Gerland
Bosetti : l'histoire vraie d'une 1ère
« Entrée du numéro 34, Alexy Bosetti ». Nous sommes le 20 mai 2012. L'histoire professionnelle de l'attaquant débute officiellement à Lyon, devant plus de 32 000 spectateurs, pendant 10 petites minutes. Sous le regard de son glorieux aîné Hugo Lloris (dans les buts de l'OL à l'époque), Nice voit éclore l'un de ses fils au plus haut niveau. Un beau symbole. Quasiment trois années plus tard, le champion de monde des – 20 ans porte désormais le numéro 23, et se rappelle parfaitement de ses premiers pas dans le grand bain. Il accepte de rembobiner le film et de nous livrer les coulisses de sa première apparition en pro. L'envers (bluffant) d'un décor lumineux.
Adoption immédiate
« Gerland, je m'en rappellerai toute ma vie. Je crois que le coach Marsiglia avait voulu me récompenser de la saison. On était maintenu, il m'a lancé. Et en plus il y a eu la victoire au bout, donc c'était parfait ». L'événement date un peu, mais le jeune homme de la Vieille-Ville n'a rien oublié de ces instants importants survenus sur les bords du Rhône. De cette première fois. De la victoire niçoise, la seule depuis près de 40 ans, validée entre autres « grâce à deux boulettes de Hugo » comme il se plait à rappeler avec amusement. De la classe de Lisandro, la stature de Gonalons ou l'expérience de Kallstrom en face, garnissant les rangs d'un mastodonte de la L1. Des supporters adverses, évidemment, déjà heureux de pouvoir " brancher " un tout jeune joueur-supporter. Mais aussi et surtout de ses premiers démarrages aux côtés d'éléments confirmés qu'il avait l'habitude de soutenir dans les travées sud du stade du Ray : « Effectivement, c'était étrange de se retrouver avec des joueurs comme Renato Civelli, Antho' Mounier ou encore Julien Sablé. Mais ils ont tout de suite été derrière moi, ce qui a facilité mon intégration » . Une " adoption " précoce venue consacrer un sens du but peu commun et un courage de tous les instants...

Car l'histoire qui se cache derrière cette première cape est peut-être encore plus bluffante que la vitesse de l'ascension de l'attaquant. Nous sommes
toujours en 2012. Fer de lance de la génération 93, brillante gagnante de la Gambardella, Bosetti empile les buts et casse la baraque dans les catégories de jeunes (37 réalisations toutes compétitions confondues, dont 10 en Gambardella). Son attachement profond au club et à la ville termine de faire grimper sa côte. Canonnier à la froide régularité, " le pitchoun " lorgne avec envie sur la première du club, pressé de goûter à la vérité.
« J'ÉTAIS EN COURS, J'AI DÉCIDÉ D'ALLER FAIRE UN TOUR »
Son impatience n'est pas tout suite récompensée, puisqu'il stationne de longues semaines au centre, avant que tout ne bascule sur un coup du sort. Il raconte : « Je voyais pas mal de mecs de ma génération intégrer les pros, c'est vrai que j'attendais vraiment mon tour. Et puis un jour, alors que je venais de mettre un doublé en 19 face à Bastia, j'étais en cours au centre, et j'avais décidé de sortir de classe pour aller faire un tour. René Marsiglia était en réunion, je suis passé devant la salle. Il m'a dit d'aller me changer et de me préparer à m'entraîner. Je suis vite rentré en cours pour prévenir ma prof', et suis reparti sur le terrain ». Mais si cette balade diablement productive permet à Alexy de claquer ses premiers pions à l'entraînement des grands, l'histoire personnelle qui l'accompagne donne une tournure encore plus romanesque à sa progression.

« Toute cette saison, j'avais joué avec un kyste au coccyx qui me faisait souffrir. Je n'ai cessé de dire que je me ferais opérer dès qu'on se faisait sortir de la Gambardella. Finalement, on a été au bout. J'ai intégré le groupe fanion et le kyste a explosé en fin de saison. Du coup, je ne suis pas passé sur le billard... et j'ai signé pro dans la foulée ».

" Dans la foulée " de cette fameuse première lyonnaise. Trois ans et 68 apparitions en L1 plus tard, les souvenirs demeurent intacts. L'envie de progresser et de s'imposer aussi.
C.D.
