Focus
Ricardo, « latéral-maison »
Dehors le soleil cogne. Accompagné de son fidèle acolyte Mika Seri, Ricardo Pereira sort des vestiaires et se dirige vers le terrain. La mine réjouie, la démarche sereine, l'international portugais (2 sélections) démarre minutieusement sa semaine. Déjà affûté, il enchaîne les tours sans broncher. Participe aux différents exercices de renforcement musculaire, avec facilité. Pour lui l'été sera chaud. La feuille de route, où se greffera une participation aux Jeux Olympiques, chargée. A la fin de la séance matinale, il prend une pause et fait le point. Comme à la maison. Serein.
« Avec le coach, tout se passe bien. Il nous a dit que la pré-saison serait dure, mais elle l'est de partout. Tant mieux, car une saison intense nous attend, il faut que nous soyons prêts ». L'habitude de déborder rend forcément la ligne droite appréciée. Dans un Français qu'il maîtrise toujours mieux, Ricardo effectue peu de détours. Vise souvent juste. Un an après son arrivée, le latéral inspire le respect, tant par son attitude que ses prestations. En ce début du mois de juillet, il allie déjà le discernement à l'application dans ses projections. Deux vertus lui permettant de répondre précisément et "en mitraillette" à nos questions, sans jamais faiblir sur la gâchette.

Sent-il qu'il devra assumer plus de responsabilités dans le groupe qui se dessine ? « Un petit peu, car ça fait déjà un an que je suis ici, et c'est positif pour aider les nouveaux joueurs. C'est plus facile quand tu connais tout le monde. Et moi, ici, je me sens chez moi. » Aborde-t-il de ce fait la préparation d'une manière différente ? « Je pense que c'est la même chose : nouveau ou pas, on a besoin de travailler fort, avec beaucoup d'entraînements pour bien se préparer. C'est bon pour le corps. » Le vestiaire se sent-il chamboulé à mesure que l'effectif évolue ? « Pas du tout. C'est normal dans le foot, des joueurs s'en vont, d'autres arrivent. L'essentiel, c'est d'essayer de recevoir au mieux les nouveaux. »
« Je pense que les Jeux auraient pu se dérouler à une autre période »
Si le sourire s'accroche toujours au visage du joueur prêté par Porto pour la 2e saison consécutive, certains caprices du calendrier lui laissent néanmoins un peu d'amertume aux lèvres. En tête de liste, la collision du calendrier olympique et de la saison dite "classique", puisque les Jeux de Rio (le Portugal se trouve dans le groupe D, en compagnie de l'Algérie, de l'Argentine et du Honduras) débutent le 3 août et la L1... le 14. « C'est un honneur d'aller en sélection, mais une compétition à une telle date, c'est un truc qui n'est pas normal », lâche l'ancien de Guimaraes, sans hausser le ton. « Je pense qu'il pouvait y avoir une autre période pour que tout ne soit pas en même temps. Mais bon, ce n'est pas moi qui décide. J'essaierai de faire de mon mieux ici et là-bas. En tout cas, je serai prêt à enchaîner. C'est mieux comme ça. »

Les mots traduisent avec fluidité l'état d'esprit du jeune homme (22 ans). Préférant voir la moitié pleine du verre estival, le Lisboète de naissance ne s'appesantit pas sur l'agencement chancelant du calendrier, mais préfère au contraire recentrer ses propos sur « une prépa' essentielle » pour la suite de son parcours. Préfère souligner « les vacances qui ont suivi la saison et ont permis de bien décompresser », les bienfaits d'un avant-parcours effectué quasi-intégralement avec le Gym, la Coupe d'Europe arrivant « comme une prime pour la saison dernière », ou encore les ambitions du groupe 2016 / 2017 : « Faire mieux que la saison dernière...»
Au fil des minutes, les mots sont toujours clairs. L'entretien s'achève. Un large sourire en guise de salut et voilà le Lusitanien regagnant les travées du centre d'entraînement. Ce mardi soir, il est de nouveau en piste pour le second entraînement du groupe. Toujours aussi serein. Comme à la maison.
C.D.
