Monaco 1-1 Nice

Un Gym de combat !

De l'intensité, de la "dramaturgie", du jeu, du suspense : au terme d'un derby passionnant, le Gym - en infériorité numérique pendant 45 minutes -, a ramené un point de Monaco (1-1). Avec le sentiment qu'il aurait pu gagner ce match en retard de la 17e journée, mais aussi qu'il aurait pu le perdre...

La physionomie

La première demi-heure fut tactique et verrouillée, chaque formation tentant de gagner la bataille du milieu. Le secteur où se situe la clef du jeu. D’entrée de rencontre, Walter Benitez sortit une parade magnifique sur une frappe de Golovin, consécutive à un long ballon de Serrano, bien exploité par Sylla, qui servit le Russe sur un plateau.

Derrière, le Gym ne trembla que sur une frappe de Lopes au-dessus, à la suite d’un ballon perdu par Dante à mi-terrain, et prit progressivement le contrôle des débats. Le pied sur le ballon, il chercha la faille en passant par les couloirs et en misant sur l’impact de Saint-Maximin. Il trouva l’ouverture grâce à son meilleur buteur (voir ci-dessous), puis commença à marcher sur son adversaire dans le quart d’heure qui suivit. Malheureusement, la période s’acheva par l’expulsion (injuste) d’Ihsan Sacko. L’attaquant fut sanctionné pour un jeu dangereux sur Henrichs. Une décision particulièrement discutable, prise avec l’assistance de la VAR. Une décision lourde de conséquence, puisque le Gym défendit durant une grande partie de la seconde période. Monaco égalisa rapidement (50'), les Aiglons se recroquevillèrent et souffrirent pendant 20 minutes.


Serrano loupa une tête dans les 6 mètres (70'). Benitez capta une frappe de Golovin (71'). Nice mit toute son énergie à conserver le nul, articulé autour d'un Dante à nouveau exemplaire et d'un Benitez impeccable, et attendit "un coup". Le coup se présenta à un quart d'heure du terme, lorsque Youcef Atal avala son couloir et fut déséqulibré dans la surface asémiste. Saint-Maximin prit le ballon et frappa son pénalty au même endroit que la semaine passée, mais son tir fut détourné par Benaglio (75'). Derrière, le derby s'enflamma pendant 10 minutes. Falcao plaça une frappe que Benitez détourna sur le poteau (83'), le Gym desserra l'étreinte.

Finalement, personne ne sortit vainqueur d'une rencontre acharnée.

Les choix

Pour ce derby, Patrick Vieira décida de renouveler sa confiance au 3-5-2, une semaine après avoir battu Bordeaux en 4-3-3. Christophe Jallet remplaça Christophe Hérelle (suspendu) dans le trio défensif, aux côtés de Dante et Malang Sarr. Youcef Atal occupa le couloir droit, Patrick Burner le gauche.


Au milieu, Rémi Walter partit à plat avec Wylan Cyprien. Adrien Tameze débuta un cran plus haut, même si l’ancien Valenciennois retrouva régulièrement le coeur du jeu pour se mêler à la bataille. Ihsan Sacko occupa le poste d’attaquant gauche, et laissa la pointe au seul Allan Saint-Maximin, qui sortit une nouvelle fois un très bon match. Aucun Niçois ne passa à travers, tous firent preuve de sérieux et de courage. Walter Benitez fut monstrueux, et tout le groupe exemplaire dans le domaine défensif. Devant, ASM fit des différences en première période, avant de souffrir d'isolement en seconde.

Après la pause, le Gym passa (logiquement) en 5-3-1, avec le numéro 7 seul devant. A 10 minutes de la fin, Danilo remplaça poste pour poste Rémi Walter. Enfin JV Makengo entra à la place de Saint-Maximin en toute fin de match, pour conserver le score.

Les buts 

30’ Il était écrit que la différence se ferait au milieu. Alors la différence s’y fit. Sur un bon pressing, Tameze contra une passe de Aït-Bennasser, et lança involontairement Saint-Maximin.

La fusée du Gym s’occupa du reste, tout seul, comme un grand. Il bougea d’abord Jemerson, prouvant qu’un derby se joue à l’envie ; puis conclut en croisant son tir, avec sang-froid. Le vrai geste d’un attaquant en confiance. La 5e réalisation personnelle du meilleur buteur du Gym cette saison.

50' Sur un corner, dès le début de la 2e mi-temps, Badiashile s'élève plus haut que tout le monde et place une tête puissante. Walter Benitez détourne, mais l'arbitre (aidé par ses assistants vidéo) annonce que le ballon est rentré. 

L'homme du match : la technologie

Une fois n'est pas coutume, l'homme de la soirée est invisible. N'a pas de coeur, n'a pas de corps. L'homme du match est celui qui scrute les débats au ralenti et les décortique, en livrant quelques décisions souvent difficiles à comprendre pour l'oeil humain. L'homme du match se nomme technologie. Dès la demi-heure, M. Bastien fit appel à l'assistance vidéo sur le but d'Allan Saint-Maximin, et l'accorda deux fois. Juste avant la pause, il transforma le carton jaune d'Ihsan Sacko en rouge, et bouleversa le match. Enfin la technologie, encore et toujours, accorda en solitaire l'égalisation monégasque. La décision de trop pour les Rouge et Noir, crut-on jusqu'à la 75'. Moment où Youcef Atal inventa un numéro d'extraterrestre, mit à "l'amende" toute la défense princière et obtint un pénalty qui, après de nombreux ralentis, trouvera encore des partisans du pour et du contre. Pénalty loupé par Allan Saint-Maximin, ou plutôt arrêté par Benaglio. 

C.D.

A Monaco, stade Louis-II,
AS Monaco 1-1 OGC Nice (0-1 à la mi-temps)

17e journée de L1 - 16/01/2019

11 345 spectateurs 

Arbitre : Benoît Bastien

Buts : Badiashile (50') pour Monaco ; Saint-Maximin (30') pour Nice

Avertissements :  Serrano (60') à Monaco ; Jallet (36'), Sacko (45+1') , Dante (61') à Nice

Expulsion :  Sacko (45+1) à Nice.

AS Monaco : Benaglio - Henrichs (Sidibé 70'), Glik, Jemerson, Badiashile, Serrano - Tielemans (cap), Aït-Benasser, Golovin (Jovetic 78') - Lopes, Sylla (Falcao 71').

OGC Nice : Benitez - Jallet, Dante (cap), Sarr - Atal, Cyprien, Walter (Danilo 79'), Burner - Tameze (Coly 90'+4), Sacko - Saint-Maximin (Makengo 84').