Montpellier - Nice
Frédéric Hantz refait le film
Il s'est assis sur le banc de Montpellier à la fin du mois de janvier, donnant un coup de boost à l'effectif pailladin. A 49 ans, Frédéric Hantz a signé son retour sur un banc de L1 après avoir quitté Bastia en juin 2014. Samedi, l'ancien coach du Havre, du Mans et de Sochaux (entre autres) croisera le Gym, club où il a évolué en tant que joueur pendant deux saisons, entre 1993 et 1995. L'occasion pour lui de refaire le film de son passage sur la Côte d'Azur.
Début des années 90. Un milieu de terrain accrocheur et joueur pose ses valises dans la capitale azuréenne. A l'époque, Albert Emon dirige les Aiglons. 22 équipes composent la 2e division, Lionel Letizi débute sa carrière, Momo Chaouch affole les défenses... Le Gym alterne les hauts et les bas en fonction des étages. Joueur d'expérience, Fred Hantz s'engage pour amener sa patte et son vécu à des Rouge et Noir qui évoluent en D2 depuis la saison 91/92. Il a 27 ans. La greffe prend vite. Le milieu cimente l'entrejeu, s'impose rapidement comme un titulaire et enchaîne 40 matchs, inscrivant même un doublé face à Istres et un but à St-Brieuc. Le collectif tourne bien.
« Je garde d’excellents souvenirs de ce passage au Gym », avoue-t-il simplement avec recul. Pour son premier exercice, l'Aveyronnais savoure la goût délicieux de la montée et d'un titre validé sur le fil à Valenciennes. « Le titre en D2 en 93/94 reste le seul que j'ai gagné en tant que joueur. Lors du dernier match, nous nous étions imposés 2-0 à Valenciennes pendant que Rennes perdait chez lui face au Mans. C'était un moment extraordinaire. Nous étions teints en blond et nous avions fait une fête incroyable... »
Le Ray, les collègues
Saison 94/ 95. Le temps que les cheveux retrouvent leur couleur naturelle, Nice se réinstalle donc au plus haut niveau du foot français. Le combat est autre, mais Hantz l'assure : « La saison avec le maintien avait également été exaltante à vivre ». Le groupe a peu évolué par rapport à l'exercice précédent, Jean-Phi' Mattio garde toujours son couloir, Joe Nagbé ses démarrages. Lui conserve sa régularité, et dispute 31 matchs de championnat (pour 2 buts inscrits).
Sur le pré, le Gym fait le job et assure sa survie dans l'élite. Dans le vestiaire, les liens se tissent naturellement. « Je citerai 2 joueurs qui m'ont marqué, embraye Hantz. Lionel Letizi (actuel entraîneur des gardiens du Gym) qui était mon compagnon de chambre lors des mises au vert, et Frédéric Gioria (actuel entraîneur adjoint). On a passé d’excellents moments ensemble. Je prends du plaisir à revoir tous les anciens quand nous nous croisons. Cependant, je ne garde pas spécialement de contacts, chaque aventure demande une implication à 100% avec son nouveau club, et cela ne laisse que peu de temps pour entretenir des liens ».

Même sans entretien, les liens résistent tout de même, 25 ans après, à l'usure du temps et de l'éloignement. Tout comme les souvenirs, parmi lesquels se glisse celui d'un vieux compagnon de route aux traits marqués mais au coeur pur. « Le stade du Ray était un endroit mythique, il était difficile de venir y chercher quelque chose et le public niçois y a fait basculer beaucoup de matchs ».
L'Allianz Riviera, les défis
21 ans après, le Ray est entré dans le patrimoine niçois. Le Gym a élu nouveau domicile à l'Allianz Riviera, une enceinte flambante ayant fleuri dans la Plaine du Var. « Je pense que l’évolution est positive, confie le coach du MHSC. Même si je comprends que certains soient nostalgiques du Ray, l’Allianz Riviera va permettre au club de se développer et de nourrir de nouvelles ambitions ». Sur le terrain, le temps a également fait son oeuvre. Le milieu a glissé du rectangle vert au banc. Après de solides expériences et des résultats partout où il est passé, le voilà arrivé à Montpellier cet hiver. Le voilà à la tête d'une équipe accrocheuse et joueuse, restant sur un nul au Parc des Princes et apparaissant comme l'une des formations en forme du moment.
Le voilà également qui s'apprête à défier le Gym de Claude Puel, samedi à 20h. Un adversaire qu'il connaît forcément très bien. « Nice est l’équipe que j’ai vue le plus jouer sur la première partie de saison quand je n’étais pas en poste. C’est un jeu que j’affectionne avec de la prise de risques et une adaptation du système à la qualité des joueurs de l’effectif. C’est pour moi l’équipe la plus spectaculaire du championnat avec le PSG. Sur le moyen terme Nice, comme Rennes, St-Etienne ou Montpellier d’ailleurs, devraient s’inscrire dans la durée et être européens chaque année ».
A court terme, cette 30e journée donnera au moins lieu à de belles retrouvailles sur les bancs...
Constantin Djivas
Photos : MHSC | Statistiques M. Oreggia
