Interview
Valère Germain montre le chemin
Affûté et concerné dès son arrivée, Valère Germain incarne l'une des grandes satisfactions de l'été. Appliqué dans les replacements, actif dans le jeu, l'attaquant de 25 ans a fait trembler les filets à quatre reprises durant la préparation. Ironie du calendrier, il aura la possibilité de confirmer toutes ses qualités face à son club formateur, l'AS Monaco, à l'occasion de son premier match officiel sous le maillot niçois. Le moment idéal pour frapper les esprits, et mettre les Rouge et Noir sur la bonne voie.
Son été
Valère, comment juges-tu ton adaptation au Gym ?
J'ai été très bien accueilli, il n'y a pas eu de temps d'adaptation avec mes partenaires. Je connaissais déjà Papy (Mendy) et Valentin (Eysseric) depuis 8 ou 9 ans. Plus que mes coéquipiers, ce sont mes potes. Quand tu as deux repères comme ça (avec quelques autres joueurs que je connaissais déjà un peu), c'est toujours plus facile. Par ailleurs, il y a de très bonnes personnes au club. Quand tout le monde parle Français et t'accueille toujours avec le sourire, ça ne peut qu'aller dans le bon sens.
Avais-tu une certaine forme de stress avant d'arriver ?
J'ai passé 10 ans à Monaco, il y a toujours une forme d'appréhension quand tu pars. Pour autant, je savais que j'arrivais dans un grand club, dans un bon groupe, dirigé par un super coach. Je ne me suis pas trompé, parce que l'été s'est très bien déroulé, et je me suis intégré assez naturellement. C'est parfait.
Justement, quel regard peux-tu porter sur cette préparation ?
On a vu de très bonnes choses, même s'il nous reste encore du travail. Nous évoluons dans un nouveau système depuis un mois (le 4-4-2 en losange). C'est normal qu'il y ait encore des réglages à peaufiner. Les rencontres se sont bien déroulées : c'est positif. Mais maintenant, il faut les mettre de côté, parce que le championnat, c'est un tout autre monde.
Quid de ce 4-4-2 en losange ?
Je l'avais déjà connu pendant six mois avec Claudio Ranieri, à Monaco. Je l'apprécie beaucoup, parce que nous sommes très proches les uns des autres. C'est l'idéal. Cependant, il apparaît aussi très exigeant, notamment en phases défensives, sur les côtés. Il demande des sacrifices pour les attaquants, mais on ne rechigne pas du tout à les faire. Au contraire. Tout le monde est guidé par le même objectif : aider au maximum l'équipe. Le coach sait que devant, on aime courir, on n'hésite pas à faire les efforts. Si le système est bien maîtrisé, il peut incarner une vraie force. On l'a vu avec Lyon la saison dernière...
Comment analyses-tu tes quatre buts lors des matchs amicaux ?
Ça fait toujours plaisir de marquer. D'ailleurs, je pense que mon doublé face à Lausanne a facilité mon intégration, car mes coéquipiers ont vu tout de suite que je me sentais concerné. Que je voulais être important, et tout faire pour me mettre au service du collectif. Ces buts sont rassurants pour tout le monde : les coéquipiers, le staff, les supporters. Mais ce ne sont que des buts en préparation. Maintenant, il faut les mettre en L1, car il n'y a que ça qui comptera.
Sa nouvelle « maison »
Tes sensations après ton premier match à l'Allianz Riviera ?
C'est un grand stade. J'ai déjà pu voir que le public faisait pas mal de bruit, même s'il n'était pas plein face à Naples. Ce sera à nous d'enchaîner pour que les spectateurs aient envie de venir, parce que quand ils sont là, ça te pousse à te dépasser. Ça ne s'explique pas, mais tu cours plus vite, tu frappes plus fort. Tu te sens pousser des ailes. C'est à nous de tout faire pour leur donner envie, car on a besoin d'eux. Je suis sûr qu'ensemble, on peut faire quelque chose de bien.

Que t'inspire ce derby inaugural ?
C'est la première fois que je vais me retrouver face à mon ancien club. Ça me fera sûrement bizarre à l'échauffement, car je vais rencontrer des joueurs que je connais bien. Mais au coup d'envoi, ce sentiment me quittera. Je serai motivé à 200 %, pour aider le Gym à l'emporter et à bien démarrer. Ce qui est une chose primordiale. Je ne me mets pas de pression supplémentaire, j'envisage au contraire ce match comme un autre.
Quel regard portes-tu sur l'ASM ?
Elle possède des individualités très fortes. Défensivement, elle encaisse peu des buts. Offensivement, ça va très vite. Ce sera difficile, nous le savons. Mais la confiance est là. On a vu qu'on était capable de marquer face à des équipes européennes. A nous d'aborder cette rencontre comme celles de Galatasaray ou Naples. Cette entame est importante, nous devrons tous être soudés. Tout commence par là.
Quelles seront, pour toi, les clefs du match ?
Les premières minutes, ainsi que l'efficacité. Dès qu'on aura des occasions, il ne faudra pas faire de cadeaux, et les mettre au fond. Si on réussit à marquer tout en étant sérieux derrière, ça peut bien se dérouler. Nous avons montré que nous étions capable de le faire durant l'avant-saison, à nous de le répéter face à Monaco, qui sera un cran au-dessus de ce qu'on a déjà pu rencontrer.
C.D.
