Interview
Alassane Plea, un an après
Affûté, à l'écoute, Alassane Plea (22 ans) affiche une forme réjouissante au coeur de la préparation estivale des Niçois, comme le prouve son but face à Lausanne. Son implication. Et la qualité qu'il entretient au fil des séances à répétition. Arrivé sur la pointe des pieds en août dernier, l'attaquant s'est fondu dans le décor comme il s'est adapté sur le pré : avec rapidité. Entretien avec une flèche qui monte, qui entend transpercer les défenses... et franchir de nouveaux paliers.
L'été
Alassane, tout d'abord, quelles sont tes impressions à l'issue de ce deuxième match amical (perdu 1-2 contre Zulte Waregem, vendredi soir) ?
C'était un bon match de préparation face à une très belle équipe, qui était plus en jambes que nous. Malgré la défaite, on a montré de belles choses. Chacun a joué une mi-temps, on commence tous à être mieux, donc c'est intéressant. On arrive bien à se trouver, tout en essayant de se projeter assez vite vers l'avant. Vendredi, on s'est procuré pas mal d'occasion, et même si nous ne les avons pas concrétisées, c'est encourageant. C'était notre deuxième match, c'était difficile, mais on commence à ressentir du positif et à tous être plus en jambes. Au fur et à mesure des rencontres, on va monter en puissance.
Comment te sens-tu, après trois semaines de reprise ?
Très bien. C'est ma première vraie préparation avec le Gym, car l'année dernière, j'étais arrivé au mois d'août. Ça change pas mal de choses. Ce n'est jamais évident de débarquer quand le groupe est déjà formé. Là, je démarre d'entrée avec des coéquipiers que je connais déjà et, en plus, je me sens très bien. La situation est idéale.
Avais-tu déjà été confronté à ce type de préparation ?
La prépa' est différente de celle que j'ai pu connaître à Lyon. Ici, le coach aime courir, alors qu'à l'OL, c'était moins le cas, la pré-saison était moins dure. En ce moment, on travaille beaucoup, on enchaîne les courses, la muscu : la fatigue reste évidemment présente, mais un tel programme fait vraiment du bien. La chaleur rajoute un difficulté supplémentaire, on s'y habitue également.
Ton entente naissante avec Valère Germain et Hatem Ben Arfa ?
Ce sont tous les deux de très bons joueurs de ballon. Entre nous, il y a des affinités naturelles, renforcées par le fait que l'on s'entend très bien. Nous nous parlons beaucoup, à nous de travailler en équipe pour faire en sorte que l'on passe une très bonne saison.
Tu es formé au poste de milieu droit, tu as été repositionné en pointe par Claude Puel l'an dernier. Etre à deux devant, c'est un peu une synthèse de ces deux postes...
C'est ça. Dans ce schéma, mon poste est un peu un mélange de milieu offensif et d'attaquant. Il permet d'évoluer avec pas mal d'espaces, ce que j'apprécie particulièrement. Mais il ne faut pas se tromper : ce système (4-4-2 losange, qui bascule en 4-3-3 sur les phases défensives, ndlr) est également très exigeant et demande beaucoup d'efforts. Si nous le travaillons encore et que nous parvenons vraiment à le maîtriser comme il faut, ça peut vraiment donner quelque chose de bon.
Quels sont les objectifs de la saison qui se profile ?
Nous ne nous en sommes pas encore fixé de concret. Cependant, on voudra logiquement faire mieux que la saison passée. Cela passera par le même comportement à l'extérieur, où nous avons fait un très beau parcours lors du dernier championnat ; mais aussi par de meilleures prestations à domicile. Chez nous, on doit gagner des matches, tout faire pour se faire plaisir et régaler nos supporters.

Acte 2
Un an après ton arrivée, comment juges-tu ton acclimatation ?
Très bonne. Je me suis adapté rapidement. Le coach et mes coéquipiers m'ont mis dans les meilleures conditions dès que j'ai rejoint le club, ce qui aide forcément. Du coup, ma première saison s'est bien déroulée, même si elle pouvait être meilleure en terme de stats. Celle qui arrive sera celle de la confirmation.
Pensais-tu connaître une progression aussi rapide ?
Ça n'a pas été une surprise, parce que j'ai toujours cru en mes qualités. Cependant, j'avoue que je ne pensais pas que ça irait aussi vite. A mon arrivée, le discours du coach a été simple : il m'a dit que je jouerais si j'étais bon. J'étais venu pour accumuler du temps de jeu, c'est ce que j'ai fait la saison passée. Désormais, je dois continuer à passer des paliers.
Après un exercice plein (33 matchs de L1), as-tu l'impression que ton rôle dans le groupe a changé ?
Je me sens peut-être plus important, mais il ne faut pas en faire trop. Le statut, c'est le coach qui le donne, en fonction des prestations sur le terrain. Je ne me prends pas la tête par rapport à ça. Mes coéquipiers connaissent mon jeu, ma manière de fonctionner : à moi de confirmer et d'aider l'équipe, car c'est la chose la plus importante.
Ressens-tu plus d'attentes autour de toi ?
Quand je suis arrivé, les supporters ou mes adversaires ne me connaissaient pas. J'ai joué pas mal de matchs de L1 en une saison, en donnant toujours mon maximum. Du coup, il y a forcément une nouvelle attente, et je sais que le traitement des défenseurs risque d'être différent. A moins d'élever mon niveau pour pouvoir répondre comme il se doit.
Est-ce qu'une saison agitée, comme la dernière, peut permettre de grandir plus vite ?
On sait ce qu'il s'est passé. La saison a connu des rebondissements. Mais avec un peu de recul, pour progresser, je pense que c'est important de vivre ces choses-là. Plus tôt on y est confronté, plus vite on apprend. Et apprendre rapidement permet de progresser. J'espère qu'on s'en servira pour aller de l'avant, réaliser un bon championnat, et faire plaisir à tout le monde...
Que t'inspire cette première rencontre de L1 face à Monaco (prévue le 8 août) ?
C'est un derby. Une rencontre forcément excitante. On sait que ça va être compliqué, mais nous serons chez nous, ça va sûrement pousser. Rien de tel pour se mettre dans le bain d'entrée.
Constantin Djivas
