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Galtier : « Déçu pour mes garçons »

Retrouvez les mots de Christophe Galtier après le match nul entre Nice et Marseille (1-1).

Coach, comment analysez-vous ce match ?
J’estime que mes joueurs auraient mérité de l’emporter. Je suis déçu pour eux. On a eu une très grosse première demi-heure, totalement différente de ce que nous avions fait lors de la première rencontre face à Marseille, avec un plan de jeu sûrement différent. Ça les a mis en difficulté. Si on avait pu aggraver le score et marquer ce 2ème but lors de la première période, le match aurait sûrement été différent. On a relâché sur les 10 – 12 dernière minutes de notre première période. Relâché notre pression et fait des erreurs techniques qui ont remis Marseille dans le sens du jeu. A travers une belle action, ils ont marqué un beau but. Même si dans une action, il y a toujours des erreurs, dans sa conception, c’était un beau but. Sur la deuxième période, malheureusement, le seul attaquant de pointe qu’il nous restait s’est blessé assez rapidement, alors qu’Evann était en train de faire une très belle prestation. A ce moment-là, les choses se compliquent, parce qu’il vous manque les cartouches pour maintenir une pression sur la défense marseillaise. Si on les laisse jouer, ils sont bons, ils sont même dans une zone de confort. Mais même en ayant fait des changements, on a essayé de continuer à les mettre sous pression. On aurait pu, sur quelques situations, notamment sur quelques coups de pied arrêtés, en jouant plus justes, être plus dangereux. On n’y est pas arrivés. C’est pour ça que je dis que c’est dommage pour mes garçons, qui ont fourni, quand même, un match très intéressant 3 jours après la rencontre face à Lyon. 

Aviez-vous prévu de titulariser Evann Guessand ? 
J’avais une réflexion entre Kasper et lui dans la préparation du match, qui a évidemment été très courte. J’avais demandé à Evann, hier dans le travail, de s’imprégner d’un rôle de titulaire par rapport à ce que j’allais demander. Kasper a dû rentrer pour des raisons personnelles. J’ai rapidement averti Evann qu’il allait démarrer le match et qu’il fallait qu’il se remémore ce qu’on avait travaillé. On a encore travaillé ce matin sur le terrain. Mais il est là. C’est un jeune garçon sur qui je fonde beaucoup d’espoirs, et à qui j’impose beaucoup d’exigence. Il a un profil intéressant, avec les caractéristiques d’un attaquant moderne. Sur sa première titularisation, face à un adversaire de qualité, avec beaucoup d’absents dans ce secteur offensif, et notamment sur les côtés, il a été très intéressant. Mais malheureusement il s’est blessé et il est sorti bien trop tôt dans cette partie. Il s’est fait une entorse de la cheville et sera sûrement forfait dimanche. 

Est-ce qu’il y a de la frustration par rapport au fait que vous meniez 1-0 le 22 août ? 
Non. Je l’ai évacuée. Je n’ai pas voulu être là-dedans dans la préparation du match, notamment à travers vous les médias. Il se passe tellement de choses aujourd’hui dans le football français, et notamment dans les tribunes... On pensait que ce qu’il s’était passé à Nice - les décisions et les sanctions qui ont été prises - allait calmer tout le monde dans les tribunes. Ça n’a pas été le cas, on l’a vu sur certains matchs. Mais non, il n’y a pas de frustration par rapport à ça. C’est l’histoire d’une saison. On perd un point. On est sanctionné d’un point. C’est comme ça. Il ne faut pas vivre avec ça, au contraire. Il faut travailler, développer nos joueurs et améliorer notre jeu pour être encore plus performants. 

Le match nul est-il logique selon vous ? 
Non, ce n’est pas ce que j’ai dit. Est-ce que Marseille a beaucoup de situations en 2ème mi-temps ? 

Non, mais ils ont eu le ballon…
Avoir le ballon ne veut pas dire qu’on se crée des situations. Sur les situations franches, on a deux face à face et un ballon que malheureusement Hassane ne maîtrise pas, avec un très bon centre. Ce sont des situations de but importantes. Je ne veux pas dire que Marseille n’a pas été bon, mais sur les situations de but, les occasions, on méritait de l’emporter. Mais l’histoire d’un match, c’est toujours de marquer des buts. Et malheureusement, on n’a pas su en mettre un de plus que notre adversaire. 

Da Cunha tape à la porte, comme d’autres ? 
Oui, ils sont là. Il faut qu’ils continuent à beaucoup s’investir au quotidien. Qu’ils s’endurcissent aussi à travers ces matchs-là. Marseille est une équipe européenne avec tout ce que cela comporte : qualité technique, qualité tactique, mais aussi au niveau de la qualité athlétique. Il y a beaucoup d’intensité, du poids, de la taille. Nos jeunes joueurs ne sont pas habitués à ce genre de confrontations, si ce n’est à travers nos séances d’entraînement. C’est pour ça que je veux des séances d’entraînement très intenses, parce que quand ils doivent rentrer dans un match comme celui-ci, il faut répondre aussi à ce défi-là. 

La 3ème place après 11 journées ? 
L’équipe peut progresser. Mais il y a des matchs, comme dimanche, où l’on aurait pu perdre et avoir 3 points en moins. On est là, est-ce que c’est flatteur ou pas ? Par rapport à ce que font mes joueurs à l’entraînement et tout ce qu’ils donnent, je suis content qu’ils se retrouvent dans cette position. Mais ce n’est qu’anecdotique. Le championnat est encore long. On a encore beaucoup d’axes d’amélioration. C’est aussi à travers ces matchs et l’adversité qu’on doit s’améliorer. On est 3ème après 11 journées. C’est un bon début de championnat mais on a encore un match qui arrive dimanche, face à un adversaire coriace. Chez eux, les Angevins sont très difficiles à jouer. Il est toujours important de faire tourner le compteur points. On vient de le faire sur ces deux matchs, et pas dans n’importe quelle confrontation, contre Lyon et Marseille sur terrain neutre. C’est bien mais il faut qu’on améliore nos temps forts, notre capacité à maîtriser quand l’adversaire pousse. Autant on est arrivé à bien mettre sous pression Marseille, autant Marseille est arrivé à nous mettre sous pression. Et sous pression, on doit s’améliorer si on veut être plus performants en termes de points gagnés. 

Qu’avez-vous dit à Sampaoli dans l’oreille ?
Quand il n’y a personne, on parle et on a cette capacité à se faire entendre, donc tout le monde parle. Évidemment que dans un match, on ne parle jamais à voix basse. Il y a eu des discussions et des échanges à voix haute entre le banc marseillais et le banc niçois. J’ai simplement demandé à Jorge que tout le monde reste calme. Il ne pouvait pas y avoir de problème dans les tribunes, il ne pouvait pas en avoir sur le banc. Ça s’est bien fini et c’est bien mieux comme ça. On a aussi un devoir de renvoyer une image très positive, même si ce n’est pas toujours évident.