Interview

Alaeddine Yahia : « La balle est dans mon camp »

Le défenseur international tunisien Alaeddine Yahia a signé aujourd'hui un contrat de six mois avec le Gym, avec option pour une prolongation de deux ans. Calme et déterminé, il nous explique les raisons de sa venue à l'OGCN et ses ambitions pour les mois à venir.Alaedinne, te voilà désormais niçois. Peux-tu nous expliquer comment s'est passé ce transfert, car on a lu que Rennes t'avais approché il y a quelques jours...
J'avais rencontré en décembre Roger Ricort et Frédéric Antonetti, qui m'avaient présenté le projet sportif du club et leur souhait de me recruter. A Sedan je n'ai pas beaucoup joué cette saison pour diverses raisons et il fallait que je parte. J'ai donné ma parole à Nice avant Noël, en sachant que je ne pourrais signer qu'à partir du 1er janvier. Entre temps Rennes m'a approché, notamment son nouvel entraîneur Guy Lacombe que je connais bien puisque c'est lui qui m'a fait débuter en L1 à Guingamp. Ils me proposaient même un contrat plus long qu'à Nice. Mais je suis un homme et je n'ai qu'une parole. Je sais d'où je viens et où je veux aller. Je m'étais engagé auprès de personnes qui étaient venues me chercher en L2, cela n'aurait pas été correct de leur faire faux bond. D'autant plus que Nice est une équipe vraiment attrayante, qui tourne bien et qui a un projet sportif intéressant.

Ton objectif ?
Bien m'intégrer à l'équipe dans un premier temps. Sur un plan collectif l'équipe a fait un parcours remarquable sur toute l'année 2007, j'espère que 2008 continuera ainsi. Personnellement, j'espère jouer le maximum de matches, enchaîner les rencontres, c'est ce qui m'a manqué ces derniers temps. J'espère donner satisfaction et signer la prolongation de deux ans à mon contrat. Quoiqu'il en soit, rejoindre l'OGC Nice est un challenge très alléchant. J'arrive dans un groupe sain qui semble avoir un super état d'esprit. Il y a une homogénéité dans ce groupe entre jeunes et anciens, c'est une bonne recette.

Blessures, sélections, les absences en défense vont t'amener à débuter très rapidement en rouge et noir. Comment l'appréhendes-tu ?
Dans ma tête je suis prêt. Le reste c'est du ressort du coach, c'est lui qui fera les choix. Si on me demande de jouer dès samedi, je serais prêt. De toute façon la balle est dans mon camp, avec les joueurs qui vont partir en Coupe d'Afrique je vais avoir un mois pour montrer toutes mes qualités et apporter quelque chose à l'équipe, à moi de saisir ma chance.

En février avec le retour des internationaux de la CAN et notamment Kanté et Apam, la concurrence risque d'être rude. Comment t'y prépares-tu ?
La concurrence fait partie du football, c'est la loi du sport. Les titulaires s'en vont à la CAN, mais personne n'oublie que sur la dernière année ils ont fait du super boulot. Apam - Kanté, c'est très solide. J'espère que ça se passera bien pour moi en janvier ; si, à leur retour de la CAN, je dois retourner sur le banc je l'accepterai. Dans ma carrière et partout où je suis passé j'ai connu à un moment ou un autre le banc de touche, je n'ai jamais fait de problème.

Tu ne participes pas à la CAN avec la Tunisie alors que tu as souvent été sélectionné. Pour quelle raison ?
Joker ! (sourire) Non, plus sérieusement, ma carrière a connu beaucoup de péripéties. J'ai changé assez souvent de club, l'an passé j'ai été blessé. J'ai 26 ans et je n'ai encore jamais eu de saison complète. J'ai besoin d'enchaîner les matches pour exploiter toutes mes qualités, et je donne la priorité à mon club. L'année dernière ma carrière et ma vie ont connu beaucoup de changement. J'ai été longtemps blessé, ce fut une grosse remise en question. J'ai vraiment appris ce qu'était le travail, le fait de souffrir dans sa chair. Dans le même temps j'ai eu un enfant, bref, tout un ensemble qui m'a fait murir.

Connais-tu déjà des membres de l'équipe ?
Oui. J'ai évolué à St Etienne avec Vincent Hognon et David Hellebuyck, à Sedan avec Joseph-Désiré Job. Je connais aussi Habib Bamogo qui vient comme moi de la région parisienne, et également le préparateur physique Nicolas Dyon de Louhans-Cuiseaux où j'ai été formé, j'ai même joué avec son frère à l'époque !