Focus

Koziello, chaud devant

Il oriente, libère, récupère. A 20 ans, Vincent Koziello apparaît comme l'un des maillons forts de la construction du jeu niçois. Mais le jeune milieu relayeur provoque également de plus en plus de différences sur le plan offensif. Avec deux passes décisives et un but, il est même impliqué directement dans 3 des 4 dernières réalisations niçoises. Une évolution naturellement tournée vers le haut, caractéristique d'une vrai montée en puissance. Bref, une nouvelle corde à son arc, tendue par une belle pincée de confiance...

Nous aurions pu écrire, dans ces lignes, que le jeune Koziello, formé en pointe, empilait les buts durant les premières années de son parcours. Ou bien que l'international espoirs profiterait de son passé " de renard des surfaces " pour se montrer décisif dans le camp adverse. « Non non, pas du tout, s'amuse-t-il d'emblée. En jeunes je marquais rarement. Je suis à 3 buts cette saison, c'est déjà l'un de mes plus gros scores depuis que je joue au foot ». Non, Koziello n'a pas été formé en 10. Ni devant, ni sur l'aile. Son terrain de jeu s'est toujours établi au milieu, là où sa technique et son intelligence en font un accélérateur. Où sa propreté nettoie le cuir d'un toucher plein de fraîcheur.


Le relayeur a toujours été à sa place dans l'entrejeu. En 6 ou en 8, à tirer les ficelles. A récupérer et transmettre. Depuis quelque temps, pourtant, il n'hésite plus à quitter la terre du centre pour se situer bien plus haut. « Je pense que c'est avec la confiance que j'engrange au fil du temps, avoue-t-il d'un ton assuré. Elle me pousse à aller de l'avant. Au début de saison, je restais un peu plus à mon poste, et des fois je m'en voulais, car je n'étais pas à l'endroit où le ballon ressortait. Là, j'essaie d'apporter un peu plus offensivement. Pour le moment, ça réussit, mais je suis surtout très content car ça aide l'équipe ».

Une évolution naturelle qui saute aux yeux. Plaisante et décisive. Une évolution lui ayant permis d'obtenir le trophée d'Aiglon de janvier, juste devant Hatem Ben Arfa, pourtant sacré joueur du mois par l'UNFP. Preuve que le public niçois est aussi sensible aux éclairs de son stratège qu'à la montée en régime de son pitchoun...

Du tennis-ballon au spécifique devant le but

Sa première passe décisive, face à Lausanne lors du tout premier match de prépa', avait pourtant laisser présager que le numéro 26 pouvait se révéler un bel atout offensif. Sa faculté à durcir le ton en compétition est venue confirmer ses belles dispositions. Face à St-Etienne, Lyon ou Lorient, son dernier geste fut précis, limpide. Contre les Merlus, il plaça intelligemment HBA sur orbite, avant de servir au cordeau Valère Germain contre Marseille. Entre toutes ces inspirations, quelques semaines d'intervalle. Entre les 3 dernières citées, quelques jours.

La cadence s'accélère les week-ends, et comme il l'explique, se fabrique dans la semaine. « A l'entraînement, on travaille plus le geste. L'avant-veille du match, la séance se compose de tennis-ballon ou d'un spécifique pour les attaquants. Au début de saison, je faisais beaucoup de tennis-ballon, mais je me suis dit qu'il fallait que je progresse dans la finition. Donc je me suis mis au travail devant le but. Et j'avoue qu'on me prend un peu plus au sérieux, parce qu'avant, c'est moi qu'on envoyait centrer... »

Goguenard et pétillant, comme souvent. Collectif et intelligent, comme toujours. Car en marge du travail se situe l'analyse offrant aux friandises une portée de groupe. « Le coach me dit, quand l'action de déroule sur le côté opposé et qu'il y a un centre, que c'est moi qui doit aller dans la surface, car il aime quand il y a beaucoup de monde dedans. C'est pareil pour l'autre milieu quand le mouvement part de la droite. Il nous pousse à accompagner les actions. Plus on est haut, plus le ballon est facile à récupérer, plus les occasions s'obtiennent ».

En d'autres termes, l'évolution revêt les traits d'une conviction profonde et commune à tous les Aiglons. « En restant haut, on récupère plus de ballons et on étouffe l'adversaire. Je pense que c'est comme ça qu'on doit jouer, pour l'attaque. Sans faire n'importe quoi, mais en étant proches les uns des autres à la perte du ballon, en pressant haut pour récupérer et avoir le ballon dans les pieds au maximum. On n'a pas envie de jouer petit bras et de se dire qu'un nul n'est pas mal. On veut la gagne. Toujours. Jouer haut, défendre en bloc, agresser le porteur adverse. C'est là que nous pouvons être bon ».

Un idéal en guise d'ambition...

C.D.

Votez Koziello !

Chaque année, la Ville de Nice met à l’honneur ses champions, à l’occasion de ses Victoires du Sport. Vincent Koziello fait partie des nommés pour 2015, en compagnie d’Eric Camilli (rallye), Zelim Khadjiev (lutte), Jonathan Pastorino (Full contact), Loïc Pietri (Judo), et Fabio Quartararo (moto). Les votes sont ouverts jusqu’au 18 février sur nice.fr. A noter qu’Hatem Ben Arfa sera le parrain de la manifestation qui se tiendra le 22 février à Acropolis.