La puissance et l'impact. L'oeil et les jambes. Habitués des lieux, Alassane Plea et Vincent Koziello montent en puissance au bord du Lac Léman, dans le Domaine de Divonne. Complices et compagnons, l'attaquant (24 ans) et le milieu (21 ans) ont pour vertu commune la sincérité. Celle qui s'habille d'espièglerie au moment de dresser le portait... du camarade. Travail minutieusement effectué dans la salle de vie du Q.G. rouge et noir, dimanche soir, à l'issue du dîner. A l'heure du « Loup », du ping-pong et du repos. Compagnons de chambrée.

Comment décririez-vous votre "colocataire" ?
Vincent Koziello : Je vais en dire du bien, forcément, sinon je ne l'aurais pas recruté dans ma chambre. Entre nous, c'est moi qui décide, j’ai même fixé l’attribution des lits (rires).

Alassane Plea : Je confirme : j’ai eu la chance d’être choisi par Vincent. Il décide où je dois me mettre, et j’exécute. C’est lui le patron (rires). Il est calme, il dort tôt, il n’est pas trop embêtant. Il ronfle un petit peu mais j’ai l’habitude, ça fait quelques années que nous partageons la même chambre. On rigole bien.

V.K. : Plus sérieusement, c’est un très bon joueur, un grand buteur et, surtout, un mec sympathique avec qui je m'entends super bien. Malgré sa blessure, on sent qu’il n’a rien perdu. Je suis certain que sa saison sera dans la lignée de la précédente.
 

« Il montre l’exemple, sur le terrain et en dehors »

Quelle est la place de l'un et de l'autre dans le groupe ?
A.P. : Ça fait 3 ans qu’on joue ensemble. D'année en année, il prend plus de poids dans le groupe. Il évolue et progresse énormément. Malgré son jeune âge, il fait partie des cadres. Il montre l’exemple, sur le terrain et en dehors. Il est respectueux et, dans le vestiaire, il est très apprécié. C’est un très bon coéquipier pour tout le monde. 

V.K. : Alass', on l’apprécie tous beaucoup. Sur le terrain, il donne toujours tout ce qu’il a et ne compte jamais ses efforts, notamment dans le replacement. Et techniquement, il apporte beaucoup, se fond dans le jeu de l’équipe et marque des buts importants. 

Depuis ses débuts, quelle est la chose que l'autre a fait évoluer dans sa palette ?
V.K. : Son jeu dos au but. (Il l’interpelle) Tu es beaucoup plus costaud !

A.P. : C’est vrai…

V.K. : J'ai l'impression que, à son arrivée, c'était surtout un joueur de profondeur. Aujourd'hui, il est capable de tout faire, a gagné en assurance et en efficacité. Il a tout amélioré.

A.P. : Vince’, quand il a débarqué, c'était le petit jeune, un peu timide. Aujourd’hui, il a plus de responsabilités. Et physiquement, il a beaucoup évolué. Il est beaucoup plus robuste.

V.K. : Tu trouves ?

A.P. : Oui, t’as pris en masse ! Dans les duels, tu tiens beaucoup, même contre les gros. Et après, tu es toujours aussi technique et mobile. Évoluer avec un tel joueur, c’est magnifique. Il défend, attaque, propose toujours des solutions et donne tout ce qu’il a. Il a encore une grosse marge de progression et s’il continue comme ça, il peut aller loin. 

Quel est le prochain palier que vous fixez à l'autre ?
A.P. : Enchaîner les matchs. Quand tu es jeune, tu as besoin de jouer, c’est ce qui te fait progresser. Je lui souhaite d’effectuer une très grosse saison, comme il y a deux ans, même si sa fin de saison dernière était également magnifique. Il sait ce qu’il a à faire et je ne me fais pas de souci pour lui.

V.K. : C’est sympa ça (sourire) ! Pour toi, le prochain palier c’est…

A.P. : … une saison complète !

V.K. : Voilà, c'est ça !

A.P. : Sans blessure.

V.K. : Une saison à 20 buts en championnat.

A.P. : Ce serait bien ! 

V.K. : Complètement. Et sans compter la coupe d'Europe et les coupes nationales. C’est le prochain palier, et je suis certain qu’il y arrivera dès cette saison, s’il n’est pas ennuyé par les pépins physiques.
 

« Quand tu donnes tout, les supporters te le rendent »

Quelle place votre collègue tient-il dans le coeur des supporters ?
A.P. : (Il chante) "Koziello allez allez, Koziello allez allez !"

V.K. : (Il coupe, en chanson également) "Pleeeeea, Pleeeea, Pleeeeea !" 

A.P. : Vincent a été formé ici, les supporters l’aiment beaucoup. Sur le terrain il est bon et, encore une fois, il donne tout. Et quand tu donnes tout pour le club, les supporters te le rendent.

V.K. : Moi je trouve qu’Alassane a fait évoluer le sentiment du public à son égard. Au début, c'était peut-être un peu plus compliqué, et il est parvenu à renverser la situation. Aujourd'hui au stade c’est "Pleeeeea, Pleeeea, Pleeeeea !" Ce n’était pas gagné et il a changé la donne. Aujourd'hui il est aimé par les supporters : c’est la juste récompense de son travail et de ce qu'il accomplit sur le terrain.

Vous avez deux profils très différents. Quelle qualité prendriez-vous chez l’autre ?
V.K. : Il y en a beaucoup ! Mais avant tout, c'est son flair dans le jeu combiné. Il bouge très bien. Par rapport à ses coéquipiers et à ses adversaires, il sait où se mettre pour recevoir le ballon. C'est ce qui lui permet de se retrouver seul et d'enchaîner dans les meilleures conditions.

A.P. : Moi, c'est sa vivacité. Il est vif, rapide sur les appuis. J'aime aussi son agilité et sa combativité.

V.K. :  (Il coupe) Oh, ça, tu n’en as pas besoin.

A.P. : Si, si. Mais vraiment, c'est ta vivacité et tes appuis qui me font envie !

« Dès ses premiers entraînements, J'ai été choqué... »

Et dans ta palette, que pourrais-tu lui apporter ?
A.P. : Ma vitesse, ma puissance ?

V.K. : Je prends !

A.P. : Mais tu es rapide quand même ! Et toi, tu prendrais quoi chez moi ?

V.K. : Tout ! 

A.P. : Ça tombe bien, je donnerais tout pour toi (ils se marrent)...

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