Après-match
Décalage
Sentiments mitigés, après-match « entre-deux » : le déplacement du Gym à Troyes laisse autant d'amertume dans les bouches niçoises que d'espoirs dans leurs coeurs. Une dualité née du décalage entre le résultat final (3-3) et le jeu proposé pendant une grosse heure.
La joie
« Il y a beaucoup de qualité dans ce groupe, beaucoup d'envie et d'ambition. Mais pour le moment, on doit y mettre un frein, parce qu'on a un effectif un peu décimé. » L'opinion de Claude Puel, livrée après le match de Troyes au micro de Canal+, résume parfaitement la donne actuelle. « Qualité, envie, ambition » : les mots claquent juste. Se vérifient sur le pré. Au niveau du jeu, le Gym est reparti dans le même tempo que durant ses rencontres de prépa'. Le ballon reste à terre, dans le sillage d'un milieu « petit format » très joueur. Très juste.
Devant, le trident offensif, ayant piqué les adversaires turcs et italien cet été, prouve qu'il est aiguisé et tranchant (avec 4 buts en 2 matchs, le Gym possède la meilleure attaque des 2 premières journées). Porté par l'élan collectif du groupe (comme le prouve le but de Maxime Le Marchand) et la forme réjouissante de Valère Germain, Alassane Plea et Hatem Ben Arfa. Autant de paramètres offrant pas mal d'espoirs pour la suite des événements, tout comme cette heure « de football total » aperçue au stade de l'Aube.

La poisse
Pour autant, si Nice a régalé les deux tiers du temps sur la pelouse du dernier champion de L2, sa baisse de régime dans la dernière demi-heure lui aura coûté la victoire. Face à un adversaire valeureux, il aura une nouvelle fois joué de malchance, comme lors de la première journée.
Le point noir « non-maîtrisable » de ce mois d'août. « A Troyes, on a joué avec 5 défenseurs en moins, lancé des jeunes et des joueurs qui n'évoluent pas à leur poste, a poursuivi le coach au micro de la chaîne cryptée. On est en délicatesse avec notre effectif. C'est pour cette raison qu'on était heureux de mener au score, de dominer ce match, d'avoir l'emprise. C'est aussi pour cela que laisser passer deux points, c'est du gâchis. »
Entre des blessés pas encore revenus (Romain Genevois, Gautier Lloris), des joueurs touchés en marge du derby inaugural (Niklas Hult durant la semaine, Simon Pouplin et Mathieu Bodmer lors du match) et la sortie prématurée de Mahamane Traore à Troyes, la ligne défensive est soumise à rude épreuve. Ce ne sera pas le cas toute la saison, mais cela fragilise pour l'heure un groupe évoluant, fort heureusement, avec pas mal de certitudes.

« C'est dommage parce que ça gâche aujourd'hui notre potentiel, conclut le technicien azuréen. Notre préparation, faite de matchs avec beaucoup de qualité, sans blessure, fut très bonne. En ce moment, on en a une cascade, pas mal de situations nous tombent dessus. »
« En ce moment ». Le terme est choisi. Si chacun peut interpréter à sa guise le nul troyen, en y voyant un verre à moitié-vide ou à moitié plein, nul ne peut remettre en cause la volonté affichée par les Aiglons. Leurs enchaînements, la qualité, et l'abnégation ayant pris place une majeure partie du temps. Reste désormais à capitaliser sur ces forces. A les entretenir dans la durée, avec la même flamme qui anime le groupe depuis le 29 juin, date où il a retrouvé le terrain. Car « au moment » où la roue tournera, où « la guigne » partira, ces points forts autoriseront certainement de belles ambitions.
C.D.
