Focus
Koziello haut perché
Passeur décisif contre Rennes, Vincent Koziello a une nouvelle fois affiché une activité énorme au coeur du jeu. Victime d'une élongation juste avant la dernière trêve, le milieu relayeur a confirmé qu'il était bien de retour à 100%. Prêt à reprendre son chemin vers les sommets avec régularité.
Remise en question
La tentation d'écrire que les prestations du numéro 26 possèdent un magnétisme bluffant pourrait orienter la plume. La première impression n'est pas toujours la plus juste, et ce pour une raison purement lexicale : le bluff fait appel à l'instant. A l'éphémère. Mise sur la surprise et tranche avec la notion de continuité enrobant les prestations d'un jeune milieu qui ne surprend plus, et repousse sans cesse un peu plus haut une barre qu'il s'amuse à décrocher de son mètre 68. « Il montre beaucoup de régularité sur toute la saison au niveau de ses prestations, et à 20 ans, c'est assez rare », confirme à son propos Claude Puel. A 20 ans, donc, Koziello promène plus que jamais sa fraîcheur au coeur des débats, et le fait avec de plus en plus de bouteille.

Il court, oriente et récupère avec punch et agressivité, à l'image de sa première interception de dimanche dernier, quand il « bougea » Yoann Gourcuff avant de libérer le cuir proprement. 72 ballons touchés, 58 passes, 56 réussies dont une merveille dans l'intervalle sur le 2e but de Ben Arfa : ses stats contre Rennes sont limpides. Cette limpidité se retrouve dans ses idées. « Je suis plutôt satisfait, c'est ma 1ère saison pleine comme professionnel, avait-il déclaré en conférence de presse la semaine passée. Forcément, il y a plein de choses à améliorer. Plus de buts et plus de passes décisives ? Oui, mais je ne regarde pas trop les stats. Je préfère me concentrer sur mon jeu, et j'aimerais être mieux face à un gros pressing adverse ».
C. Puel : « Le profil mental d'un joueur de haut niveau »
Des axes en guise de balises quadrillant le chemin à parcourir. Des axes travaillés au quotidien. Avec sérénité. Pour sa première saison pleine au haut niveau, le Roquettan a disputé son 30e match dimanche dernier (pour 27 titularisations), et s'est imposé comme l'une des révélations de la L1 2015 / 2016. En outre, il a également réussi à surmonter un enchaînement chargé lui ayant pesé sur les jambes au coeur de l'hiver. « C'est bien ce qu'a fait Vincent, précisait Claude Puel avant la dernière sortie " du petit blond ". Après, il faut toujours rester mesuré, le joueur doit continuer à vouloir progresser et avancer, et je pense que c'est le cas. Ce qu'il y a d'intéressant, c'est son écoute, sa capacité à toujours progresser, à toujours s'améliorer et à ne pas se satisfaire de ce qu'il réalise. C'est important pour être régulier, car c'est une remise en question permanente. Il est très intelligent et possède un profil mental de joueur de haut niveau... »

Ce « profil » l'aide d'ailleurs à affronter les aléas d'un championnat. A l'image de ses compères du milieu, l'international Espoirs s'est réfugié dans le travail et l'effort quand le souffle lui manquait, prêtant l'oreille pour retrouver ses cannes. Comme Mika Seri ou Papy Mendy, il a balayé d'un revers de main sa période de moins bien pour revenir au top avant la dernière ligne droite. Et comme par magie, quand les 3 compères du milieu marchent d'un même pas, tout le collectif court vers l'avant.
Le match de Rennes est venu illustrer la grande emprise que peut posséder la base du losange sur la physionomie des débats. Celui qui arrive face à Lyon viendra la mettre à l'épreuve d'un des milieux les plus talentueux du paysage national (le plus souvent composé de Gonalons, Darder, Ferri et / ou Tolisso).
A l'aller, l'épreuve avait été relevée avec fierté et le Gym s'était imposé sèchement (3-0). Le contexte sera différent. Pas la réponse à apporter pour continuer à cultiver de belles ambitions.
C.D.
