Interview

Lees-Melou : « Ne pas chercher à être beaux »

Absent des terrains depuis Dijon (défaite 1-3 le 29 novembre), Pierre Lees-Melou a fait son retour contre Bordeaux dimanche dernier, durant une demi-heure. Remis de ses blessures, le milieu de terrain de 27 ans s’est confié avant le déplacement à Lens (J21, coup d’envoi samedi à 17h). 

Pierre, est-ce qu’il y a des périodes depuis ton arrivée au club qui peuvent être comparées avec ce que vous vivez actuellement ?
Oui, bien sûr. Ce n’est pas le premier moment difficile que je vis. Lors de ma première année avec le coach Favre on avait très mal débuté, il me semble qu’on était même relégables à un moment et on avait su réagir. Il y a forcément des moments difficiles dans une saison. Après il faut éviter d’en connaître trop et surtout éviter que ces périodes soient trop longues. C’est ça le plus dur.

Quels sont les ressorts dans un tel moment ?
Il ne faut pas chercher à être beaux. Ce dont on a besoin, ce sont des duels, des contacts, plus d’efficacité, un déclic et des points. Il n’y a que ça qui te redonne confiance et qui te fait repartir sur une série positive. Quand on est dans une spirale comme la nôtre, on n’a rien pour nous. On tombe dans un engrenage. A nous de retourner ça en nous retroussant les manches.

Est-ce que le rôle des cadres devient encore plus important dans ces moments-là ?
Mon caractère, c’est de me battre. Que l’on gagne ou que l’on perde, je ne lâche pas. Donc oui, il faut le montrer et le transmettre encore plus dans ces moments-là.

Tu as eu 2 blessures depuis l’arrivée d’Adrian Ursea à la tête de l’équipe : comment as-tu vécu cette période ?
Dès la fin de Dijon, j’ai ressenti une douleur à la cheville, quelque chose n’allait pas. Le changement d’entraineur s’est fait peu de temps après. Et quand je fais mon retour, je me casse le poignet. J’aurais préféré être blessé quand l’équipe tournait bien. Là, j’ai subi avec mes collègues, sans pouvoir les aider. Quand c’est comme ça, tu essaies de te battre pour revenir le plus vite possible. C’est toujours mieux de le faire dans une bonne ambiance que dans une ambiance tendue. C’est pour ça que là, je suis content d’être apte. J’ai joué un peu contre Bordeaux, j’espère pouvoir enchaîner.

« Je n'ai pas arrêté de courir pendant un mois »

Où en es-tu physiquement ? 
J’ai fait de "l’athlétisme" pendant un mois, je n’ai pas arrêté de courir parce que je n’avais pas le droit aux contacts. J’ai travaillé l’endurance et la technique d’une manière individuelle avec Christo Juras (préparateur physique en charge de la réathlétisation). Ce n’est pas le rythme des matchs mais on a bien bossé quand même.

Les sorties contre Lyon et Lorient avaient été difficiles juste avant la trêve. Avant Bordeaux, des signes de progrès avaient ensuite été relevés dans le jeu en début d’année...
Bien sûr. A Metz, ça jouait bien, on avait la possession, on menait 1-0. Tu ne peux pas sortir de ce match avec un point. Ça fait partie de la spirale négative dont on doit sortir.

Quand ça ne tourne pas bien sur le terrain, notamment à domicile, est-ce mieux ou pire sans public ?
C’est pire. On aime sentir nos supporters là, à nous pousser quand on s’approche du but, à pousser Walter quand on défend. Il ne faut pas chercher d’excuse, la situation est la même pour tout le monde, mais c’est vrai que ça manque cruellement. 

« Aussi mécontent que les supporters »

Mercredi, les supporters sont venus exprimer leur mécontentement… 
On les comprend, on les entend. On est aussi mécontents qu’eux de la situation actuelle. Il faut qu’ils sachent que tout le monde dans le vestiaire est conscient de l’urgence de la situation. Aucun d’entre nous ne se dédouane de sa responsabilité.

Lens ? 
Il y a urgence, ça fait déjà deux ou trois matchs que c’est le cas. Mais encore une fois, on ne veut plus de mots, on veut des actes parce que ça commence à faire trop de résultats négatifs.

C.D.