Nice - Nantes

La culture de l'instant

Une communication directe, de la proximité, de la précision : en quelques semaines, le Gym et la L1 ont découvert "la méthode Lucien Favre". À la veille de la réception de Nantes (ce dimanche à 15h), le technicien rouge et noir est revenu sur quelques grands principes animant son management. Principes portés par une notion essentielle : la culture de l'instant et de l'effort.

Au-delà de sa place de leader, le Gym séduit par la qualité de son jeu depuis le début de l'exercice. Ses rotations réussies. Son audace, sa force d'adaptation, sa volonté d'apposer une patine de technique à l'ensemble de ses échanges... Des ingrédients synonymes de plaisir pour les joueurs, le staff, les supporters et plus largement, les amoureux du ballon. Des ingrédients se cultivant au quotidien, sous le soleil de Charles-Ehrmann et l'oeil de l'ancien boss de Gladbach. Lequel recadre, replace et oriente lors de séances d’entraînement où « la majorité des exercices se font avec le ballon », comme il le détaille.

Mais le plaisir n’est pas pour autant synonyme d’amusement pour les Aiglons. Il incarne au contraire une base, un socle qui leur permet de mettre du coeur à l’ouvrage : « Jamais un joueur n’a rechigné à travailler, même lorsque l’on rajoute des séances, poursuit le coach. C’est très important que les joueurs aient eux-mêmes des objectifs de progression. Et on travaille, on travaille... Après, le résultat, on ne peut pas le maîtriser. » Pour le Suisse, cette application cultivée patiemment portera ses fruits à l'avenir : « Je suis convaincu qu’il y a un gros potentiel de travail sur la majorité des joueurs, même les plus âgés. En ce moment, nous travaillons beaucoup les situations en 1 contre 1 sur lesquelles ils peuvent tous progresser ».

Equilibre

Pendant ces séances intenses, les Rouge et Noir se perfectionnent dans plusieurs systèmes de jeu. Cette flexibilité d'esprit ajoute des cordes à l’arc rouge et noir, puisque le système peut varier entre les matchs ou au cours de ceux-ci (avec, en guise de fil rouge, le 3-5-2 et le 4-3-3 ). Des évolutions que leur « archer en chef » justifie avec pragmatisme : « Cela dépend des joueurs dont on dispose. On s’adapte toujours. On essaie de sentir la situation, associer les joueurs qui s’entendent le mieux, et trouver les clés pour gêner l’équipe adverse. Au fond, le système, ça m’est égal : ce qui compte c’est l’équilibre, offensif et défensif ».

Une volonté qui se traduit dans les chiffres, puisque si les Niçois font parler la poudre devant le but adverse (20 buts inscrits, 2e attaque de l'élite), ils restent très imperméables en défense (meilleure défense du championnat avec seulement 7 buts encaissés). Ces chiffres permettent aux Aiglons d’occuper la place de leader et les assure de le rester à l’issue de la 11ème journée. Un poste en pleine lumière entraînant un engouement populaire et médiatique considérable. Un "tourbillon" dans lequel le coach Niçois n’est pas prêt de se laisser entraîner : « Ce qui m’intéresse, c’est le prochain match, je ne vois vraiment pas plus loin. Je pense à l’entraînement, au travail, à Nantes et puis voilà ».

F.H