
Certains joueurs ont pris la parole. A chaud, c’est toujours difficile. Je ne suis pas intervenu dans le vestiaire. La parole c’est une chose, les actes c’est autre chose.

Faut-il voir dans vos changements certaines sanctions à l’encontre de certains joueurs ?
Non. C’est paradoxal mais j’ai sorti JC (Todibo) pour éviter qu’il s’énerve ou s’emporte sur une situation. J’ai aussi voulu éviter une blessure car j’ai vu qu’il avait sorti ses protège-tibias et qu’il commençait à s’étirer le mollet. Malheureusement c’est notre capitaine qui a lâché sur la fin de match.