Interview

Wathelet : "J'ai un groupe de bonne qualité..."

Après une saison qui restera dans les annales du club, Alain Wathelet s'est replongé avec son groupe de 18 ans nationaux dans une saison logiquement plus difficile. Motivé et lucide, il nous livre son analyse sur son groupe et son poste à la tête de la formation rouge et noire...Vous sortez d'une saison fantastique (finaliste de la coupe Gambardella et du championnat de France), comment s'est passée la transition avec le groupe actuel ?
Difficile ! On est reparti cette saison avec beaucoup de joueurs qui avaient participé à l'aventure l'année dernière, et quelque part, on subit le contrecoup. Je ne peux rien reprocher aux garçons sur leur implication à l'entraînement ou sur l'ambiance qui règne au sein du groupe, mais ils ont fait preuve d'un manque d'humilité. Ils pensaient sans doute qu'ils allaient tout casser, sans se rendre compte que ce qu'ils avaient réalisé la saison dernière était tout simplement exceptionnel. Atteindre la même année, les finales de la coupe Gambardella et du championnat de France n'a été réalisé que par quatre clubs depuis vingt ans. Ils pensaient peut-être que l'exceptionnel deviendrait banal. On joue bien, mais il faut toujours attendre d'être mené ou mis en difficulté pour se rebeller. Cela passe contre les « petits », mais lorsque vous affrontez Montpellier, Marseille ou Monaco, il faut ce petit plus de motivation. Nous ne sommes inférieurs à aucune formation, mais nous avons la fâcheuse tendance de réagir plutôt que d'agir. Petit à petit, ils sont en train de gommer ces problèmes et je suis optimiste pour la suite, surtout que nous avons l'équipe la plus jeune du championnat.

Cette épopée reste-t-elle votre plus beau souvenir en tant qu'entraîneur ?
En tant qu'entraîneur du centre, c'est certain. Mais d'un point de vue plus général, je retiens aussi l'accession en PHA obtenue avec l'AJC Nice. Vous savez, lorsque l'on va au bout d'un rêve, c'est quelque chose de fort. Je l'ai souvent répété à mes joueurs la saison dernière pour qu'ils ne passent pas à côté de grands moments.

Comment évaluez-vous le niveau de la génération actuelle par rapport à ses devancières ?
J'ai un groupe de bonne qualité, mais il est difficile d'évaluer les différences de niveau car la formule du championnat a changé. Je m'attendais d'ailleurs à observer une élévation de ce niveau, de par l'élargissement de la classe d'âge, alors qu'en fait sa valeur est resté quasiment identique, c'est-à-dire déjà très élevée. Cela s'explique simplement puisque les meilleurs éléments nés en 1984 (dernière année 18 ans) jouent régulièrement en CFA.

Que manque-t-il à votre groupe pour retrouver le haut du tableau ?
Pas grand-chose. Comme je vous l'expliquais auparavant, on a une équipe jeune qui est en train de digérer la transition d'une saison fantastique. Avec une majorité de première et deuxième année, on peut envisager la deuxième partie de saison avec optimisme. Il y a de la qualité dans ce groupe et il ne faut pas perdre de vue que le principal reste la formation.

Les 18 ans nationaux représentent la dernière étape avant la CFA ou le groupe professionnel. Quelles sont les priorités à cette étape de la formation ?
Comme l'expliquait Gérard Buscher dans une interview précédente (à lire ici), les 18 ans nationaux correspondent à la dernière étape avant la post-formation effectuée en CFA. A mon niveau, nous ne sommes donc pas là pour gagner le championnat, même si la formation d'un footballeur comprend également la notion de « gagne ». C'est dans cette catégorie que les jeunes ont la charge de travail la plus importante avec huit séances hebdomadaires, contre sept en CFA. Nous travaillons la technique pure (basique) et les différentes approches tactiques. Mon objectif est que le joueur puisse s'adapter rapidement à des changements de schéma lorsqu'il sera avec le groupe professionnel.

Vous êtes responsable de la formation avec Gérard Buscher. Quelles responsabilités cela vous donne-t-il en plus de la gestion de votre équipe ?
La notion de responsable technique comprend aussi la responsabilité de la politique jusqu'aux 13 ans, puisqu'en dessous le jeu s'effectue sur des surfaces réduites. Mais nos fonctions s'étendent également à la discipline d'ensemble du centre de formation. Nous sommes garants de tout ce qui est lié au domaine sportif. Nous ne sommes pas seuls puisqu'il existe une grande complicité entre les différents entraîneurs et le staff médical. Ce sont d'ailleurs ces relations, associées à la stabilité qui commence à se mettre en place depuis quelques années, qui font que notre travail commence à porter se