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Galtier : « Joie et soulagement »

Retrouvez les mots de Christophe Galtier après la qualification du Gym en finale de Coupe de France aux dépens de Versailles (2-0).

Quel est votre premier sentiment ?
Qu’on doit récupérer pour faire un grand match face à Paris. Ça c’est la position de l’entraîneur. Après, évidemment qu’il y a beaucoup de joie dans le vestiaire, mais aussi du soulagement, parce qu’on a eu affaire à une très belle équipe de Versailles. Félicitations à ces joueurs qui sont amateurs, félicitations à leur entraîneur, parce que c’est une équipe qui joue bien. On les avait beaucoup étudiés, on aurait pu penser que ce soit un plan très défensif. Finalement c’est une équipe qui a joué, ce qui a rendu une première période où nous nous sommes trompés dans notre positionnement et notre jeu positionnel. On n’a pas eu beaucoup de situations en première période. Après, en deuxième, en repositionnant certains joueurs plus à l’intérieur du jeu, pour avoir à la fois l’intérieur et l’extérieur, on a le bonheur de marquer assez rapidement. Et là le match devient totalement différent. Après, sur le sentiment, je suis très heureux pour les joueurs, le club, l’ensemble des salariés, l’équipe derrière l’équipe et nos supporters. Je sais qu’ils viendront nombreux le 8 mai à Paris. Mais maintenant, on se doit de basculer sur le grand rendez-vous qui nous attend samedi.

25 ans après, l’OGC Nice est en finale de la Coupe de France…
C’est bien. J’en suis très heureux. Une finale c’est bien, ça déplace des gens, ça permet de garder le groupe concentré, parce que nous avons une fin de saison très excitante, que ce soit par le championnat et par ce grand rendez-vous, parce que le 8 mai sera un grand rendez-vous, que ce soit face à Nantes ou Monaco. La finale de la Coupe de France, c’est aussi une fête du football. Mais voilà, tout le monde va se sentir concerné par rapport aux objectifs qui sont fixés. Il nous reste 8 semaines, je mettrai de côté la finale, mais il me tarde de voir ce stade avec beaucoup de rouge et de noir. Après, on verra pour les autres couleurs en face. J’ai eu le bonheur de connaître des finales au stade de France. C’est toujours très agréable de voir ce stade coupé en 2 en termes de couleurs.

Qu’avez-vous dit à vos joueurs à la mi-temps ?
D’être dans le jeu. J’ai vu qu’il y avait quand même de la crispation à un certain moment en première période. Je suis resté sur le jeu, sur ce qu’on devait mettre, positionner plus de joueurs à l’intérieur en leur demandant de lâcher leurs actions, de prendre plus de risques dans le tir. Amine a marqué un très beau but, il a une très belle situation en début de deuxième période aussi, où il ne tire pas. Il fallait amener beaucoup plus de danger sur le but adverse. La pause a servi à parler de jeu, rien que de jeu, et non pas à être obsédé par une qualification.

Amine Gouiri a encore marqué et fait marquer. Il est très important depuis 2 ans à Nice.
Évidemment. Amine fait une très bonne saison, même si ce soir je l’ai vu, techniquement, rater des choses qu’il n’a pas l’habitude de rater. Je l’ai vu réussir son but. Sortir, à travers ses dribbles, sur le deuxième. C’est un joueur important. Quand vous êtes là, il vous faut des joueurs importants, notamment devant. Kasper est rentré et a marqué. C’est toujours bon pour un attaquant. C’est aussi le travail de toute une équipe.

Le but de Kasper n’est pas évident à mettre…
Il a cette justesse technique. En plus ça lui vient sur son pied gauche. Il ne s’est pas affolé, a eu le geste juste à l’endroit juste, ce qui n’est pas évident. C’est un but qui soulage le public et les joueurs. Quand vous menez 2-0 à ce moment-là du match, on voit que pour l’adversaire, moralement, ça devient difficile. Quand c’est le cas, ça devient aussi difficile physiquement. C’est pour ça que ça nous a rendus une fin de match beaucoup plus simple.

« Ce sont des matchs où il y a une très grande exposition mais, aussi, une très grosse pression »

Christophe Galtier

Rosario derrière, Stengs d’entrée : les choix ont été payants…
J’avais pris la décision de faire jouer Pablo Rosario derrière. Je savais qu’il allait y avoir beaucoup de jeu direct dès qu’ils allaient récupérer le ballon. Je voulais associer à JC – qui reste un jeune joueur, même s’il joue beaucoup – quelqu’un qui a vécu des demi-finales, voire des finales. Concernant Calvin, même s’il n’était pas dans sa zone de prédilection, je voulais qu’il ait de la largeur et qu’il se trouve sur son pied gauche. Il a eu des choses intéressantes. Il a eu un peu plus de repères quand il est repassé sur le côté droit, plus à l’intérieur.

Est-ce que dans les vestiaires, il y avait autant de joie que contre Paris ou Marseille ?
Non. C’est une bonne question. Encore une fois, ce sont des matchs où il y a une très grande exposition mais, aussi, une très grosse pression parce que la France du football voulait voir les amateurs battre les pros pour aller en finale. Ça se comprend. C’est aussi le charme de ce magnifique trophée. Automatiquement, il y a beaucoup de pression sur les joueurs. Il n’y a pas eu une grande joie comme il y a pu avoir lors des tours précédents, contre Paris ou Marseille. Il y a eu la satisfaction d’être qualifié mais aussi beaucoup de soulagement.

Vous mettez une pièce sur Nantes ou Monaco ?
Nantes fait un très bon championnat. On les a vus battre Paris d’une manière incroyable. Ils sont en pleine confiance, ont l’avantage de recevoir… mais en face, ils ont une équipe qui, certes, a été battue lors des 10 dernières minutes contre Reims, mais qui a l’habitude des grands rendez-vous. Je pense que ce sera un match très serré. Que le meilleur l’emporte.

A titre personnel, vous avez l’occasion de réaliser un triplé assez rare dans le foot français : gagner la L1, la Coupe de la Ligue et la Coupe de France en tant qu’entraîneur principal.
C’est incroyable, j’ai dit ça à une personne qui m’est très cher cet après-midi au téléphone, que ce serait quelque chose d’extraordinaire. J’ai eu la tristesse d’en perdre 2 en tant que joueur, deux fois avec l’OM contre Bordeaux, et j’ai eu le bonheur d’en gagner deux sous la direction d’Alain Perrin, à qui je rends hommage. Avec Sochaux face à Marseille, et avec Lyon face au PSG. En tant que responsable d’équipe, évidemment que c’est un trophée que j’aimerais bien lever et qui irait très bien avec les 2 que j’ai pu remporter avec l’AS Saint-Etienne (la Coupe de la Ligue) et avec Lille (le titre de champion de France). On en est encore loin, ce sera dans 8 semaines. Mais ça va me tenir à cœur.