Interview

Favre : « Le collectif n’a pas fonctionné »

Le coach niçois a reconnu la faillite collective et individuelle de son équipe, tout en assumant son choix du 3-5-2.

Coach, est-ce le pire match de votre équipe depuis votre arrivée ?
Oui je pense. Beaucoup de choses n’ont pas fonctionné. La récupération d’abord. On jouait haut à contre-temps. C’était très mal coordonné. Il fallait parfois attendre et ne pas s’ouvrir, car on sait que Lyon est fort en contre. Et on s’est donnés à eux.

On vous sent un peu perdu ?
Non pas du tout, je suis parfaitement lucide sur ce qui s’est passé. Le système est une chose, j’assume de l’avoir choisi. Contre Zulte on a un autre système et on concède aussi 6-7 occasions. Il y a d’autres choses à retrouver, notre équilibre attaque - défense. Il y a trop de failles à la récupération du ballon, il faut vraiment qu’on se concentre sur ça.

Votre 3-5-2 n’a pas vraiment fonctionné jusqu’à présent cette saison…
C’est vrai. Avec l’accumulation des matchs, c’est difficile pour certains. Comme je vous le disais, jeudi on a aussi concédé trop d’occasions dans un autre système. Par conséquent, je voulais réduire les espaces entre les lignes, mais ça n’a pas fonctionné. J’assume ce choix. J’accepte de prendre la critique sur moi.

Pensez-vous vos joueurs perturbés par les changements de système ?
Je ne pense pas. On a joué souvent la saison passée avec ce système. Cette année on l’a fait 2-3 fois, notamment à Rome face à la Lazio avec un 3-6-1 très proche, qui était cohérent. Mais aujourd’hui, nous étions dans le faux sur tout le côté défensif.

Vous aviez déjà été très critique après la qualification contre Zulte…
On retient la qualification jeudi soir, mais déjà l’adversaire avec eu beaucoup trop de possibilités. Ils s’étaient présentés 2 ou 3 fois seuls face au gardien…

Le manque de réaction en seconde période vous inquiète-t-il ?
C’est dur, vous perdez 4-0 à la mi-temps. C’est dur de réagir. Malgré tout on a essayé de repartir un peu, en changeant de système, et on se retrouve à 10 avec une exclusion sévère. Avec 4 buts de retard, c’est difficile de vous livrer quand vous êtes 10.

« Défensivement on a explosé »

Quels leviers pouvez-vous actionner pour avancer ?
On n’a pas le choix. Il faut analyser le pourquoi du comment. On a perdu défensivement, mais on a aussi de la peine devant. Aujourd’hui défensivement on a explosé.

Faut-il que Nice regarde derrière lui dorénavant plutôt que devant ?
A voir où l’on est aujourd’hui, on ne peut que constater que pour l’instant ce n’est pas terrible. Quand vous êtes là, que vous perdez des matchs où vous devez prendre un point, que vous faites nul quand vous pouvez gagner etc, c’est toujours mauvais signe. La situation est inquiétante, c’est clair.

Le collectif n’a pas fonctionné, mais il y a également beaucoup de défaillances individuelles…
Quand vous perdez sur un score comme ça, bien sûr qu’il y a des grosses erreurs individuelles, de placement, de relance. Mais c’est avant tout le collectif qui n’a pas fonctionné.

Vous jouez deux matchs dans la semaine qui vient. Est-ce bien d’enchaîner compte tenu de la situation ou pas ?
Ça fait un moment qu’on n’a pas le temps de faire des entraînements poussés, on n’a pas trop le temps de préparer. C’est comme ça, les matchs s’enchaînent, on n’a pas le choix…

Etes-vous en colère après vos joueurs ?
Non. Je dois analyser ce qui n’a pas marché. On se projette déjà sur Toulouse et Metz où il faut absolument faire des points.

Vous projetez-vous sur le mercato d’hiver qui arrive dans un mois ?
Je ne me concentre pas du tout là dessus. J’espère surtout récupérer un ou deux blessés avant la trêve. Il faut qu’on se reprenne, qu’on travaille avec les joueurs qui sont là, et quoi qu’il en soit, on doit faire beaucoup mieux que ce qu’on a fait aujourd’hui.