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Palacin : « Rodez ? Un bon challenge »

Arrivée à l’OGC Nice à l’été 2020, en préambule d’une saison gâchée par la crise sanitaire, Sarah Palacin est l’une des joueuses les plus expérimentées d’un groupe niçois qui réalise un début d’exercice canon. Une juste récompense collective pour celle qui compte 9 saisons en D1, passées à l'AS Saint-Etienne, au PSG, à Fleury et à l'OM. Quatrième à l’arrêt du championnat, le groupe de Matthieu Esposito continue de naviguer dans le haut de tableau (3e) au moment où un déplacement chez le leader, Rodez, se présente ce samedi (14h). Rodez, qui devance les Niçoises d'une petite unité avec un match en plus... Pleinement remise d'une blessure ayant contrarié ses premières sorties, Palacin, qui a réalisé un doublé le week-end dernier contre Grenoble (4-1), retrace le début de saison. Et se projette avec appétit et confiance sur les échéances à venir. 

Sarah, un mot tout d’abord sur ce très bon début de saison que réalise le Gym.
On ne va pas se cacher, on fait un début de saison vraiment intéressant. On marque beaucoup de buts et on est de plus en plus solides. Nous sommes dans notre objectif de figurer dans le top 3. Ce qui me plaît, c’est qu’on sent une progression à chaque match. Plus ça avance, plus on trouve les automatismes et les connexions entre nous, plus l’équipe se forme. Donc on est logiquement de plus en plus compétitives à chaque match. C’est un groupe qui travaille beaucoup avec un staff très compétent. Tout le monde avance dans la même direction et a la même vision. On a passé des mois entiers à travailler (pendant l’arrêt des compétitions), il n’y a pas de secrets, ça paye actuellement.

Est-ce que tu t’attendais toutefois à voir ce groupe performer aussi vite ?
On était sur une bonne dynamique la saison dernière. Il y a eu des nouvelles, on a fait un match nul pour débuter (1-1 contre Yzeure) et un faux pas contre Montauban (2-4 lors de la 5ème journée) mais l’équipe a commencé à prendre forme. Nous voir à cette position-là, au vu de la qualité de ce groupe et du travail qu’il fournit au quotidien, n'est pas surprenant. On a vraiment un groupe solidaire, qui vit bien et Matthieu (Esposito, le coach) nous transmet cela. On est à notre place. On n’a pas l’objectif d’aller chercher la première, mais on sait bien que si on venait à tout gagner, on monterait… On ne doit pas trop réfléchir, c’est juste du plaisir. Si on doit monter, ce sera juste un plaisir collectif supplémentaire.

Du plaisir et du soulagement, quand on repense aux saisons interrompues prématurément par la crise sanitaire...
Exactement. La saison dernière a vraiment été très compliquée pour tout le monde. On a été arrêtées alors que nous étions sur une très bonne dynamique et qu’on avait trouvé nos automatismes. C’était très frustrant mais on a continué à travailler. C’était dur au quotidien mais malgré tout, on a eu un groupe solidaire qui venait s’entraîner malgré l’absence de match et de compétition. On préparait déjà cette saison. Tous ces efforts faits l’année dernière sur de longs mois payent à l’heure actuelle. Ce classement reflète tout ce travail.

À titre individuel, tu as manqué le début de saison mais ton influence dans le groupe est importante, du fait notamment de ton expérience du haut niveau (9 saisons en D1).
La première année, j’ai essayé d’apporter mon expérience aux jeunes du groupe. Je m’attache surtout à donner des conseils aux filles qui évoluent aux postes offensifs, comme moi. J’essaye d’apporter cette exigence du très haut niveau qui peut permettre de corriger des petits détails. C'est ce qui fait la différence sur la durée et te permet de progresser.

Et sur le terrain, tu as signé un doublé contre Grenoble dimanche dernier (4-1).
J’étais vraiment très contente de ces deux buts. J’ai eu un début de saison compliqué à cause d’une blessure qui m’a fait manquer quelques matchs. Physiquement, je n’ai pas eu la même préparation que les autres en manquant un bon mois. Et à mon âge (33 ans), je dois me préparer un peu plus donc ç'a été difficile. Je reviens doucement, je prends du plaisir, j’ai la confiance des filles et du coach. Quand on marque, c’est une satisfaction personnelle, mais ça l’a aussi été pour le groupe. Tout le monde était très content pour moi. Pendant le match, je m’en suis voulu d’avoir manqué un face à face. Je l’ai même dit au coach ! Finalement je mets ce doublé derrière… Je suis soulagée et très heureuse d’être sur de bons rails pour préparer Rodez.

Est-ce que ce match face à Grenoble est l’un des matchs forts de ce début de saison ?
J’ai beaucoup aimé Grenoble car on a été intéressantes collectivement. Offensivement comme défensivement, car nous avons été très peu mises en danger. Montauban est aussi un bon match référence. On a perdu et je pense que ça nous a permis de nous remettre encore plus au travail. Ça nous a remis les pieds sur terre et on ne réfléchit plus de la même manière depuis. Il y a eu cette victoire à Marseille aussi (2-3). J’étais blessée, mais les filles ont réussi un super match et montré un très beau visage chez un prétendant à la montée. On a une poule de qualité, homogène. Chaque équipe peut potentiellement viser la D1.

Désormais, place à Rodez (dimanche, 14h). Quel est ton regard sur ce match et cet adversaire ?
On avait perdu contre elles l’année dernière. C’est une équipe qui a des joueuses de qualité et beaucoup d’expérience de la D1. C’est un bon challenge pour nous, on va pouvoir se tester et voir où on se situe par rapport à l’année dernière. Elles avaient vraiment été au-dessus de nous et on avait été logiquement battues. Maintenant, j’ai envie de mesurer l’évolution de notre équipe sur ce match.

Après Rodez, le championnat laissera place à la Coupe de France avec un déplacement à Valence (dimanche 21 novembre, 14h30).
J’adore la Coupe de France ! J’ai eu la chance de vivre des finales lorsque j’étais en D1 donc forcément c’est une compétition que j’aime. Pourvu que nous fassions le maximum de tours pour qu’on puisse tomber face à une formation de première division, car certaines ici n’en ont jamais croisé. C’est un bel objectif pour le collectif et en Coupe tout est jouable.


Michel Saad