Entretien

Rémi Walter, en pleine éclosion

Arrivé à Nice sur la pointe des pieds l’hiver dernier, Rémi Walter a déjà bien grandi. Après six mois d’adaptation, le jeune Niçois (21 ans) prend de plus en plus d'assurance et franchit les paliers à la vitesse grand V. Déterminé à s’épanouir au Gym, il retrace son parcours, dépeint son jeu et dévoile ses ambitions. En pleine éclosion...

Rémi, comment as-tu vécu ton premier début d'exercice niçois ?

C’est plus simple que d’arriver en cours de saison. Les 6 derniers mois m’ont permis de m’adapter à mon nouvel environnement et à la Ligue 1. C’était l’objectif qu’on s’était fixé avec le club. Maintenant, j’ai tout ce qu’il faut pour réussir.

Tu restes un jeune élément : est-ce important de voir le club grandir en même temps que toi ?

C’est une chance pour nous tous – et pas seulement pour moi - d’être dans une équipe qui tourne bien. Ce n'est que du positif. Je comprends qu’un jeune ait envie de signer ici car Nice est en train de monter en puissance et de devenir un grand club.

En signant ici, t’attendais-tu à jouer avec des joueurs comme Dante ou Balotelli ?

Je me réjouissais déjà de jouer avec Ben Arfa ! C’est bien car ce sont des éléments d’expérience qui nous permettent de progresser. Ils sont importants, en match, à l’entraînement ou en-dehors. Dans la vie du groupe, c’est important d’avoir des joueurs de ce calibre. Ils sont toujours de bon conseil.

Est-ce grâce à cette expérience que vous dégagez autant d'assurance sur le terrain ?

Même si nous méritons d’être à notre place - car nos performances sont bonnes-, nous savons aussi que nous profitons d’une bonne dynamique. Tous les éléments sont avec nous depuis le début, ce qui donne aussi ce ressenti de l’extérieur. Mais on sait qu’on aura sûrement des coups de moins bien, et c’est là qu’on verra le caractère de cette équipe. Les joueurs d’expérience seront alors importants pour re-mobiliser tout le monde.

"La coupe d'Europe, c'est un ton au-dessus"

En parlant d’expérience, tu en as aussi engrangé avec l’équipe de France Espoirs. Est-ce que ça te sert au moment d’aborder les matchs de coupe d’Europe ?

Oui, c’est sûr. Même si en sélections de jeunes, on est face à des joueurs du même âge que nous, ce qui est plus facile qu’en Ligue Europa, où tu rencontres des joueurs plus aguerris. Mais quelle que soit la compétition que je dispute, j’aborde tous les matchs de la même manière, même si la coupe d’Europe est un ton au-dessus au niveau de la qualité des joueurs et de l’intensité. Ceci étant, il est vrai que certaines rencontres avec les Bleuets m’ont beaucoup servi. Je me souviens notamment d’une victoire contre le Brésil, avec des joueurs qui jouent maintenant dans les plus grands clubs : c’était vraiment un super match. Le genre de moment qui te marque.*

D’ailleurs, tu ne pourras plus être appelé chez les Bleuets…

C’est fini pour moi et pour toute la génération 1995. Place à la suivante. Cela va me permettre de me concentrer sur le club et de bien récupérer pendant les trêves internationales. Quand on enchaîne les sélections de jeunes, ce n’est que du positif, mais au niveau du repos, c’est plus dur. Je vais sentir la différence.

"Je veux être plus décisif"

Sur le terrain, tu as occupé plusieurs postes depuis ton arrivée. Quel discours te tient Lucien Favre ?

Il me dit que je peux jouer tous les postes du milieu. Qu’avec mon volume, je peux même évoluer plus haut, en tant qu’ailier gauche. Pas pour déborder, mais plutôt pour repiquer à l’intérieur, tout en me servant de mon coffre pour faire les courses de retour. Il me fait travailler à ce poste, en 6 ou en 8. Personnellement, c’est en 8 que je me sens le mieux. D’ailleurs je pense que le coach le voit aussi, car il m’a aligné plusieurs fois à ce poste sur les dernières rencontres, et cela m’a plutôt bien réussi. En étant positionné ainsi, je peux mieux me projeter vers l’avant.

Et te rapprocher de la zone de vérité…

L’année dernière, j’étais dans une phase d’adaptation. J’étais plus timide. Désormais, j’ai vraiment conscience de qui je suis, et de ce que je veux faire. J’essaie d’être le plus performant possible. C’est pour ça que je me projette plus vers l’avant. J’ai vraiment envie de marquer mon premier but avec Nice ! Arnaud Lusamba, par exemple, est dans la même situation que moi l’année dernière, même s’il est plus jeune**. Je sais ce qu’il vaut et j’essaie de le conseiller, il finira par avoir sa chance. La phase d’adaptation est nécessaire mais pas toujours évidente à vivre. La concurrence est rude pour tout le monde, mais elle est saine et c’est très important. Le coach nous dit que les remplaçants ne sont pas loin des titulaires. D’ailleurs, quand ils rentrent en jeu, ils sont performants. Le staff fait un gros travail et arrive à mobiliser tout le monde. Si on est à cette place-là aujourd’hui, même si ce n'est pas une finalité, c’est tout sauf un hasard.

Quels sont tes axes de progression ?

Tout ! Je suis encore jeune, il faut que je progresse dans tous les domaines. Ce qui est primordial, c’est le temps de jeu. On progresse beaucoup plus vite enchaînant les matchs. Pour devenir un joueur plus complet, je dois progresser sur la durée, me libérer et être plus décisif .

F.H

*Aux côtés des Niçois Hassen et Amavi, Walter et les Bleuets s’étaient imposés sur le score de 2-1 au Mans le 8 septembre 2015.

** Arrivé cet été, le jeune milieu de terrain (19 ans) a également été formé à Nancy.