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Tatarian : « Ici, tout était réuni »

En 18 ans, il n’est revenu que « deux » fois à Nice, là où il a joué 4 saisons dans les années 90. Il a également pris du recul avec le foot, un milieu dans lequel « il n’en pouvait plus » à la fin de sa carrière de joueur. Ce dimanche, Frédéric Tatarian sera mis à l’honneur en marge de Nice – Lille (coup d’envoi à 17h). Une première qui nous ravit...

Lorsqu’il décroche le téléphone pour parler de la fin de semaine, le décor est fixé dès les premiers échanges :  « Je suis très heureux de revenir et de revoir tout le monde. Mes plus belles années, je les ai passées à Nice. C’est dans mon coeur, ça ne changera jamais ». De l’émotion dans la voix. Déjà. Sûrement pas grand-chose par rapport à ce qui va se passer, mais assez pour en esquisser les contours  : « Ça me plaît de revenir, franchement, sinon je ne l’aurais pas fait, car j’ai pris mes distances avec le milieu du foot. A part 4 ou 5 coups de fil dans l’année, je suis loin de tout ça, et je n’attends rien. Mais dimanche, à l’Allianz Riviera, il y aura quelque chose en plus ».

Ce stade n’est pas le Ray et « Tata’ » l’a découvert en toute discrétion lors du derby face à l’OM, avec Alexandre et Andrea, 21 ans et 18 ans, ses deux fils. « Je suis Marseillais, attaque l’homme de 48 ans, qui a travaillé comme commercial quand il a raccroché les crampons, j’ai joué à l’OM, on habite au Beausset (dans le Var), ils vont au Vélodrome mais ils sont nés ici, à la clinique St-Georges. Je leur ai dit qu’ils doivent être fiers d’être Niçois. Je leur ai montré les images de ma carrière, je leur ai tout raconté, tout ce que j’ai vécu ici, ils savent que c’est l’endroit où je me suis le mieux senti, personnellement et professionnellement. Ils m’ont dit qu’ils n’y étaient jamais allés et qu’ils voulaient le faire, alors, après avoir parlé avec le club, nous sommes venus pour le derby. Je voulais voir comment ça se passait et ce que le Gym était devenu ».

« Ça m’a fait quelque chose, je crois qu’à eux aussi »

Le week-end du 20 octobre, Fred Tatarian arrive donc avec ses fils « et quelques copains » dans la capitale azuréenne, un peu dans l’inconnu. Très vite, il retrouve ses coéquipiers de l’époque, et les nuages du doute, façonnés par les années, se dissipent dans un univers familier, simple et clair. Il visite le nouveau centre d’entraînement et de formation avec Fred Gioria et Jean-Phi’ Mattio, retrouve Lionel Letizi, Thierry Crétier, puis prend conscience que son recul n’a rien altéré. Au contraire, plus les heures passent, plus les années se perdent « On a passé la soirée du samedi chez Fred Gioria. On a mangé un bout, on a bu un coup, on a parlé, de ballon et d’autres choses, on s’est rappelé quelques conneries… Bref, on s’est régalé. Ça m’a fait quelque chose, je crois qu’à eux aussi ». 

Les souvenirs, bon ou mauvais, revivent au présent, et les anciens coéquipiers tchatchent en vieux amis. Le Ray, « notre maison »  ; « les buts que j’ai pu y inscrire » ; « la rouste prise contre Nantes, en 95, quand ils ont été champions, avec une équipe de fous » ; « et puis bien sûr, cette Coupe de France en 97 », remportée contre Guingamp (1-1, 4-3 t.a.b) : Tatarian n’a rien oublié... et personne n’a oublié Tatarian. « Lors de cette aventure, on avait gagné 3 matchs aux tirs au but, rembobine-t-il. On avait 5 tireurs désignés à l’avance, De Neef, Gomis, moi en 3, Onorati, et Vermeulen, on savait ce qu’on avait à faire ».

Une affaire de famille

Lui le fit sans trembler, avant la victoire, le trophée, la fête et le retour. « C’est un tout, il ne s’agit pas que de foot, reprend-il au bout du fil. Pour moi, ici, tout était réuni. D’ailleurs je devais rester, mais ça n’avait pas pu se faire… ». A la fin du week-end, il promet : « Je ne mettrai pas 20 ans avant de revoir tout le monde ». Après avoir échangé avec Virginie Rossetti (Directrice Communication & Marque), avec qui les contacts sont réguliers, il fixe même sa prochaine venue : lors du match Nice – Lille. Cette fois il sera de l’autre côté de la barrière, celui dévolu aux hommes qui ont écrit l’histoire du club rouge et noir, dont il « salue l’évolution » et qu’il souhaite « voir en haut du tableau, parce que maintenant il y a tout pour ». Alors tout se met en place, et tout le monde attend son 2e voyage en 1 mois, car il n’a rien d’ordinaire. « Tu sais, quand je t’ai dit qu’il y allait y avoir quelque chose en plus, c’est vraiment le cas, termine Tatarian. Mes parents sont fatigués, mais ils vont quand même faire l’effort de prendre la route pour venir assister à cette rencontre spéciale pour moi. Je pense que c’est la dernière fois que mon père viendra dans un stade »

Avec un superbe hommage "au fiston" en perspective.

C.D.

A 15h30 au Café des Aiglons

Avant de recevoir son trophée sur la pelouse dimanche, Frédéric Tatarian ira à la rencontre des supporters, lors du rendez-vous "Raconte-moi", dès 15h30 au Café des Aiglons.