Focus
Attendre la fin du bal
« Le Gym avance caché ». « Le club n'avoue pas ses ambitions ». « L'Europe est dans tous les esprits ». Nombreux sont les échos qui voudraient « faire sortir du bois » les Aiglons, pour qu'ils posent des mots sur leurs ambitions. Pourtant les dirigeants niçois, le staff et les joueurs l'affirment : ils ne tablent que sur le court terme. Et ce pour une raison simple : vouloir jouer le match ailleurs que sur le terrain reviendrait à se tirer une balle dans le pied.
Le président Rivère appelle « à la communion »
Se déclarer candidat au podium n'accroît pas les chances de s'y asseoir. Loin d'être un discours de façade, le Gym entend croquer dans les matchs « les uns après les autres », selon un concept aussi apprécié chez les footballeurs qu'honni dans le camp des suiveurs. Pourtant la vérité se trouve ici : seul demain est important et permet d'avancer sereinement. Et demain, pour les Aiglons, se traduit uniquement par la réception du GFC Ajaccio, juste avant la trêve internationale. Une rencontre qui débutera dimanche à 17h, le créneau idéal pour le président Jean-Pierre Rivère qui, dans les colonnes de Nice-Matin, a appelé à la mobilisation générale. « J'ai envie qu'il y ait une vraie communion pour ce match contre Ajaccio. Ce sera parfait au niveau du timing. Il faut que les Niçois prennent conscience que l'équipe joue souvent magnifiquement bien, qu'elle est composée de jeunes joueurs formés au club et qu'elle possède un joueur hors-norme avec Hatem Ben Arfa. Dans plusieurs années, nos enfants pourront se rappeler de cette équipe. Et de ce joueur... Il y a quelque chose d'exceptionnel à écrire, tous ensemble. »

Le jeu au centre des débats. Le collectif comme clef du plaisir. Comme élément fédérateur. Les mots du président visent la surface de vérité, là où les Aiglons se montrent parfois brillants depuis le début de saison. Dans les rangs du sportif, le discours refuse également le couple « anticipation-projection ». Claude Puel répète au fil de ses sorties « qu'aucun match n'est facile, que rien ne nous est donné », et que le groupe doit faire preuve de constance pour avancer.
Papy Mendy : « J'attendrai le dernier match »
Chez les joueurs, les mots ne varient pas. Comme si la seule réponse ne pouvait s'écrire qu'en crampons. Comme si les mots semaient des embuches. Auteur d'une belle prestation à Montpellier, Hatem Ben Arfa avait ainsi donné rendez-vous à la mi-avril pour se prononcer à propos d'éventuelles ambitions, alors que les premiers écarts significatifs - mais pas encore décisifs - se sont créés. « Moi j'attendrai le dernier match face à Guingamp » a alors embrayé Papy Mendy, poussant le raisonnement court-termiste jusqu'à son paroxysme. Une poussée qui ne se base pas sur une prudence irraisonnée, mais sur l'analyse de faits bruts. Sportif et comptable.

Le premier d'entre eux apparaît simple : les Aiglons se sont faits punir à chaque fois que leur mental a failli cette saison. Ce qui prouve que la marge d'erreur est fine pour le groupe le plus jeune d'Europe, quand l'adversité est rude. Le second équivaut à une lecture classique du calendrier et du classement : il n'y a que, pour l'heure, 6 points entre la 3e et la 8e place (occupées par le Gym et St-Etienne), et des confrontations directes auront lieu jusqu'au bout. Ce qui signifie que les lignes sont susceptibles de bouger jusqu'à la 38e journée, dans un sens comme dans l'autre. Ce n'est pas la saison 2012 / 2013, bouclée à la 4e place alors que le Gym était 6e avant la dernière rencontre (à 3 points du podium) qui s'inscrira en faux.
« Non, il n'y a pas d'objectif. Ce n'est pas de la langue de bois mais ce championnat est tellement serré que l'on peut finir sur le podium comme 10e. Mais qui peut prédire le classement final ? Je préfère terminer 3e que 8e, ça vous étonne ? »
La conclusion revient donc au président Rivère. Exprimée dans Nice-Matin, elle résume parfaitement l'état d'esprit général d'un club qui se veut ambitieux, mais qui reste prudent. Du moins hors du rectangle vert...
