Interview
Paul Baysse, an 2
Sa force et son mental en ont fait l'un des guerriers du Gym 2015 / 2016. Défenseur central puissant et régulier, Paul Baysse (28 ans) attaque sa première préparation avec le club rouge et noir, où il est arrivé l'été dernier. Aussi posé dans ses propos qu'aérien sur le terrain, le Bordelais de naissance s'est assis tranquillement pour faire le point. Efficace et collectif dans le verbe comme dans son jeu. An 2.
Une question d'exemple
Paul, quel regard portes-tu sur les 2 premières semaines de préparation ?
Tout se passe très bien et c'est une rentrée « classique » si l'on peut dire, même si pas mal de choses ont changé. Il y a eu une prise de contact avec le nouveau staff, l'arrivée des nouveaux équipements, c'est toujours agréable. C'est une bonne remise en route après les vacances, avec beaucoup de travail.
On te sent déjà en belle forme...
J'ai essayé de m'entretenir pendant la coupure, car l'avant-saison est une période importante. Je dirai même déterminante pour la suite, donc je tente de mettre toutes les chances de mon côté.
Même si tu participes pour la première fois au stage de Divonne, on a l'impression que tu es déjà chez toi.
Je connais le groupe, même si je découvre ce cadre-là. J'ai déjà vécu une saison au Gym, des relations se sont créées, je ne suis pas un nouveau et c'est forcément plus facile. En plus, le lieu est parfait pour bien bosser, c'est important.
As-tu des conseils particuliers pour encadrer les nouveaux venus dans le groupe ?
Pas des conseil, mais plus des codes du quotidien. Le plus important, selon moi, c'est d'essayer de montrer l'exemple, y compris dans la vie extra-sportive et au niveau de l'hygiène de vie. Le tout sans donner de leçon et en prenant le temps de parler aux nouveaux pour qu'ils s'intègrent le plus rapidement et le mieux possible.

Que penses-tu des jeunes (Patrick Burner, Vincent Marcel et Malang Sarr) fraîchement arrivés ?
Ce sont des joueurs avec beaucoup de qualité, à eux de s'exprimer et de prendre tout ce qui se passe durant la préparation. J'avais déjà fait quelques entraînements avec eux l'année dernière en réserve, ce sont vraiment de bons jeunes et ils ont envie. Ils se fondent sans problème dans le groupe où il n'y a pas de question d'âge. Ils vivent à fond le truc et doivent continuer à ce niveau-là.
Quand on est un joueur d'expérience, comment vit-on l'évolution du vestiaire entre deux saisons ?
Sereinement. C'est un peu la période qui veut ça, c'est le lot de toutes les équipes. Tout se met en place petit à petit, mais on se concentre surtout sur le travail que l'on fournit. On s'applique pour se mettre dans les meilleures dispositions.
Comment abordez-vous le championnat à venir ?
Est-il trop tôt pour évoquer les objectifs de la saison 2016 / 2017 ?
Je pense. En tout cas ce qui est certain, c'est qu'il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, car les saisons se suivent et ne se ressemblent pas forcément, donc il faut être attentif. Par contre, nous devons déjà être concentrés car des échéances importantes arrivent. Après, question objectif, on veut finir le plus haut possible et tout jouer à fond, que ce soit le championnat ou les différentes coupes.
« Tout », c'est aussi l'Europe...
Bien sûr, et on a hâte d'y être. Voyager, rencontrer des grandes équipes, des cultures différentes, des styles différents, des grands joueurs... C'est génial. Le peu de matchs européens que j'ai connus m'a paru vraiment très enrichissant. Sur le plan personnel et sportif. Tu vas dans des endroits que tu ne connais pas, tu vois de beaux stades... Ça rajoute des matchs, mais c'est très plaisant.

L'Europe est-elle une chose que tu avais envisagée quand tu es venu ici ?
Ce n'était pas forcément l'objectif principal, mais on voulait finir le plus haut possible. Le travail fait par le club depuis plusieurs années a été récompensé par la 4e place, mais en début de saison, c'est dur de se dire qu'on veut être européen. On joue, on cherche à prendre du plaisir. J'espère que ça va continuer cette année.
Quel oeil portes-tu sur la saison passée ?
Par ton expérience et ton poste, t'attends-tu à prendre plus de responsabilités dans le vestiaire ?
Je ne sais pas. Je ne me pose pas de question. J'essaie juste de rester tel que je suis et de continuer à progresser pour le collectif et pour moi. Ce qui doit venir viendra. C'est comme ça.
On a souvent loué l'ambiance qui régnait dans le groupe la saison passée. Qu'en est-il en ce début de stage ?
On a vécu une super saison ensemble, ça crée des liens forts. Après, c'est aussi à nous de reproduire ça et de faire en sorte que la mayonnaise prenne à nouveau pour que le groupe soit sain et équilibré, car c'est également ce qui nous a permis de réaliser de belles choses par le passé. Bien vivre ensemble sur et hors du terrain, ça fait partie des éléments sur lesquels on doit s'appuyer.
"Une remise en cause permanente est nécessaire"
La vie de groupe se travaille-t-elle ?
C'est compliqué. Mais il y a de bons mecs, donc on a quand même toutes les chances de notre côté pour que ça vive bien ensemble. Ça ne s'apprend pas, mais c'est à force de travailler et de vivre ensemble qu'on crée des liens. Et aussi à travers les victoires, il ne faut pas se leurrer...
Y a-t-il des pièges à éviter ?
Il y en a toutes les saisons et ils sont tout le temps différents. Il ne faut pas se dire qu'on est arrivé, le championnat est compliqué, il va y avoir la Coupe d'Europe en plus. Une remise en question permanente est nécessaire pour avancer. On aura des moments compliqués, d'autres bons, et c'est cette remise en question qui va nous permettre de rester unis et soudés pour affronter tous nos adversaires.

Avec une 4e place et une Coupe d'Europe, est-ce dangereux de croire « que tout va rouler tout seul » ?
Oui, car tout est dur, rien n'est donné. Si nous voulons faire quelque chose de bien, il faudra s'en donner les moyens et se battre. Les saisons sont faites de bonnes périodes et d'autres plus compliquées. L'essentiel, c'est de tenir le cap.
Penses-tu déjà au match de Rennes, qui marquera l'ouverture du championnat ?
Pas du tout. A chaque jour suffit sa peine comme dit le proverbe, les nôtres sont assez longs comme ça pour se projeter trop loin. On a encore des entraînements, un match de préparation qui arrive en fin de semaine et d'autres qui suivront, donc beaucoup d'étapes. Nous ne sommes pas encore à 100 % de nos capacités, mais la machine se met en route. L'essentiel, c'est d'être prêt le jour de l'ouverture du championnat.
Y.F. et C.D.
