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Parenthèse refermée

« Quoi qu'il arrive, le match à Paris sera un bonus ». La compétition exige de l'ambition, peu importe les lieux d'expression. Cependant le compétiteur sait objectivement que faire tomber certains adversaires relève de l'exploit. Y croire dur comme fer avant la bataille sans forcément cocher  la case " victoire " sur le calendrier au début de saison. Samedi, le Gym n'est pas parvenu à gravir la montagne parisienne. Pourtant il ne s'est pas renié. N'a pas déjoué. Tombé sur plus fort et plus grand - tout simplement -, il doit désormais se concentrer sur le choc qui l'attend ce dimanche face à Rennes. « Passer à autre chose » pour continuer à avancer, selon la formule consacrée.

De la cohérence

« On va jouer contre des équipes qui sont au même niveau que nous, des concurrents directs. Ce sera une bonne fin de saison, et vu le match que l'on vient de faire, je pense qu'on sera prêt ». Certaines défaites peuvent renforcer des certitudes, Papy Mendy l'a très vite compris après la rencontre de samedi. Certes, il est encore trop tôt pour savoir si celle concédée à Paris appartient à cette caste-là, mais une chose semble claire : le revers n'a pas actionné « les signaux de détresse ». Parce que la plus jeune équipe d'Europe ne s'est pas démontée sur la plus belle pelouse de France. Parce qu'elle a tenté de rester fidèle à ce qui fait sa force depuis le début de saison. « Se mettre tous derrière, ne pas faire trois passes d’affilée, essayer d’avoir un contre et ne pas prendre de but ? Ç’aurait été rayer tout ce qu’on fait depuis le début de saison », a analysé Claude Puel à chaud. Non, tout ce qui a été fait n'a pas été rayé. Les Aiglons se sont appliqués à repartir de derrière, quitte à prendre des risques dans leurs remontées de balles. Ce qui a abouti à un but sublime d'Hatem Ben Arfa, consécutif à des échanges partis de la surface azuréenne – tout un symbole -, à pas mal de situations favorables mais « vendangées » dixit le coach, et débouché sur un hommage de Laurent Blanc, prompt à saluer "la philosophie" du Gym et de Claude Puel après la rencontre.

Se servir du vécu

Ce qui a également abouti à un contenu satisfaisant, même si une défaite ne l'est jamais. Hormis 10 minutes en fin de premier acte et 15 en début de second, où les accélérations franciliennes ont été difficiles à maîtriser, le bloc a fait bonne figure. A affiché de la solidarité dans la difficulté, tout en voulant « faire mal à son adversaire », aussi grand fut-il.

Si au classement, le Gym (5e) a reculé de deux places, la cohérence affichée n'est certainement pas un pas en arrière. Elle permet au contraire de se projeter sur la suite avec des certitudes et un peu plus de vécu. Le progrès passe par l'affrontement des plus forts ? Paris vise le toit de l'Europe et a prouvé que s'il était concentré, personne en France ne pouvait le contrarier. Le club rouge et noir, lui, a montré qu'il était capable de jouer, y compris face aux meilleurs. Cela tombe bien, il recevra Rennes ce dimanche. L'actuel 4e de L1, qui se trouve dans une superbe dynamique, porté par l'une des révélations du foot français, Ousmane Dembélé.

L'occasion de prouver que l'ambition reste intacte se présente donc à la maison. Tout comme celle de continuer à se battre pour les places d'honneur, renforcée par la confiance en ses principes et « en ses tripes ».

L'occasion de passer à autre chose et de continuer à rêver.

C.D.