Interview
Germain, à travers le temps
Il y a 25 ans, le père, Bruno, faisait les beaux jours de l'OM, dans une équipe taillée pour renverser n'importe quel poids lourd européen. Aujourd'hui, le fils est l'une des armes principales du Gym, jeune formation ayant prouvé qu'elle était capable de secouer les ténors français. Entre les deux époques, une vie. Où plutôt deux. Celle d'un fils ayant marché dans les pas d'un paternel pour accéder à l'élite, devenu un joueur confirmé rêvant de faire tomber Marseille au Vélodrome. Avant de retrouver sa ville natale pour tenter de reprendre sa marche en avant, Valère Germain se confie tranquillement. Evoque le passé, le présent, et entre d'une manière offensive dans un derby qui traverse le temps.
« Ce sera particulier »
Valère, quand on est né à Marseille, est-ce qu'affronter l'OM possède une saveur particulière ?
Oui. Jusqu'à présent, je n'ai pas encore joué face à Marseille au Vélodrome. Les deux seules fois où je m'y suis rendu (sous la direction de Claudio Ranieri, ndlr), je suis resté sur le banc. Ce sera spécial, parce que mon père a passé ses plus belles années dans ce club. Du coup, je voyais tous ses anciens coéquipiers quand j'étais petit, et pour certains, je les vois encore. Il fait toujours partie du OM Star Club. Ils ont joué cet été pendant que j'étais en vacances, et je suis parti les rejoindre. Petit, je les voyais tous sur le terrain. Dimanche, ce seront eux qui me verront en tribunes, donc forcément, ce sera particulier.
Tu n'es donc jamais entré en jeu au Vélodrome...
Malheureusement non. Je crois que j'ai dû jouer sur tous les stades du pays, mais jamais dans celui-là. C'est comme ça. Le Vélodrome est une des enceintes où il y a le plus d'ambiance en France, avec St-Etienne, ou encore Nice. C'est toujours chaud. Franchement, quand on est joueur, c'est plaisant d'évoluer dans ce genre de contexte.
As-tu habité à Marseille ?
Non. J'y suis né et y ai vécu 4 ou 5 ans avant de partir. Mais j'ai conservé beaucoup d'amis là-bas, notamment quelques uns avec qui j'ai joué. Et puis mon père y retourne encore souvent...
Que t'inspire ce club ?
A l'époque, il faisait partie des meilleurs en Europe. Actuellement, il reste l'une des grosses écuries françaises. Le stade est toujours plein, l'équipe compte de nombreux internationaux. Même s'ils n'ont pas démarré le championnat à fond, c'est vraiment un match très compliqué qui nous attend.
As-tu des souvenirs particuliers des rencontres que tu as disputées avec Monaco face aux Phocéens ?
C'est contre eux que j'ai inscrit mon premier but en L1, au Louis-II (vidéo ci-dessus), et on l'avait finalement emporté. Au-delà de ça, ça a toujours été des derbys face à eux. Des matchs avec de l'intensité, comme on en a toujours entre équipes du sud. Des bons matchs à jouer.
« Offrir ce match à nos supporters »
T'a-t-on briefé sur ce que représente ce derby côté niçois ?
Oui, évidemment. On m'a rapidement dit que ce sont des matchs chauds. Mais bon, en même temps, à Nice, il y a pas mal de matchs qui le sont, que ce soit celui de Bastia, de St-Etienne... On a vu ce que pouvait provoquer une victoire chez nos supporters, qui nous ont attendus à chaque fois lorsque nous revenions. Ce sont des bons moments à vivre. Quand il y a cette rivalité, qu'elle reste raisonnable, ça donne toujours des matchs différents. On a hâte d'y être.
Même si, une nouvelle fois, vous y serez sans vos supporters, interdits de déplacement.
C'est ça, on devra encore une fois faire le voyage sans eux. Ils ne seront pas présents au Vélodrome, mais on sait qu'ils resteront derrière nous. De notre côté, on veut à tout prix aller chercher les 3 points, afin de redémarrer une bonne spirale et d'offrir ce match à nos supporters restés à Nice. On jouera aussi pour eux.
L'OM est sur la pente ascendante, le Gym fait actuellement du surplace. Est-ce jouable pour toi ?
Bien sûr ! Dans le jeu, on a montré pas mal de choses depuis le début de saison, même si on reste sur 3 résultats moins bons. Encore une fois, Marseille possède une grosse équipe, va vouloir s'imposer dans son stade. Mais nous avons notre carte à jouer. Notre groupe est jeune, possède de la qualité. Et peut-être que le contexte du match et le fait que nous nous déplacions sera une bonne chose...
Pour quelles raisons ?
Parce qu'on ne s'attend pas à un match fermé. A l'Allianz Riviera, les équipes se présentent souvent avec un gros bloc défensif, et procèdent par contres. Marseille ne jouera pas comme ça dans son stade. Du coup, les débats risquent d'être ouverts, nous avons vu lors de nos précédents déplacements chez « des gros », Rennes et St-Etienne, que cette donne-là pouvait bien nous aller. A nous d'en profiter et de montrer ce que l'on sait faire.
Est-ce que le fait d'aborder ce derby dans la peau d'un leader d'attaque modifie quelque chose dans l'approche que tu peux avoir des événements ?
Je ne sais pas si ça change quelque chose, mais ce qui est sûr, c'est qu'on a tous à coeur de repartir. Que ce soient les éléments avec un peu plus d'expérience ou les plus jeunes. L'équipe se sent bien, même si elle traverse une passe plus compliquée. A nous de prouver que les claques que nous avons reçues peuvent nous faire avancer. Ce qui ne passera que par des victoires et des points.
C.D.
