Nice 2-3 Lokomotiv Moscou

Condamné à l'exploit

Archi-dominateur en première période, secoué et réduit à 10 en seconde, le Gym a subi une défaite douloureuse lors de son 16e de finale aller d'Europa League (2-3). Il lui faudra créer un exploit à Moscou, dans une semaine, pour poursuivre son aventure européenne.

45 minutes de bonheur et un horrible mal de tête : on ne saurait résumer cette première manche d'une manière plus objective. Supérieurs dans tous les domaines en première période, les Niçois eurent le tort de ne pas s'être mis à l'abri, d'avoir encaissé un but avant la pause et, au final, leur adversaire leur revint en pleine figure. Froid et sec comme une mauvaise soirée d'hiver.

Grâce à un doublé du grand Mario, les affaires semblèrent pourtant bien emballées. Et Dieu que les locaux firent mal à leur visiteur durant ce premier quart de la double confrontation... Dieu qu’ils le trimballèrent, lui marchèrent dessus, l’amochèrent. Mais comme un boxeur, celui-ci se maintint debout, avant d'emporter ce premier combat aux points. 

Placé en 4-3-3, avec Marlon à droite, Cyprien en sentinelle et Saint-Maximin dans le couloir, Nice fit, d'abord, tout mieux qu’un adversaire qui sembla manquer de rythme. Remporta tous ses duels, posa plus le ballon, se montra plus mordant, laissa planer un danger constant. Pour son retour, Saint-Maximin fit même vivre un calvaire à Vitali Denisov, son adversaire direct, que son entraîneur dut sortir à la pause...

Avec de l’espace devant lui, le numéro 7 cassa des reins et enchanta l’Allianz. Très tôt, il profita d’un long ballon de Dante, sur lequel le latéral russe hésita, pour gagner son premier duel du match, temporiser et, finalement, servir parfaitement Balotelli en retrait. Le titan italien, fidèle à lui-même, ne put laisser passer l’aubaine, et trouva le petit filet sur sa première occasion (1-0, 3’).

Derrière cet avantage, les siens poussèrent pour enfoncer le leader du championnat russe.

L'avant-centre italien - toujours - partit de la gauche vers l’axe, trouva le gants de Guilherme (12’) ; Dante ne cadra pas sa tête (19’) ; Saint-Max’ continua son travail de pilonnage sur Denisov et, finalement, la mise se doubla sur une feinte de frappe de Mika Seri. Dans la surface adverse, le métronome ivoirien enrhuma l’arrière garde et prit sa chance du gauche : Pejcinovic dévia de la main, et le Signore s’offrit un doublé, sans trembler, sur pénalty (2-0, 28’).

Voyant leur visiteur dans les cordes, les hommes de la Côte tentèrent de l’enfoncer avant la pause. Attaquèrent de tous les côtés, en jouant parfaitement au milieu et en trouvant rapidement leurs côtés. Mais Plea tomba deux fois sur le portier russe (31’, 39’) et enleva trop un caviar de Saint-Maximin (35’). Tout ça avant la malheureuse réduction du score des Cheminots (2-1, 45’), suite à un excès d'engagement de Sarr, qui concéda un pénalty. Fernandes transforma (2-1, 45'), juste après avoir vu une volée d'Aleksandr Miranchuk fracasser la barre de Benitez.

Coly exclu

Les Cheminots revinrent sur le pré avec d'autres intentions. Yury Syomin procéda à deux changements importants : Rybus remplaça V. Denisov à gauche et Farfan prit la place de Kolomeytsev - un milieu défensif - pour apporter de la vie et de l'allant. Changements payants, puisque les débats s'équilibrèrent et penchèrent de plus en plus à l'est. Mario ne cadra pas sa tête sur un nouveau superbe mouvement de l'ancienne flèche de Bastia (54'), Benitez boxa une frappe de Rybus (60'), Super Mario - servi par St-Max'- vit son tir détourné par une magnifique parade de Guilherme (66'), et tout devint plus dur. Dans la foulée, Ari fila seul au but, fut légèrement déséquilibré par un Coly qui se sacrifia pour la patrie. Le Sénégalais écopa d'un rouge direct (67') et, double sanction, Manuel Fernandes, annoncé comme le crack de cette formation, plaça un coup franc parfait, hors de portée de Benitez (2-2, 69'). 

Dès lors, le Gym souffrit. Souffrit. Benitez (72') et Dante (74') retardèrent l'échance, mais le collectif finit par craquer. Sur une action où, malheureusement, une décision arbitrale tourna, encore une fois, en sa défaveur. Anton Miranchuk s'amena le ballon du coude, dans la surface, servit Fernandes qui ouvrit son pied, pour le triplé (2-3, 77').

Les hommes de Lucien Favre n'encaissèrent plus de buts, ce qui, malgré tout, entretient l'espoir.

Et si le football reste si beau, c'est justement parce que l'impossible se réalise parfois. Pour cela, il faudra un exploit...

C.D.

 

A Nice, Allianz Riviera,
OGC Nice 2-3 Lokomotiv Moscou (2-1 à la mi-temps)

16e de finale aller de l'Europa League - 15/02/2018

16 918 spectateurs

Arbitre : Istvan Kovacs

Buts : Balotelli (4', 28' s.p.) pour Nice ; Fernandes (43 s.p., 69', 77')

Avertissements : Pejcinovic (28') pour le Lokomotiv

Expulsion : Coly (67') pour Nice

OGC Nice : Benitez - Marlon (Burner 46'), Dante (cap), Sarr, Coly - Lees-Melou, Seri, Cyprien (Mendy 82') - Saint-Maximin, Balotelli, Plea (Tameze 69'). 

Lokomotiv Moscou : Guilherme - Ignatyev, Kvirkvelia, Pejcinovic, V. Denisov (Rybus 46') - Kolomeytsev (Farfan 46'), I. Denisov (cap) - Al. Miranchuk, An. Miranchuk, Fernandes - Ari (Eder 71').