Focus
Koziello, « little big man »
Très à l'aise en préparation, Vincent Koziello réalise également un début d'exercice probant. Piston droit d'un milieu en losange dictant le jeu du Gym, le jeune relayeur (19 ans) semble prendre de plus en plus d'ampleur au coeur des débats. Le tout en faisant preuve de pragmatisme et de lucidité en-dehors, comme le prouve sa première conférence de presse réalisée mardi. Sur le terrain ou face au micro, un constat s'impose : le gabarit est petit, mais le garçon costaud.
Un moteur : la détermination
Poids léger, grosse activité, beaux tampons. Le triptyque s'est vérifié tout au long de l'avant-saison, avant de se prolonger lors du début du championnat. Pourtant le (malin) plaisir que ce contraste glisse dans l'oeil de l'observateur ne se boude pas. Au contraire, il s'apprécie. Comme un pied-de-nez improbable mais réussi. Pas de barbe, des cheveux blonds comme les blés, une physionomie (1m68, 59 kg) sur laquelle on ne cesse de le questionner : Vincent Koziello détonne sous les projecteurs. Etonne certains suiveurs.
Au point que l'engagement qu'il met dans son jeu, quand il glisse le pied sur le terrain, peut désarçonner plus d'un adversaire (le capitaine de Galatasaray Selçuk Inan doit encore s'en souvenir...). « C'est la détermination qui joue le plus, glisse-t-il avec malice. Celui qui a envie de sortir avec le ballon d'un duel sortira avec. Le gabarit est toujours un plus, mais je ne m'attends pas à devenir un monstre physique. » Une épaississement que le garçon avoue volontiers considérer « comme l'un des axes de (sa) progression », tout en précisant dans la foulée « être bien suivi ici à l'OGC Nice. En faisant ce que le staff me demande et avec le temps, je pense que je ne peux que progresser. »
Un axe qui en dit long sur la détermination d'un joueur ne désirant cependant pas se renier, perdre ses qualités de vitesse et sa vivacité, et aspirant au contraire à trouver le juste équilibre dans son épanouissement.
Une belle marge de progression
Des pistes de travail qu'il complète rapidement. « Il faut aussi que j'arrive à terminer mes matchs, parce qu'on sent que dans les dernières minutes, je plonge un peu physiquement. Ça se retrouve au niveau de la lucidité sur le terrain. » Une lucidité qui, avant de diminuer au fil des minutes, fait partie des forces "du gamin". Tout comme ses facilités techniques. Sa minutie dans le respect des consignes. Ou encore la complémentarité qui le lie à ses compères du milieu Papy Mendy, Mika Seri et Hatem Ben Arfa un cran plus haut.

Très à son avantage lors des deux premières journées de L1 (il compte actuellement 9 apparitions dans l'élite), le milieu passé par l'AS Cannes reste cependant mesuré au moment d'envisager la suite. « En football, c'est difficile de prévoir ce qu'il va se passer. Il faut s'attendre à tout. Ça va très vite dans un sens, ça peut aussi aller dans l'autre. Il faut veiller à ce que ça continue comme ça. » En maintenant (entre autres) le niveau de performance qui est le sien depuis le lancement des hostilités, « pour que le coach n'ait pas à faire des choix par défaut, et mette celui qui mérite le plus » comme il s'est plu à répéter mardi, en écho au discours qu'il avait pu tenir durant l'avant-saison.
Qualité de jeu et capacité d'analyse : voilà les atouts l'ayant installé naturellement dans le 11 à l'heure du grand départ, et lui permettant d'attaquer son deuxième exercice dans l'élite – le premier en tant que professionnel - gonflé à bloc. Au sens figuré, bien évidemment...
C.D.
