Le témoin
Rougeaux, retour sur expérience
S'il est un joueur pour qui la rencontre de mardi sera forcément particulière, c'est bien lui. Prêté à l'EFC Fréjus / St-Raphaël la saison passée, Lucas Rougeaux (21 ans) a découvert le championnat National dans le Var, chez un club partenaire. Le lieu idéal pour progresser, emmagasiner du vécu, et franchir une nouvelle étape dans sa jeune carrière. Avant de retrouver l'Etoile demain soir, le défenseur central appartenant au Gym, vainqueur de la Gambardella 2012, revient sur une expérience enrichissante.
Lucas, quels souvenirs gardes-tu de ta saison à l'Etoile ?
J'ai passé une bonne saison, je me suis pas mal attaché à ce club. Que ce soit aux dirigeants, au staff, ou aux supporters qui, même s'ils ne sont pas spécialement nombreux, venaient toujours nous voir. Je garde des souvenirs positifs de cette expérience, car j'ai eu du temps de jeu. En National, il y a des joueurs de qualité, des anciens attaquants de L1 ou de L2 assez expérimentés. C'est toujours agréable et enrichissant, surtout pour un défenseur.

Avec un peu de recul, que retiens-tu de cette saison à l'EFC Fréjus / St-Raphaël ?
S'aguerrir, prendre de l'expérience, affronter des attaquants expérimentés : j'ai eu ce que j'attendais et espérais en allant là-bas. J'ai essayé de répondre de la meilleure des manières et de gagner en maturité. J'espère également m'être endurci sur le plan physique, parce que c'est un championnat assez rude. Le National, c'est un bon niveau. Pour un jeune, c'est une bonne marche à franchir, supérieure à la CFA, qui permet pourquoi pas de passer au niveau professionnel.
Quand on appartient au Gym et qu'on rejoint un club partenaire, comment est-on perçu ?
Au niveau du groupe, mes partenaires m'ont tout de suite pris au sérieux, en espérant me voir apporter quelque chose de plus au collectif. Je suis arrivé le mardi : le vendredi je jouais déjà en championnat. C'était plutôt rapide, on a vite compté sur moi. Par ailleurs, le statut pro m'a fait prendre conscience de la chance que j'avais, car en National, il y a souvent des contrats d'un an.
Est-ce que la proximité géographique a facilité ta première expérience hors de ton club formateur ?
Fréjus, ça reste le sud, c'est sûr que c'est agréable. Et puis j'étais à 45 minutes de Charles-Ehrmann, ce qui est un avantage. Si j'avais un pépin physique ou quoi que ce soit, en accord avec les services médicaux des deux clubs, je pouvais prendre la voiture dans l'après-midi pour venir faire les soins au club, avec Boul' (Philippe Boulon, kiné du Gym) ou Rémy (Garcia, kiné) l'après-midi. Avec les moyens de National, c'est toujours compliqué pour les dirigeants d'avoir un staff aussi étoffé qu'en L1. J'ai eu la possibilité de faire les deux, j'en ai profité sans en abuser. Je n'ai pas voulu être à Nice tous les après-midi, j'ai fait la part de choses, tout en bossant bien avec Fréjus – où j'avais également mon appartement -, car il y avait le staff et les dirigeants pour ça. Pendant un an, j'ai été un joueur de l'Etoile tout en gardant l'identité niçoise.

« C'est sûr que ce sera particulier »
Dans le jeu, y a-t-il des ressemblances entre les deux clubs ?
Le projet était un peu différent, car le style du championnat est apparu plus direct. Au fil de la saison, on a quand même réussi à repartir plus de derrière, et du coup prendre plus de plaisir, en ayant la possession et de bons résultats. C'est toujours compliqué de comparer deux formations, mais les deux jeux sont agréables.
Quelles sont les attaches que tu as conservées dans le Var ?
J'ai fait la connaissance de éléments ayant marqué la saison, comme Gaëtan Deneuve et Mathieu Scarpelli. Après je m'entendais bien avec des joueurs comme Raphaël Delvigne ou Romain Padovani – mon camarade de chambre -, et puis bien sûr tous " les Niçois ", comme Ismael Gace, Cyril Hennion et Jordan Astier, avec qui j'étais au centre. Ce sont toutes ces choses-là qui ont fait que j'ai pu m'intégrer rapidement.
Justement, ton oeil sur ces joueurs passés par le Gym ?
J'ai eu Isma' au téléphone dernièrement, il vient de s'engager aux Herbiers (National). Cyril Hennion et Jordan Astier restent, pour leur part, à Fréjus. Jordan s'est fait les croisés la saison dernière, le club lui laisse la chance de revenir, c'est sympa. Il est dans l'esprit, je suis sûr qu'il répondra à 100 % et je lui souhaite le meilleur. Cyril s'est fait une fracture du péroné avant d'aller à Fréjus. Il a repris la saison l'année dernière comme il fallait : je suis sûr qu'il sera au niveau demain soir. Tarek Jaziri a également redémarré avec le groupe National, c'est bien pour lui. Il sort d'un gros tournoi avec la Selecioun (Euro Conifa, en Hongrie), je pense qu'il le mérite, parce que ça fait bien quelques années qu'il évolue en réserve et qu'il montre de bonnes choses. Je lui souhaite de rester avec ce groupe et d'accumuler du temps de jeu.
Ils font une grosse préparation, je pense que ça leur fera quelque chose de bizarre de rejouer contre Nice.
Pour ta part, est-ce que ce sera également « bizarre » ?
Je ne sais pas trop ce que je vais ressentir. Ça ne m'est arrivé qu'une seule fois de jouer contre un ancien club (face à Grasse). Ça m'avait fait bizarre, mais sans plus. Là, c'est sûr que ce sera particulier du fait que je connais l'environnement, les joueurs. Ça fait toujours plaisir. J'espère que, cette saison, l'Etoile va grappiller quelques points par rapport à l'année dernière. Je leur souhaite le meilleur, de connaître le niveau professionnel, pour le staff, les dirigeants, ceux qui bossent depuis quelques années pour ça et le méritent.
C.D.
