Focus
La première attaque, c'est la défense !
Le Gym marque. Le Gym joue. Le Gym gagne. Si les Niçois traversent actuellement une période faste (4 succès de rang), ils le doivent tant à un esprit collectif impeccable qu'à une irrépressible envie d'aller de l'avant (24 buts inscrits, meilleure attaque de L1). Dans toutes les lignes. A commencer par la base arrière, lieu où le jeu se façonne. Où les idées se forgent. Où le tempo se donne.
Une Prise de risques...
« Ce que l'on peut souligner, c'est que cette équipe du Gym prend des risques. » Les avis des spécialistes de Canal possèdent de moins en moins de surprise quand le Gym déroule. Et ce pour une raison simple : il ne déroule pas par hasard, mais d'une manière totale et rodée. Les petits gabarits du milieu allument les mèches, harcèlent, se projettent. Les artistes de devant embrasent, concluent et défendent. La ligne arrière s'applique quant à elle à rester sérieuse, mais fait souvent jaillir les premières étincelles. Celles sans qui rien ne serait possible. Plein axe, une place brûlante, les joueurs alignés gardent souvent la tête froide pour soigner les premières relances. Ce qui peut parfois jouer des tours, mais qui doit permettre à la machine de se lancer.
Le métier et la qualité technique de Mathieu Bodmer autorisent ce lancement. Dimanche, face à la pression des Rennais dans les premières minutes, le capitaine n'a pas dévié de sa course, assurant ses duels et prenant des risques (gagnants) dans ses relances. Ce qui a permis au Gym de tenir la chique. Un constat prévalant aussi pour Maxime Le Marchand, sûr de lui et malin dans ses transmissions. Deux défenseurs ayant déjà fait trembler les filets cette saison (1 buts chacun), dont le jeu long est également une arme différente (on se souvient qu'une « longue » de Le Marchand, remise par Germain, avait abouti à la volée splendide de Plea à Troyes...) Un moule « d'axial-joueur » dans lequel se fondent les éléments déjà alignés quand les deux hommes étaient sur le côté.
Mais pas de déséquilibre !
Dans les couloirs, Ricardo Perreira et Jérémy Pied tiennent également un rôle majeur. Sur le plan défensif, tout d'abord. Là où un schéma en losange les expose souvent aux duels, et où leur explosivité et leur sens de l'interception font la différence. Dans les chiffres, le latéral gauche prêté par le FC Porto remporte en moyenne 60% de ses duels (offensifs et défensifs) sur le terrain, et peut porter le chiffre à 70 les soirs de liesse (à Rennes). Même constat pour Jérémy Pied, vainqueur de plus de la moitié de ses duels (et jusqu'à 80 % à St-Etienne). Offensivement, les deux piles enchaînent les allers-retours, et ont offert 3 passes décisives depuis qu'elles sont alignées (2 pour Ricardo et 1 pour Pied), leur passé d'ailier aidant à prendre le couloir comme des bombes.

Relancer dans les pieds. Chercher les intervalles. Les prendre quand le jeu l'exige et mordre dans les espaces pour apporter le décalage. L'idéal de l'arrière-garde niçoise quand le Gym a la possession (57% du temps en moyenne depuis le début de saison) reste noble et tourné vers l'efficacité. Il pourrait également, sur le papier, être synonyme de déséquilibre. De danger. Une rhétorique arithmétique simpliste pourrait montrer que si Nice attaque « à toute berzingue », il encaisse plus de buts que ce qu'il ne l'a jamais fait. Faux, faux et faux. Les chiffres viennent au contraire confirmer une certaine idée de solidité. De stabilité. Dans la L1 2015 / 2016, le classement des défenses n'envoie pas les Aiglons dans ses profondeurs, gouffre pénible et tumultueux.
Bien calé à la 9e place d'une hiérarchie inopportunément nommée (la ligne basse n'étant pas la seule à défendre), le bloc rouge et noir n'a pas à rougir. Et ce même si une unité encaissée à chaque sortie laisse dans les esprits un sentiment de frustration. Les 12 réalisations concédées en 9 journées s'inscrivent d'ailleurs dans la moyenne du club depuis sa remontée (11).
A noter que lors de la saison 2012 / 2013, ponctuée à la 4e place, les Aiglons avaient encaissé 13 buts lors des 9 premières journées, pour 12 inscrits (contre 24 déjà marqués en 2015 / 2016).

