Monaco - Nice

Un sommet au nom du passé

Le même nombre de points après 22 journées : 49. Une première place partagée – l'ASM étant devant à la faveur d'une différence de buts hyper-positive. Une rivalité locale aux répercussions nationales et une atmosphère de sommet. Samedi, le Gym effectue le court déplacement sur la pelouse du Louis-II à l'occasion d'une 23e journée pleine d'enjeu. Au coude à coude avec un voisin du Rocher sur le toit de la L1. Une situation rare. 

1977 : LE seul précédent

Saison 1977 / 1978. Les artistes de la Côte ont un Aigle sur le coeur. Dominique Baratelli garde le but rouge et noir (lors de son ultime saison à Nice). Katalinski la défense. Huck et Jouve conduisent le jeu, Bjekovic mitraille devant. Nice a une tête de champion et reçoit Monaco à l'occasion de la 9e journée du championnat. Les deux équipes partagent le fauteuil de leader mais les Aiglons possèdent une meilleure différence de but que leur voisin, tout juste promu en L1. Elles se heurtent un soir de septembre 1977 sans se prendre à revers (1-1).


L'équilibre n'est pas rompu et les deux formations poursuivent leur route d'une fort belle manière, au point de disputer la 2e manche... tout en haut du championnat. Costaud contre costaud. Monde contre monde. Le 11 février 1978, les hommes de Léon Rossi devancent d'une courte tête ceux de Lucien Leduc, mais traversent une période de doute. « Monaco – Nice, 50 % de chance chacun », écrit Nice-Matin pour lancer le sommet. Celui-ci précipitera finalement la chute des Rouge et Noir. Au Louis-II, la troupe d'artistes perd son inspiration et butte sur sa voisine (défaite 0-2). Ecartelée entre la D1 et son parcours en coupe (jusqu'à une finale perdue face au Nancy de Platini), elle subira 7 revers sur les 12 derniers matchs pour achever finalement l'exercice à une morne 8e place. Le crépuscule d'une génération bénie à jamais privée de titre.

Et aussi, l'an dernier...

Si l'on excepte la première place pour ne traiter que des confrontations disputées sur le podium, nul besoin de ressasser les vieux souvenirs pour puiser une source de motivation et de revanche. Les récents suffisent. L'an dernier, à la même époque, Nice part se frotter au Rocher, convaincu qu'un collectif solide et un meneur de jeu hors-catégorie pourront l'aider à renverser son voisin. Ce dernier impressionne mais les accélérations de Ben Arfa, la justesse du milieu et l'efficacité de Germain, formé en Principauté, permettent au peuple niçois d'espérer. Une expulsion de Nabil Dirar à la 47e minute renforce ce sentiment. Mais Monaco ne plie pas. Pis, il marque à la 81e minute sur un coup franc lointain dévié de la tête par Bakayoko et verrouille les débats. Les  Aiglons repartent frustrés, piégés par l'expérience de leur hôte. Sans HBA, blessé, et avec une tonne de regrets.

Les temps ont changé mais rien n'est effacé. Portée par la meilleure attaque d'Europe, Monaco semble plus redoutable que jamais. L'affaire corsée.

Aux Aiglons de Lucien Favre d'écrire une magnifique page au Louis-II, au nom du passé et du futur. Le tout en s'inspirant de l'aller et en gardant bien en tête « que 3 points en jeu, comme pour tous les matchs », comme le résumait Wylan Cyprien à l'issue du succès devant Guingamp.

Une donnée mathématique bien actuelle que le contexte et l'histoire auraient presque tendance à faire oublier...

C.D.

Historique : Michel Oreggia