Il faisait froid, vendredi soir. Le Gym était mené par Angers et semblait vouer à se casser le bec sur un bloc dur comme un roc. Pourtant les Aiglons ne baissèrent jamais de pied, portés par une foi inébranlable. Un cœur énorme. Ils renversèrent finalement le cours des choses dans un final de feu avec un autre état d'esprit (2-1).

Comment réussir à exister quand la machine semble grippée ? Le Gym s'est longtemps posé la question hier soir, alors qu'il ne récitait pas sa meilleure partition. Les échanges courts ? Ils prirent bien place en première période, mais n'amenèrent aucun décalage. La projection vers l'avant collective ? Elle se heurta à une défense rugueuse et parfaitement organisée, et ne créa pas de danger sur le but angevin.

Tout semblait  "brouter", l'ouverture du score des visiteurs n'arrangeant rien à cette délicate intégralité. Le doute s'empara de l'Allianz Riviera. Des supporters, des suiveurs... mais pas des joueurs, comme l'a expliqué Hatem Ben Arfa en après-match « Non, on n'a pas douté ! Sinon on n'aurait pas continué à jouer comme ça. On a continué à aller de l'avant, à jouer notre jeu, à jouer au ballon... et on a été récompensés. Mais pas une seule seconde on a douté ! On l'a fait à l'anglaise ».

Et les murs tremblèrent...

Entendez bien "avec le cœur". Un cœur qui se resserra très fort à la pause, quand les joueurs se firent « un petit peu secouer » comme l'avoua Paul Baysse après la rencontre, et que les murs du vestiaire niçois tremblèrent pour remettre les esprits à l'endroit. La conséquence "de la soufflante" de Claude Puel fut d'ailleurs immédiate : les Aiglons revinrent sur le pré la bave aux lèvres, « avec d'autres intentions et un autre état d'esprit », comme l'a résumé le défenseur. Ils portèrent constamment le danger sur la cage angevine, d'une manière moins élégante que d'habitude. Moins fluide mais percutante. Ils campèrent dans la moitié de terrain adverse pour faire basculer la rencontre. Ce qu'ils firent dans les 10 dernières minutes, pour aller chercher leur 12e point après avoir été menés au score (2e total de l'élite derrière Lorient, 14).

Cette fois, pas de phase de possession conclue par un but d'école, mais des actions "à la muerte". "Le tout pour le tout", comme dirait l'autre. Mika Seri déboula et obtint le 1er pénalty. Le bouchon angevin sauta. Le Gym en profita, et enfonca le reste du bocal, sur un nouveau pénalty de Ben Arfa consécutif à un centre de Niklas Hult dévié par une main visiteuse. La messe état dite. Sans mot. « Il faut s'adapter, je pense qu'on l'a bien fait en 2e mi-temps, avec le coeur bien plus que la qualité technique. Dans le passé, ce sont des matchs que nous aurions perdus. Là, réussir à le gagner, c'est de bon augure pour la suite », déclara d'ailleurs Vincent Koziello dans les travées de l'Allianz Riviera...