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Secioun Parigi : Nissa Capitale
Voilà une jeune pousse qui s'épanouit loin du soleil mais garde ses racines dans le Comté. A Nice. Une jeune pousse aux pieds profondément ancrés dans le sud, qui accompagne le Gym chaque fois qu'il va dans le Nord. Et même un peu plus. Avant la réception du Paris SG, OGCNICE.com donne un coup de projecteur sur les expatriés qui gardent le club dans le coeur. Les amoureux exilés dans la capitale, pour qui la prochaine réception fera office de déplacement. Pour qui le prochain voyage est un retour à la maison. La Secioun Parigi.
« C'est toujours agréable de rentrer au pays. » Par ces mots, Guillaume lance la rencontre qui opposera ce soir le Gym à Paris. Une 17e journée de L1 particulière pour les Niçois du "Nord", qui s'apprêtent à faire "le déplacement" à l'Allianz Riviera à la veille du week-end. Un voyage étoilé pour un jeune groupe lancé en 2013, s'inscrivant dans la droite lignée d'une entité plus ancienne. « Par le passé, il y avait déjà un groupe de supporters niçois à Paris, affilié à l'ancienne Brigade Sud, détaille Guillaume. La Secioun Parigi, elle, a été lancée en 2013 », suite à une réflexion mûrie et aux aléas de la vie. Notamment celle de son responsable. Un gamin originaire de la région parisienne descendu au bord de la Méditerranée à l'aube du 3e millénaire, piqué par le virus rouge et noir en un coup de fusil.
« Mon père était déjà à Nice, se rappelle celui qui fêtera ses 30 ans dans deux semaines, donc je suivais le Gym durant l'adolescence. Quand j'ai emménagé à Nice, je suis parti direct au Ray, pour voir un Nice-Guingamp, en février 2003. On avait gagné 1-0 sur un coup-franc de Pamarot, et quand j'ai vu la folie et la passion qu'il y avait en Sud, ça m'a tout de suite emporté. La saison d'après, j'ai acheté mon premier abonnement, et tout est parti de là. » Une dizaine d'années dans la tribune en pierre du Léo-Lagrange, suivie d'un exil d'un an à Londres, et voilà Guillaume revenu dans la ville Lumière. Les pieds dans la capitale mais le coeur près de la mer. « Quand je suis revenu habiter à Paris, on a commencé à faire les déplacements avec quelques amis, pour continuer à soutenir notre club. De plus en plus souvent. Si bien qu'à un moment, après un match à Brest, on s'est dit que ce serait sympa de créer la Secioun Parigi. Nous l'avons fait. »
Partout et tout le temps
En février 2016, celle-ci – composée d'une trentaine de personnes « dont beaucoup d'anciens de la Populaire et de l'ARN » - fêtera ses 3 ans, et continuera à sillonner le pays de plus belle pour souffler les bougies. « Nous habitons à Paris. Dans notre "malheur", nous avons accès plus facilement à certains déplacements que quand nous étions à Nice. A 1h30 de Lille, de Reims, pas loin de la Bretagne... on est proches de tout. Du coup, quand les supporters visiteurs ne sont pas interdits, nous essayons d'envoyer au moins une voiture de partout, pour aller soutenir l'équipe et accrocher notre bâche. A part quand les autres groupes boycottent. Dans ce cas-là, on est solidaires et on ne bouge pas non plus. » Y compris quand les Rouge et Noir évoluent... au Parc des Princes. « C'est le seul déplacement qu'on peut faire en métro. Mais avec ce qui se passe depuis quelques saisons, nous n'y allons plus. » Une histoire de soutien et de solidarité avec ceux restés dans " la métropole " azuréenne.
Quand le Gym évolue à domicile, les matchs se visionnent le plus souvent au bar, « avec les anciens. » Une façon d'entretenir l'histoire de ces " éloignés " au coeur niçois, et de pousser le Gym d'une seule voix.

« On vit notre passion par procuration »
Ce vendredi, la donne mélangera donc les genres, avec le déplacement des Parisiens à l'Allianz Riviera. Un match forcément particulier pour la Parigi. « Beaucoup de collègues du travail sont pour Paris, du coup ça chambre pas mal. Certains ont du mal à comprendre notre engouement. Nous ne sommes pas le PSG, nous n'avons pas de stars, mais il y a autre chose. La ferveur. La passion. Ça ne s'explique pas. Et en plus, depuis deux ans, on se régale... » Du côté de la Côte d'Azur, on observe d'un bon oeil l'amour que portent ces supporters pas comme les autres. « La Parigi existe depuis longtemps, c'est bien qu'elle soit repartie, explique Fred Braquet, président des Ultras Populaire Sud. C'est toujours bien d'avoir des Niçois à l'extérieur. Ils ont fait un choix de vie et ils ont leurs raisons, ils voient moins leurs amis, mais c'est beau de continuer à porter haut tes couleurs, à conserver le même amour. S'ils ont besoin de matériel, ils peuvent le prendre chez nous. Il y a le même attachement à la tête de mort, les mêmes couleurs, les mêmes chants. C'est comme une section... »
Demain soir, la Parigi sera bien présente à l'Allianz Riviera, de retour sur sa terre. Et comme le précise Guillaume, ses membres ne seront pas dépaysés. « Nous nous installerons en Sud. D'ailleurs, je suis toujours abonné en Populaire cette saison... »
Une ultime preuve que les kilomètres n'égratignent pas la passion.
C.D.
Retrouvez plus d'informations sur la Secioun Parigi sur leur page Facebook officielle et leur compte Twitter.
