Histoire

D'où viens-tu petit Merlu ?

Possibilité d'asseoir plus confortablement sa place sur le podium ou de se repositionner tranquillement dans la bonne partie du tableau. Voilà les enjeux du duel qui se profile entre Aiglons et Merlus. Aiglons et... Merlus ! Les mots sont lâchés, l'air de rien. Sans trop savoir pourquoi, si ce n'est qu'ils appartiennent au quotidien. A l'instar de notre noble rapace dominant, l'emblème lorientais est entré dans le langage courant sans que l'on n'y prenne gare. Arrêtons-nous à quai pour en connaître l'origine. Près des docks et des étals pluvieux.

Et si notre aigle n'avait jamais existé ? Si la ville de Nice avait regardé à ses pieds plutôt que vers les cieux pour trouver son emblème, comment tout cela aurait-il tourné ? Avec un alevin de " poutine " sur le coeur ? Une girelle sur le fanion ? Un petit gobi sur le drapeau ? Personne ne le sait, et l'on peut simplement se réjouir que le céleste conquérant ait grignoté ses fictifs concurrents. Une nage – même bien appuyée – aurait d'ailleurs eu du mal à lancer les matchs à l'Allianz Riviera... Les griffes dans la Grande Bleue, l'oeil dans l'Azur, l'un des pans historiques de notre identité – représentant (en bref) la puissance, la hargne, les valeurs guerrières - se frottera symboliquement à l'emblème des Lorientais samedi soir.

Petit Merlu, d'où viens-tu, se demande à juste titre le curieux à l'accent du Comté ? « De l'histoire du club », lui répondrait le Breton avisé. « Choisir un nom de poisson pour une équipe qui voit le jour dans un port de pêche, cela peut paraître logique », explique le site officiel du FCL. Avant de donner de plus amples infos, que nous reprenons de volée. « Les descendants actuels de la famille Cuissard (à l'origine de la création du club) expliquent qu’à l’époque de " La Marée Sportive " (ancêtre du club), l’emblème du groupe était le grondin, un poisson qui ressemble au rouget. Ce premier symbole n’est pas choisi par hasard, il est bien sûr lié à l’activité professionnelle de Madame Cuissard, mareyeuse, et au fait que les joueurs sont des employés de l’entreprise. En réalité, à la fondation du FCL, le grondin est remplacé par le merlu, parce que celui-ci est censé être plus noble. En 1926, le merlu est aussi l’un des poissons les plus vendus en Bretagne. »

Un « poisson-mascotte » qui se balade désormais sur le bord du Moustoir les soirs de matchs, et répond au doux patronyme de Merlux...

Photo de une, source : site officiel du FC Lorient.